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2, 3 & 4 septembre, Morges
PARENTHÈSE ENCHANTÉE
Je n'ai jamais trop aimé la rentrée et la mélancolie qui l'accompagne, le soleil qui pâlit, les jours qui rétrécissent, l'avion qu'il faut reprendre, le quotidien qui se remet en place. Je serais bien restée au bord de la Méditerranée, mais on ne peut pas partir si on ne revient pas de temps en temps... Sans compter qu'une invitation au
Livre sur les quais, à Morges, au bord du lac Léman, ça ne se refuse pas, parce qu'elle constitue un sas, une respiration entre l'été qui meurt et l'automne qui n'en est pas encore aux flamboyances. Je le savais, parce que j'y étais déjà allée...
Trois jours à Morges, c'est à la fois un shoot de zénitude helvétique et un boost d'énergie durable. J'arrête là mes mots en double
O, je ne vois pas comment caser zoo, à moins de devenir déplaisante vis-à-vis de certains auteurs et vous connaissez ma proverbiale courtoisie... Mieux vaut mentionner un public de vrais lecteurs, simples, directs, gentils, compétents sans pose, sans prétention. Des rencontres, dont une sur un bateau filant sur le lac, animées par des journalistes qui ont lu le livre, on s'en rend compte à la première seconde, posent les bonnes questions, intéressantes, c'est à dire qu'elles surprennent et demandent un petit temps de réflexion. Ajoutez des repas en joyeuse compagnie de potes autrices et auteurs, arrosés (les repas, pas les potes, quoique...) de Chasselas plus qu'honnête et de deux ou trois coupettes sous les étoiles, que demander de plus? Rien, bien sûr...
Sauf que ce n'est pas tout... J'ai, de surcroit (prononcer "de surcroit dix fois de suite à voix haute et en ar-ti-cu-lant, est un excellent exercice de gym faciale, efficace prévention de la ptose du même nom, qui peut se pratiquer tout en lisant, vous voyez que suivre ce blog peut s'avérer non seulement agréable, mais utile), cerisier sur le Mont Blanc, eu le privilège d'être logée dans un palace, un vrai, un *****, le
Beau Rivage, à Lausanne. Vous me direz que c'est là une motivation peu littéraire, sauf que je crois savoir que c'est au bord de la piscine, en sirotant un cocktail détox au concombre et gingembre que vinrent à Baudelaire ces lignes fort adaptées à l'endroit: "Là, tout n'est qu'ordre et beauté, Luxe, calme et volupté..."
Dimanche matin, à sept heures, je nageai dans l'eau fraiche de la pistoche extérieure (y'en a une plus chaude, geure 29°, à l'intérieur, mais c'est pour ceux qui se rêvent en canelloni ou en coquillette, qui aiment se faire bouillir, pas ma vocation). Après, une petite heure au spa (sauna, hammam, douche tropicale...) avant le petit dej pris en terrasse, lac au premier plan, Alpes au fond, la sensation de déguster mes oeufs parfaitement pochés et mon café au lait dans une photo d'emballage de chocolat suisse. A neuf heures trente,
quand un des chauffeurs bénévoles et adorables (merci à toute l'escouade!) me véhicule de Lausanne à Morges en compagnie de Dany Laferrière (mmm... le charme fait homme, si vous voulez mon avis) qui avait perdu son ipad
et Jean des Cars, qui nous a fort généreusement parlé de lui même et aussi de son papa pendant tout le trajet, je suis dans une telle forme, une telle belle humeur que j'y prends plaisir, c'est vous dire si le Beau Rivage est magique...
Alors j'ai envie de remercier pour ce délicieux entracte, ce moment de vie parfaite, suspendu entre burkinite et macronisme, les organisatrices-eurs les bénévoles du salon, les journalistes Nine Simon et Pascal Schouwey, le personnel de l'hôtel, mes éditeurs Héloïse et Gilles, mes co-édités Lorraine, Abha, Maëlle, Frédéric et Éric, ainsi que Francesca et Romain, pas les derniers pour l'ambiance... ¡Gracias a todos y gracias a la vida! J'ajoute qu'en glissant mes brassées dans la sérénité de l'eau, dimanche matin, je remerciais mon père, inspiration du livre qui m'a valu cette parenthèse enchantée. Il aurait adoré voir ça.
Ma déconnection estivale ayant pris fin, je suis revenue sur Twitter, où on me somme de prendre position sur les sujets mentionnés ci dessus.
Il se peut que je m'exécute, mais y'a pas le feu au Lac, comme on dit chez nous, au bord du Léman...
Espace commentaire
Isabelle Alonso - Le 10/08/2017 à 23:18
Merci! Who are you anyway?
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shooting photo nancy - Le 10/08/2017 à 22:21
Beau récit. J'adore !
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