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Au nom des athées en string.
Je suis une femme et rien de ce qui concerne les femmes ne m'est étranger. Evident ? Pas pour tout le monde.
Rokhaya Diallo et Morgane Merteuil ne sont pas de cet avis. Elles contestent le simple humanisme de cette assertion. Chaque femme devrait rester dans sa case, et ne parler que d'elle, si je comprends bien le sens du papier qu'elles ont signé ensemble, fin novembre, dans le Monde. L'article est intitulé "
Un tournant réactionnaire et nationaliste".
De quel "tournant réactionnaire et nationaliste" s'agit-il ? L'étrange duo, l'une en tant que musulmane et l'autre en tant que prostituée, prend la plume pour contester à celles qui ne sont ni l'un ni l'autre toute légitimité à intervenir dans les débats sur la prostitution et le voile.
Sachant qu'on peut être musulmane et pas prostituée, pas musulmane et prostituée, à la fois musulmane et prostituée ou ni musulmane ni prostituée, on peut se demander quel cheminement mental a pu occasionner la composition du curieux tandem qui a rédigé ce texte. C'est tout simple. Il s'agit, une fois de plus, une fois encore, quitte à allier deux éléments incongrus, de vilipender la féministe, ce repoussoir universel qu'il convient de contester pour tout et surtout pour rien.
Ça faisait longtemps qu'on n'avait pas ciblé la bourgeoise, la blanche, la privilégiée qui se sent supérieure et qui, condescendante, arrogante, s'octroie le droit de décider pour les autres, les non-blanches, les prostituées, les musulmanes et de sauver malgré elles ces pauvresses qui ne leur ont rien demandé.
Bravo les filles! Quel courage, Rokhaya! Quelle audace, Morgane! Il en faut pour ainsi dénicher la responsable, pourfendre la coupable, dénoncer la complice ! Au fait, vous autres qui avez accès aux colonnes du Monde, aux micros et aux caméras, à quel titre prenez vous position au nom de ces femmes pauvres dont la caractérisque première, en plus de la misère et la précarité, est d'être réduites au silence, à l'éternel et assourdissant silence des damné-e-s de la terre ?
Je le dis tout net, je me suis sentie visée par votre prose. En tant que femme féministe à peu près blanche, non musulmane et non voilée, je l'ai pris perso.
Où suis-je donc allée chercher le droit de me considérer personnellement impliquée par le port du voile ou l'exercice de la prostitution, au point d'émettre une opinion sur les sujets, alors que je me balade cheveux au vent même quand il pleut et que je baise gratis pour peu qu'on m'invite à dîner ( naan je déconne, attention, humour, en fait une coupette suffit !). Une privilégiée capillaire et une free du frifri qui se prend à avoir une opinion sur ce qu'elle ne pratique pas, c'est tout moi. Non mais de quoi je me mêle! C'est vrai kouâ, merdre!
A ceux et celles qui voudraient m'accabler davantage, je précise que j'ai aussi, entre autres, un avis sur la pêche en eau profonde, alors que je n'ai jamais mis les pieds sur un chalutier, sur le maïs transgénique alors que je n'aime pas le popcorn et même sur les Jeux Olympiques alors que mon record personnel du cent mètres me ferait battre à plate couture par Usain Bolt en tongues, à cloche pied, à reculons et porteur d'un plateau de fruits de mer avec sa seule main gauche.
Le niveau de conscience politique a sombré dans les méandres du tout-psychologique, des communautarismes, de l'à-peu-près et du prêt-à-penser, et on accorde plus d'importance à la source du message qu'au message lui même. Meilleur moyen de s'agiter sans que jamais rien ne bouge.
Je confirme donc, puisque ça a l'air nécessaire, que toutes les religions, (y compris l'Islam, n'en déplaise à Rokhaya), oppriment les femmes. Que le port du voile est une brimade inventée non pas par un Dieu dont je conteste l'existence mais par les humains de sexe mâle qui se croient autorisés à parler en son nom et ont décidé que la chevelure féminine est une tentation permanente devant être censurée. Ces autorités religieuses masculines se soucient comme d'une guigne des droits des femmes et les instrumentalisent pour mesurer leur présence dans l'espace public. Le Pape, les rabbins, les créationnistes et autres fous de Dieu ne font pas mieux ? Vous me l'ôtez de la bouche. On ne saurait contester la foi, intime et propre à chacun-e. Mais je pourfends allègrement les pouvoirs religieux quels qu'ils soient. Ils sont, toujours, sans exception, violemment misogynes.
Je confirme que la prostitution est une forme de viol. Elle est une colonne du temple patriarcal. Elle organise l'accès au sexe des femmes par le biais de l'argent, alors que l'accès à l'argent est intégralement contrôlé par le pouvoir masculin (relayé par des mères maquerelles? oui.). Et elle se perpétue au moyen de la violence sous toutes ses formes. Aménager la prostitution, c'est refaire la déco sans toucher aux murs porteurs. C'est jouer les Valérie Damidot de la poutre maîtresse. C'est colorier l'abjection. Le patriarcat n'a pas à être aménagé. Il doit disparaître. Oeuvrons toutes et tous à son écroulement, par tous les moyens. A coups de bull-dozer, de pelleteuse, de masse, de stylo, de clavier, de parole, de chanson et dans la joie des vraies révolutions !
