< Retour aux articles

¡ 14 avril !

En ce 14 avril, je devais être à Madrid en train de défiler de Cibeles à Callao pour la IIIème République, comme m’invitait à le faire une consigne courant sur Twitter depuis quelques jours. J’étais sur place, ça tombait bien. Puis j’ai dû rentrer à Paris hier, donc je me manifeste ici, à distance, mais le cœur y est. Le 14 avril 1931 la République fut proclamée en Espagne. Savez vous ce que firent les gens ? Ils descendirent dans la rue. Pourquoi ? Parce qu’ils étaient contents et qu’ils avaient envie de partager cette victoire de la République sur la monarchie, par les urnes. Ce fut une fête de tous les diables. Comme l’écrivit à l’époque Antonio Machado : "Fue un día maravilloso en que la naturaleza y la historia parecían fundirse para vibrar juntas en el alma de los poetas y en los labios de los niños". (Ce fut un jour merveilleux où la nature et l’histoire semblèrent se fondre pour vibrer ensemble dans l’âme des poètes et sur les lèvres des enfants). 

Pourquoi je vous raconte ça, que j’ai déjà beaucoup raconté ? Parce que le jour est bien choisi pour faire le lien avec le présent. Quand on est content·e·s, on descend dans la rue. Et quand on n’est pas content·e·s ? Aussi. Parce que la rue est la maison du peuple. Ce qui se passe depuis des mois dans la France entière marque la continuité d’un même esprit de résistance. C’est dans les avenues et les boulevards que s’écrivent les épopées du peuple, en Espagne, en France, et aussi en Iran et en Afghanistan. Rendez-vous du courage et de l’espoir, la rue est notre scène, notre théâtre, notre champ de bataille. De la Révolution à la Commune au Front Populaire à Mai 68, le même esprit de rébellion a fait de nous ce que nous sommes encore aujourd'hui, celles et ceux qui ne se laissent pas faire, qui se révoltent, qui affrontent l’extravagante brutalité policière.

Le pouvoir s’acharne ? Des foules joyeuses et décidées lui répondent, chantent, dansent, dans les pas des générations précédentes à qui nous devons tous nos droits. Le pouvoir panique, fait donner la troupe. Les plus courageux y retournent quand même. Ils sont les meilleurs d'entre nous. Le peuple a toujours payé cher le moindre de ses droits. 

C’est le printemps et je suis contente. 

 

 

 

 

 

 

14
Avr 23


¡ 14 avril !


Partager cet article

Votre commentaire