Je confirme qu'en tant que femme je me sens violentée par l'existence même de ces barbaries quand bien même elles ne s'exercent pas directement sur moi. Et je me sens solidaire par chaque fibre de mon être avec toutes les femmes atteintes personnellement.
Je confirme que non musulmane et non prostituée, je rejette TOUT ce qui m'enferme, réellement ou symboliquement, dans un statut de dominée que je n'ai pas choisi et qui me pèse à chaque instant.
Il y a d'autres violences, d'autres injustices, innombrables et quotidiennes? OUI. Et je les récuse tout pareillement. Et depuis des années.
Que Rokhaya et Morgane veuillent bien me fournir la liste des sujets sur lesquelles ma parole serait légitime car issue d'une pratique personnelle et d'une expérience concluante.
Et tant qu'elles y sont, qu'elles participent à l'élaboration des épreuves d'obtention d'un CAP de la pensée, Certificat d'Aptitude Personnelle à ouvrir sa gueule, ramener sa fraise et émettre une opinion. Elles pourraient faire partie du jury, ça a l'air de cadrer avec leur vision de la démocratie. Et m'assigner à ne m'exprimer qu'au nom des athées en string ?
Pas sûr que Marx, qui osa analyser la condition ouvrière sans aller racler le fond d'une mine, serait reçu. Il faisait de la politique et ça, par les temps qui courent, c'est dépassé, on dirait.
Espace commentaire
sporenda - Le 24/12/2013 à 20:14
"l’espérance de vie des putes" Expression révélatrice, transpirant le mépris, la beauferie et le privilège masculin décomplexé--et vous ne vous rendez même pas compte en plus. Les défendeurs de la prostitution tiennent des propos tellement révoltants qu'ils servent la cause des féministes.
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melianos - Le 24/12/2013 à 20:44
Là, t'es nul(le). Le mot pute est largement utilisé par les prostituées elles-mêmes.
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Suzanne Provost - Le 09/01/2014 à 06:37
Peut-être. Et le mot nègre par les Noirs eux-mêmes. Mais ça ne vous donne aucunement le droit de l'utiliser.
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Prunier E. - Le 22/03/2014 à 18:00
Je vous connais à travers les médias depuis longtemps mais je viens juste de découvrir votre blog grâce à un partage sur Facebook sur le "point du mari" (inadmissible!). Je voulais juste vous dire merci. Merci pour moi, pour ma fille, pour les femmes en général et surtout pour toutes celles qui ne se rendent pas compte du travail qu'il reste à faire et qui reproduisent et perpétuent indirectement (et très souvent de bonne foie) la domination masculine. Et dans ces temps troublés, ou l'on s'imagine aller vers le progrès, je ne peux malheureusement que constater le retour en arrière que nous sommes en train de vivre, nous les femmes, n'en déplaisent à certaines... et à certains.
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Matt Smyth - Le 22/12/2013 à 09:00
Merci pour cet article !
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Lubo - Le 22/12/2013 à 13:23
En fait la question qui est posée ici est celle de la légitimité. Si toutes les paroles n'ont pas la même valeur, il est en revanche clair pour moi que tout le monde a le droit d'avoir une opinion et un avis sur un sujet, qu'il l'ait ou non expérimenté . Ces procès en légitimité sont insupportables.
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Aude - Le 23/12/2013 à 11:23
Bonjour. C'est bien écrit, drôle, enlevé, mais je ne suis pas d'accord avec tous les points. J'ai déjà entendu l'argument de Marx et des mines, mais cette fois pour justifier que des hommes redéfinissent le féminisme d'une manière très étroite et dangereuse, qu'ils soient de bonne volonté ou non. Marx, il peut très bien décrire la situation, mais il y a des trucs qui vont lui échapper et il est toujours capable de tirer la couverture à lui dans son rôle de grand seigneur. Plein d'hommes proféministes ne le font pas, mais il y a en ce moment une vraie offensive masculine sur le féminisme, à coups de compétition universitaire pour les postes ou les bourses de recherche (que de plus en plus d'hommes prennent aux femmes parce que le sujet les amuse et qu'il commence à y avoir des débouchés) et d'usages problématiques d'un théorie queer bien ou mal comprise (je n'ai pas d'avis là-dessus, mais même Judith Butler a pris la peine d'avertir de tendances anti-féministes dans le queer). Féministes, laissez faire les hommes ! Je crois qu'il faut désavouer l'universalisme, parce que ce serait désavouer les expériences spécifiques du social qu'ont les femmes, les pauvres, tous ces gens-là qui sont écarté-e-s des lieux de pouvoir parce que les mâles blancs savent ce qui est bon pour *tout* le monde. Ce n'est pas parce qu'on est un lobby féminin qu'on veut la parité, c'est parce qu'on veut entendre des voix différentes en politique ! Et plus tard celles des pauvres, des handicapé-e-s, des personnes racisées, illettrées, humiliées. Voilà mon féminisme, pas universaliste mais avec une bienveillance qui se veut aussi étendue que possible. Et il faut désavouer le libéralisme, aussi, bien entendu, même sous sa forme libérale-libertaire (mazette, combien ceci est moderne !). C'est un refus de comprendre le lien entre les personnes que nous assènent les "chacun-e ses fesses" réglementaristes, alors que ce lien est si fort : les autres femmes qui se font humilier, c'est un peu nous. C'est peut-être carrément nous dans dix ans, quand tout se sera bien tendu socialement, merci les inégalités qui font prospérer extrémisme religieux et extrême-droite ! Ni universalisme, ni libéralisme, mais quelque chose à inventer... le féminisme !
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Isabelle Alonso - Le 23/12/2013 à 12:04
Vous n'êtes pas d'accord sur tous les points? C'est le fondement même des pratiques démocratiques. Merci pour votre message.
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Marie-Hélène Delteil - Le 21/12/2013 à 18:55
Et vlan ! Voilà qui est bien dit ! MERCI !
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sporenda - Le 26/12/2013 à 18:25
"Là, t’es nul(le). Le mot pute est largement utilisé par les prostituées elles-mêmes." Ce mot là, seules les femmes prostituées ont le droit de l'utiliser, pour assumer fièrement cette insulte et la renvoyer comme une arme dans la figure de ceux qui l'utilisent pour les insulter. De même , des noirs peuvent utiliser entre eux le mot "nègre' mais de la part d'un blanc, ce mot est inacceptable. "Pute" est une insulte sexiste, et c'est particulièrement choquant dans la bouche d'un homme, parce c'est à cause des clients qu'il y a des "putes". Les prostituées sont au service sexuel des hommes, et en retour ils les insultent et les méprisent: logique patriarcale perverse.
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Aurel - Le 29/12/2013 à 19:55
Malgré nos désaccords sur le sujet Sporenda, je suis bien d'accord avec vous. Pute est une insulte sexiste et que Morgane Merteuil est lamentable. J'ajouterai aussi une idée reçue comme quoi l'abolition de la prostitution augmenterait les viols. Je ne suis pas abolitionniste mais je trouve que cet argument est lamentable. Il y a en effet une minorité de violeurs parmi les clients. J'ai lu que c'était souvent des proxénètes mafieux aussi. S'agissant d'une minorité parmi les clients, ça ne ferait pas forcément réduire les viols, l'agresseurs peuvent passer aux actes tôt ou tard. Il faut permettre à des femmes de mieux sortir de la prostitution en dénonçant des potentiels agresseurs. Alors c'est vrai que c'est parfois aussi certains proxénètes qui violent mais quand même. Il y a aussi des gens comme Clémentine Autain qui ne sont pas pour la pénalisation du client. Là je pense c'est déjà une position autrement plus crédible. S'il faut lutter le mieux possible contre le proxénétisme mafieux pour mieux sortir des femmes de la traite, je ne pense pas que cela passe par la pénalisation des clients. Je pense qu'un service tarifé est une acte sexuel artificiel très éloigné de celui des couples, échangistes et libertins. Maintenant dès l'instant que de gens et en particulier hommes qui sont loin d'être des pervers psychopathes et autres sex-addict d'avoir recours à des services tarifés comme d'autres ont besoin de films x pour leur évolution sexuel, c'est leur vie, je ne pas à m'en mêler mais je pense qu'à long terme, nous sommes loin d'une sexualité ordinaire.
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sylvain - Le 02/01/2014 à 06:31
Mais dites moi ; qui êtes pour décréter qui a le droit d utiliser tel ou tel mot ? N avez vous jamais entendu ces insultes sexistes venant de femmes elles mêmes ? Croyez vous que seuls les hommes aient l utilisation du mépris et de l agressivité verbale envers l autre ? Allons ; calmons nous tous et reprenons .
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soso - Le 21/12/2013 à 19:49
"Ça faisait longtemps qu’on n’avait pas ciblé la bourgeoise, la blanche, la privilégiée qui se sent supérieure et qui, condescendante, arrogante, s’octroie le droit de décider pour les autres, les non-blanches, les prostituées, les musulmanes et de sauver malgré elles ces pauvresses qui ne leur ont rien demandé." Voilà tout est dit!! et pourquoi vous comparez le marxisme au féminisme? la lutte ouvrière et anticapitaliste est universelle PAS LE FEMINISME!! vous allez me dire pourquoi cela?encore un qui n'a rien compris ou qui ne veut rien comprendre. Pourtant, est-il si compliqué pour vous de comprendre qu'une femme née en Asie, au Maghreb, en Afrique sub saharienne est différente de vous!! parce que son existence, son mode de pensé, ses rêves, ses ambitions, ses valeurs ne sont pas les mêmes!! je vous demande juste de respecter ça Madame Alonzo.
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Suzanne Provost - Le 23/12/2013 à 00:19
Ah, ah, ah, les femmes sont différentes ailleurs dans le monde? Dans quel contient êtes-vous allé chercher cela? Pas ici, en Amérique. Chez les Chinoises, peut-être, sur le physique desquelles les anciennes rumeurs courraient? Non, mais vraiment, le problème de la domination de la femme par l'homme est universel, malheureusement.
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Angel - Le 23/12/2013 à 04:06
Très bonne critique et réponse de votre part, Isabelle. Chacun a le droit d'opinion sur tous les sujets et ce, peu importe son degré de connaissance. C'est le débat entre les différents points de vues qui permet de structurer une direction commune. Pour Diallo et Merteuil qui sont visiblement adeptes d'une liberté à tout épreuve, nous assistons à une énorme contradiction de leur part puisqu'elles tentent de baillonner des bourgeoises, donc leur interdire une forme de liberté, comme si une seule catégorie de personnes dont elles font partie avait le droit de s'exprimer sur la prostitution et le voile. Leur réflexion est superficielle et se limite à une partie de la population qu'elles ont décidé de stigmatiser parce que c'est plus facile que d'aller au fond du sujet et de se poser les vraies questions. Qu'est-ce que la liberté de disposer de son corps ? Être résolu à faire ce que je fais parce que mes choix se trouvent socialement restreints ? Je vous encourage Isabelle à toujours ramener votre fraise sur les sujets qui vous tiennent à coeur. Et je salue votre fair play que de publier toutes les opinions et commentaires sur votre blog.
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Koala Puce - Le 12/01/2014 à 23:13
Ce qui est remarquable aussi chez MM, c'est cette lente confession qu'elle fait sur un de ses réseaux dit "sociaux" où de jour en jour elle tente de jeter de plus en plus le discrédit sur le féminisme de manière indirecte. Grâce à certain-e-s analystes(se disant féministes)dites "intersectionne-ll-e-s" elle dégage l'idée que le féminisme est "oppressif" pour je cite "les putes", aussi, plutôt que de se définir comme féministe radicale, elle semble préférer se définir comme une "pute radicale"(ce sont ses propres mots), elle continue bien sûr de tenter d'inventer des oppressions telle que la sois-disant "putophobie" en passant, rien n'est jamais trop énorme pour les mafias de l'industrie du sexe, l'esclavage de femmes et d'enfants ne peut souffrir d'être contrarié, trop d'argent en jeu voyons. D'ailleurs je souhaite bon courage et bonne chance à tous/toutes les militant-e-s qui voient leurs comptes(de réseaux-sociaux)et leurs sites Piratés en permanence, vous avez tout mon soutien, et j'avoue aussi que je me demande où est passé l'excellent site "sous le parapluie rouge"(travail d'investigation d'une ou plusieurs personne effectué sur un certain syndicat mafieux sensé représenter "les travailleuses et travailleurs sexuel-e-s", c'est simplement la partie "lobby" d'une entreprise de marchandisation et d'esclavagisation de l'être humain, the business must go on)il ne semble rester que des petits-morceaux de ce site que google peine a retrouver, quelqu'un-e aurait-il un lien où le contenu de ce travail d'investigation serait toujours en ligne ? (merci d'avance)(et a faire tourner sans modération dans tous les cas)
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Tonton Blax - Le 21/12/2013 à 23:40
J'ai connu un mec de droite une fois. 'L'était cent fois plus féministe qu'Alonso. Blanche, valide, médiatisée, bourgeoise. Comment, en effet, voudriez-vous qu'elle perçoive les limites de sa légitimité à penser à la place des autres ?
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Isabelle Alonso - Le 22/12/2013 à 01:17
Qu'est ce que vous en savez?
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love - Le 21/12/2013 à 22:09
Très bon texte, n'en déplaise aux pro-prostitutions qui trollent les commentaires ;-)
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Aurel - Le 23/12/2013 à 14:54
C'est pas parce-qu'on est en désaccord avec ce texte que l'on troll!
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love - Le 23/12/2013 à 23:14
En lisant vos commentaires, j'ai l'impression que vous voulez forcer les gens à raisonner comme vous. A chaque commentaire vous vous la ramenez avec Badinter/loi conservatrice/etc etc. Certains en viennent à la même conclusion que vous, d'autres pas. Vous exprimer c'est une chose, répéter votre "argumentaire" à chaque (!) commentaire avec qui vous êtes en désaccord (de plus sur un ton dominant du genre "je sais tout") c'est juste troller. Get lost.
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Aurel - Le 26/12/2013 à 15:59
Je ne suis pas du tout troll Love mais bon je peux comprendre que vous n'ayez pas vraiment de convictions fortes sur le sujet.
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Aurel - Le 26/12/2013 à 16:01
C'est vous qui le voyez comme ça mais vraiment c'est lamentable votre réaction Love.
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sylvain - Le 02/01/2014 à 06:18
et je rajouterai en passant que ce n est pas parce que l on " ose " émettre quelques petites différences que l on devient forcément des pro - prostitutions ! Cette vision binaire du monde est pénible !
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Christine Le Doaré - Le 20/12/2013 à 15:54
Bravo pour ce texte intelligent et drôle qui remet bien à leur place, le "prêt à penser" du STRASS et des indigènes de la République, des "pro-sexe" et divers libertariens, totalement paumés dans leurs contradictions ; se croyant subversifs ils ne sont jamais que les vaillants défenseurs du libéralisme sauvage et du patriarcat, caricatures anti-féministes... Merci, ça fait vraiment du bien de lire ça, un chouette cadeau de fin d'années un peu avant l'heure :o)
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Aurel - Le 21/12/2013 à 13:54
Que proposez-vous à part soutenir un projet de loi répressif et réactionnaire qui ne résoudra absolument rien bien au contraire? Pas grand chose à part mépriser des gens qui ne pensent pas comme vous à longueur de temps et à dire tout et n'importe quoi vous savez faire, mais écoutez les arguments du Strass et des gens qui s'opposent à ce projet de loi parmi les prostituées non en plus d'instrumentaliser honteusement la misère sexuelle. Je peux avoir certains désaccords avec le Strass notamment sur leur rapprochement mais vous ne valez guère mieux quelque part. Je vous différencie d'Isabelle Alonso qui même n'étant pas d'accord avec elle là-dessus est ouverte envers des personnes ici-même qui n'ont pas forcément le même avis qu'elle.
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Florence LE LOSQ - Le 20/12/2013 à 15:47
Je ne vais pas faire original: Merci pour l'expression de votre pensée que je partage.
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sporenda - Le 02/01/2014 à 17:36
" qui êtes pour décréter qui a le droit d utiliser tel ou tel mot ? N avez vous jamais entendu ces insultes sexistes venant de femmes elles mêmes ?" Vous vous prenez pour qui pour vous comporter comme si vous étiez chez vous et décréter que vous avez le droit de poster tout ce que vous voulez sur le site d'Isabelle? Sur tous les sites, les postants doivent respecter certaines règles. Sur un site féministe, une règle évidente est ne pas poster d'insultes sexistes. Et le fait que certaines femmes utilisent des insultes sexistes ne les rend pas moins sexistes pour autant.
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T-L A - Le 02/01/2014 à 18:26
Chère Isabelle, Je suis à 500.000% d'accord avec vous. Je voulais savoir ce que vous pensiez de ceci: http://musee-oh.museologie.over-blog.com/article-l-expo-au-bazar-du-genre-deboussole-notre-vision-du-masculin-et-du-feminin-121870953.html Merci à vous. Merveilleuse année dans la Beauté du Positif
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sporenda - Le 24/12/2013 à 12:50
"Sur la prostitution, on a eu dernièrement des féministes, jamais prostituées, ni n’ayant parlé avec des prostituées" Bien évidemment, la plupart des féministes connaissent des prostituées, discutent avec elles, les interviewent, lisent les livres qu'elles écrivent, échangent règulièrement: c'est la moindre des choses de s'informer ainsi. Mais même si on n'a jamais discuté avec une prostituée, j'insiste, la prostitution concerne TOUTES les femmes: - à cause de la précarité économique qui les touche plus que les hommes, surtout en période de crise: comme le dit l'expression américaine, beaucoup de femmes --même des bourgeoises--sont "one man away from poverty": à la suite d'un divorce, on peut se retrouver en graves difficultés financières. C'est souvent comme ça qu'a lieu l'entrée dans la prostitution, qui reste une option pour toute femme pauvre. - parce que la prostitution (le "viol-location" comme dit Joel Martine) est en soi une violence, la dernière des violences envers les femmes non reconnue par la société. - parce qu'elle est une injustice: le sacrifice de la catégorie la plus vulnérable à la satisfaction des "besoins" sexuels masculins. - parce qu'elle est l'exploitation de toutes les inégalités: genre, classe, race. - parce qu'elle est une violation des droits humains - parce qu'elle est un obstacle majeur à l'égalité homme/femme. Pour toutes ces raisons, il est parfaitement légitime de prendre position sur la prostitution simplement en tant que femme. Dire qu'on doit se taire sur la prostitution sous prétexte qu'on ne connait personnellement aucune prostituée, c'est comme dire qu'on doit se taire sur le racisme sous prétexte qu'on ne connait personnellement aucune personne racisée.
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melianos - Le 24/12/2013 à 13:18
"Bien évidemment, la plupart des féministes connaissent des prostituées, discutent avec elles, les interviewent, lisent les livres qu’elles écrivent, échangent règulièrement: c’est la moindre des choses de s’informer ainsi." En cette veille de Noël j'aurais au moins bien ri (jaune). "Dire qu’on doit se taire sur la prostitution sous prétexte qu’on ne connait personnellement aucune prostituée, c’est comme dire qu’on doit se taire sur le racisme sous prétexte qu’on ne connait personnellement aucune personne racisée." Ca leur éviterait surtout de dire des conneries. Parce que réfléchir dans un coin à la prostitution (ou au racisme) sans discuter avec les premiers concernés, c'est juste beaucoup de masturbation mentale déconnectée de la réalité. J'ai pas très envie de lois basées sur ce genre de cheminement, et vous ?
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Heno de Pravia - Le 24/12/2013 à 14:00
Et il faut connaître des enfants qui travaillent 15 heures par jour comme des esclaves pour oser prendre position sur l'exploitation des enfants dans le monde ???? N'importe quoi !!! Remarquez, si on leur demandait leur avis, à ces enfants, ils nous diraient que, non seulement ils sont libres et volontaires, mais qu'ils sont contents de travailler 15 heures par jour pour pouvoir faire manger leur famille ! Bien plus contents que le petit copain qui lui, n'a pas cette chance et qui meurt de faim...! HP
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melianos - Le 24/12/2013 à 15:02
Vu tous les clichés qui circulent sur la prostitution (genre les 30 passes par jour) et les chiffres tirés du chapeau (le nombre de prostituées victimes de réseaux qui oscille entre 80% et 99,999% dans les commentaires ici-même), je crois qu'il faudrait bien écouter les prostituées, et un peu moins les philosophes et autres experts auto-proclamés.
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sporenda - Le 21/12/2013 à 16:21
"Vous avez eu raison de vous sentir visée par la tribune de R.D et de M.M, vous êtes exactement l’archétype qui était décrit et visé dedans" Morgane Merteuil s'en prenant aux féministes blanches privilégiées, c'est surréaliste. Elle est blanche, elle se prétend féministe, elle a fait des études supérieures (Maîtrise de Lettres) , elle peut publier des tribunes dans Libé et dans le Monde quand elle veut, elle est invitée sur tous les plateaux de télé, elle est une escort haut de gamme dont les tarifs X fois supérieurs à ceux des prostituées de rue lui permettent de n'avoir affaire qu'à des clients friqués , elle n'est pas sous la coupe de proxénètes , elle est soutenue et rémunérée par un syndicat soi disant de "travailleuses du sexe", le STRASS, qui est en fait un lobby pro-prostitution créé et largement dominé par des hommes et dont le financement est passablement obscur. En fait de privilèges, Merteuil est une cumularde; et on peut supposer que son alliance avec Diallo est une stratégie calculée pour occulter le fait qu'elle est aussi blanche et privilégiée que les féministes auxquelles elle s'attaque. . A certains égards, elle l'est davantage: par exemple les féministes aimeraient bien pouvoir s'exprimer aussi librement et aussi souvent qu'elle dans les medias, mais hélas cet agréable chouchoutage médiatique semble réservé aux femmes "la voix de son maître" qui défendent l'ancestral droit de cuissage prostitutionnel. MM c'est l'exemple parfait de la prostituée-alibi : ultra-présentable, jeune, sexy, intelligente, cultivée-- mise en vitrine pour occulter la condition infiniment plus sombre des prostituées ordinaires. Toujours dans l'argumentaire patriarcal, on retrouve cette manipulation idéologique: présenter le cas exceptionnel comme la norme, Que l'exercice de la prostitution haut de gamme et que son affiliation au STRASS permette à MM de tirer son épingle du jeu, tant mieux pour elle. Autrefois, il y avait des ouvriers jaunes qui, pour s'en sortir, se mettaient au service des patrons et brisaient les grèves; il y avait même des esclaves noirs qui mataient leurs collègues pour le compte des planteurs blancs. Et il y a de nombreuses femmes qui bossent pour des proxénètes masculins. Dans des conditions de survie difficile, on roule pour soi, et qui peut leur jeter la pierre? Ce que je trouve inacceptable, c'est que MM présente le fait qu'elle ait accepté d'être la porte-parole de lobbies de l'industrie du sexe comme une démarche féministe.
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Koala Puke - Le 21/12/2013 à 17:00
Merci beaucoup pour tout ces éclaircissements, car en effet il y a des lobbys beaucoup plus nocifs que d'autres !!
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Aurel - Le 21/12/2013 à 18:49
C'est surtout contre-productif de mélanger le voile et la prostitution comme je l'explique plus haut. Je connais mieux les orientations politiques de Rokhaya Diallo que de Morgane Mertheuil. Même si la seconde se situe plutôt à la gauche radicale, elle n'est pas politique comme la première dont on sait qu'elle a plutôt voté Besancenot en 2007, qu'elle fricote avec Houria Bouteldja, qu'elle côtoie aussi le conspirationniste belge Michel Collon ou encore le fondamentaliste réactionnaire Tariq Ramadan. Rokhaya Diallo est plutôt malhonnête quand elle assimile Caroline Fourest à des racistes et à l'extrême droite. Celui qui fait le lien entre Rokhaya Diallo et Morgane Mertheuil, c'est l'intellectuel Pierre Tévanian qui traite quasiment la gauche républicaine de raciste et d'islamophobe avec la loi sur les signes religieux de 2004 assez souvent. Avant de crier au racisme d'Etat en insultant ceux qui se battent pour la laïcité comme Caroline Fourest, certains en effet feraient mieux de balayer devant leurs portes. Mieux encore Morgane Mertheuil dans cette tribune donne des arguments au pires abolitionnistes, ceux que je déteste.
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yannis - Le 22/12/2013 à 14:02
Sauf que Tevanian, Diallo et consorts convoquent les références à la loi et théoriques. Ici beaucoup fonctionnent avec leur ressenti comme unique guide, on parle avec les tripes. Alors c'est beau et ça émeut le quidam, mais cette vision manichéenne des choses ne fait pas avancer les choses. Bref, nous parlons à des murs incapables d'écouter un autre point de vue que le leur. Comme si quelqu'un ici mettait la traite des personnes humaines et les réseaux mafieux de prostitution sur un piédestal... Pathétique. En fait soit on est d'accord avec vous soit on se tait. Ok.
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Aurel - Le 22/12/2013 à 16:05
Je m'offusque autant sur l'esclavage dans le travail dans d'autres pays. Diallo et Tévanian et autres intellectuels de leur courant peuvent dire ce qu'ils veulent, ils pratiquent la malhonnêteté intellectuelle en permanence.
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chichereau maguite - Le 21/12/2013 à 16:00
ouf ! je ne suis pas seule Merci pour cette expression bien tournée. Je ne porte pas de string, mais je suis athée ou quelque chose comme ça, je m'inscris cependant au club. Pour les défenseurs de la prostitution, on peut leur retourner quand ils seront allés sur le trottoirs eux, ils pourront parler. Comment éradiquer un des plus vieux trafics du monde, je ne dis pas métier ? Ce sera long car c'est la société est bien modelée par toutes les religions, et où que vous soyez !
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Heno de Pravia - Le 20/12/2013 à 16:33
Waouh ! Que ça fait du bien de lire un texte comme ça ! Ça décape !! Oui, l'heure est à l'individualisme ou au communautarisme, alors surtout, ne prononçons pas le mot "solidarité", c'est d'un ringard...!!! HP
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Yoyo - Le 20/12/2013 à 16:35
Merci BEAUCOUP pour votre texte et pour celui de Sporenda : http://www.isabelle-alonso.com/michetons-respectueux/#comment-57749 Tandis qu'une grande partie de la société continue de ressasser toujours les mêmes idées reçues, enfin des élu-e-s commencent à prendre conscience de la violence inhérente au système prostitueur. Il reste encore beaucoup de chemin à parcourir, mais il est rassurant que des personnes refusent de se résigner, que des personnes affirment que la subversion ne consiste pas à protéger le système et à cautionner l'oppression des êtres humains. Je pense à Sporenda et vous, ainsi qu'aux survivantes du système prostitueur, notamment Rosen Hicher : « Et on ose parler de notre choix ? Mais quel choix ? Le choix d’attendre, d’avoir peur et de subir. Le choix de rien. C’est le client qui choisit, c’est lui qui a le droit de penser, de décider, lui qui choisit le moment, le comment, le combien. Nous, notre "choix", notre "liberté", c’est de subir des viols et des viols, toujours impunis. » Rosen Hicher http://leplus.nouvelobs.com/contribution/978178-penalisation-des-clients-des-prostituees-la-verite-c-est-que-j-aurais-pu-en-tuer-un.html « Je suis effondrée par les réactions que j'entends dans le débat d'aujourd'hui. Pourquoi tant de complaisance et de fantasmes quand la réalité est si crue, si violente ? La prostitution, je l'ai vécue comme une suite de viols, en me demandant comment tous ces hommes pouvaient défiler sans se poser de question. Pas un seul ne s'est inquiété de ma détresse. S'ils payent, c'est pour ça : pour acheter le droit de ne se soucier que d'eux-mêmes. » Laurence Noëlle http://www.huffingtonpost.fr/laurence-noelle/temoignage-prostitution-viols_b_4347841.html?ncid=edlinkusaolp00000003&ir=France « La prostitution, c’est abstrait dans l’esprit des gens. Il y a un énorme déni. On ne te voit pas, tu n’existes pas. Ce que tu es, ce que tu ressens, on s’en fiche. On pourrait être un cadavre, le gars ne le remarquerait même pas. D’ailleurs, une de mes copines, un client lui demandait de faire la morte. Comment ces mecs acceptent-ils d’être des instruments de souffrance ? » Sonia http://www.prostitutionetsociete.fr/temoignages/sonia-je-garde-en-moi-une Je pense aussi aux quelques élues comme Danielle Bousquet et Maud Olivier, au Mouvement du Nid, à l'Amicale du Nid et aux Suédoises, par exemple Lise Tamm, procureure au parquet de Stockholm, qui réfute ici les clichés sur la prostitution : http://www.assemblee-nationale.fr/14/cr-csprostit/13-14/c1314006.asp#P4_239 Cessons de trouver des prétextes pour cautionner la violence et la torture inhérentes au système prostitueur.
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Aurel - Le 20/12/2013 à 21:41
Où sont les anciennes prostituées pour contredire les propos de Rosen Hicher qui il y a quelques années était contre la pénalisation des clients et ceux de Laurence Noëlle qui je veux bien le croire ont subi des violences mais de là à généraliser les cas en faisant l'amalgame entre prostitution forcée et prostitution choisie, on avance à rien bien au contraire. La majeure partie des abolitionnistes prennent des chiffres controversés, font certains raccourcis et ne débattent pas ou peu avec les premières personnes concernées qui ont le droit autant à la parole (Il n'y a pas que le Strass) ce qui n'est pas toujours le cas malheureusement
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sporenda - Le 24/12/2013 à 16:01
"comme dire qu’on doit se taire sur le racisme sous prétexte qu’on ne connait personnellement aucune personne racisée. » Ca leur éviterait surtout de dire des conneries." Vous vous rendez compte des absurdités que vous postez? Je viens juste de rappeler plus haut que pratiquement toutes les féministes que je connais s'informent auprès de personnes prostituées, lisent leurs livres, discutent avec elles. C'est mon cas, c'est celui d'Isabelle: on donne la parole à des personnes ex-prostituées sur ce site, et c'est normal parce qu'elle est essentielle dans ce débat. Vous ignorez superbement cette information, et pourtant ça ne vous empêche pas de donner votre avis. Et en plus, vous avez le front de reprocher aux féministes de donner leur opinion sans s'informer!!!! Tout le monde peut avoir un avis dans ce débat mais je trouve absolument surréaliste que des hommes qui ne savent absolument rien de la prostitution (sauf comme client) prétendent interdire aux féministes (qui en savent nettement plus qu'eux) d'en parler. Si vous ne savez pas encore ce qu'est le "mansplaining', prenez-en de la graine, ce postant en est la parfaite illustration. Et, féministes qui suivez cette discussion, tenez-vous le pour dit : - opinion d'un homme sur une question concernant les femmes et dont il ignore tout= compétente et autorisée - opinion informée d'une femme sur une question concernant les femmes = "des conneries".
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melianos - Le 24/12/2013 à 16:46
Tiens, un exemple concret de pourquoi j'ai beaucoup de mal avec plein de féministes abolitionnistes. http://www.liberation.fr/societe/2013/09/23/generation-abolition-de-la-prostitution_934081 Dans cet article, il est écrit "L’espérance de vie des personnes prostituées est de 34 ans aux Etats-Unis" J'ai fouillé, remonté quelques liens jusqu'à trouver l'étude qui donne ce chiffre http://aje.oxfordjournals.org/content/159/8/778.full Sur 1969 femmes suivies par l'étude, 100 morts confirmées, 32 où ils ne savent pas, et 1826 encore en vie à la fin de l'étude (c'était une étude sur 30 ans). Parmi ces 100 morts, moyenne d'âge au moment de la mort, 34 ans. Repris dans la tribune sur libération, ça devient l'espérance de vie d'une prostituée (t'as le même chiffre chez http://lesjeunespourlabolition.fr/l-appel-des-1000/ ). Alors qu'en fait, ça concerne pas plus de 5% des prostituées, les près de 95% restantes étaient encore en vie 30 ans après le début de l'étude. Donc je me permettrais de maintenir que sur la prostitution (et je parle que de la prostitution), les abolitionnistes disent beaucoup de conneries.
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melianos - Le 24/12/2013 à 16:15
Ben je te propose un truc. Trouve moi une étude (juste une), pas un rapport, pas un article de presse, qui indique combien de prostituées ils ont interrogés, comment ils les ont contactées, et pourquoi ils estiment que le nombre de prostituées qu'ils ont rencontré est représentatif et suffisant. Sinon -> poubelle. PS : je ne suis pas client. Par contre j'ai pris le temps de me renseigner (en lisant et en rencontrant les gens), auprès du Nid, de Griselidis Toulouse, du STRASS, d'Aides, d'Act-Up. Puis j'ai aussi lu un paquet d'études sur la prostitution (dont 2 de Melissa Farley). J'ai principalement constaté une chose, entre ce qui est écrit dans une étude, et ce qui est diffusé, ben il y a un monde. Et on ne parlera même pas de ce qui se passe quand quelqu'un reprend ce qui a été diffusé sans lire l'étude originelle.
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Aude - Le 24/12/2013 à 18:10
@melianos, je ne me souviens plus si c'est toi ou un autre réglementariste qui avait de toute façon décidé de poser la prostitution en-dehors du champ des relations femmes-hommes en général, soit en-dehors du champ du féminisme. C'est à dire qu'il n'y a rien de politique, il faudrait penser tout ça dans le registre de l'expertise (les conditions de vie des personnes prostituées étant l'alpha et l'oméga de la question), ou alors on tombe dans le moralisme (ou surveillance des zizis, à laquelle Isabelle fait un joli sort ici). Tu en sais certainement beaucoup, et nous moins qui ne lisons de fait que des versions grand public (ou des présentations par leurs auteur-e-s) des études en question. Bravo, il te manque juste de penser le féminisme dans cette question. Fabien t'avait très bien répondu sur l'autre blog où nous avons échangé, alors je le cite de nouveau ici. "La prostitution ne pose un problème uniquement pour les prostituées. Dans l'argumentation d'Aude et de meg, la question n'est pas tant leur situation que les conséquences sociales de la prostitution, conséquences qui influent principalement sur la vie des femmes (de ce point de vue d'ailleurs, la prostitution masculine, marginale, ne pose pas les mêmes problèmes). Donc oui, les femmes, même quand elles ne sont pas prostituées, sont directement concernées. Prendre en compte la situation des premières, c'est très bien évidemment, mais ce n'est pas la seule chose en jeu."
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melianos - Le 24/12/2013 à 18:36
En fait je parle plus trop de féminisme sur internet. parce que à partir du moment où on est pas d'accord, la discussion se termine systématiquement en "t'es un mec tu peux pas comprendre" (ça c'est la bonne fin) ou "t'es un putain d'esclavagiste qui veut juste pouvoir continuer à se payer de la viande" (ça c'est la mauvaise fin). Comme par exemple le commentaire de valérie plus haut, j'ai déjà mis la même chose dans d'autres endroits, et la condamnation était directe en réponse, j'étais un machiste, irrécupérable etc... :) Donc j'en reste aux chiffres maintenant, c'est plus simple. (j'ai un commentaire en attente de validation où je cite une étude et sa déformation par les abolitionniste, sur l'espérance de vie des putes)
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Lilith - Le 08/01/2014 à 17:59
Non seulement j'applaudis à 6 mains, mais en plus comme toujours j'ai bien ri en te lisant....Merci !!!!
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martine vialet - Le 27/12/2013 à 10:05
Un bien fou ce texte. Merci. C'est telleent lumineux. Ce n'est pas parce que on est une femme qu'on est féministe, etre féministe c avoir eu une reflexion a partir de son expérience de femme ou d'homme, ce n'est pas etre en "réaction" comme sont ces deux caricatures...Qui pensent qu'elles pensent, voiléés ou pas, prostituéés ou pas qu'adorent "Popaul" comme dit plus haut.Basta !
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sylvain - Le 02/01/2014 à 06:32
j aime quand la raison reprend le dessus ! merci
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orakzai - Le 20/12/2013 à 16:33
J'ai été stupéfaite de voir Rokhaya Diallo apposer sa signature à un article parlant du viol prostitutionnel comme d'une " liberté fondamentale " (les hommes sont rares à revendiquer cette liberté fondamentale c'est curieux!) d'une manière de " disposer de son corps " ( quand on ne fait que subir ) et opérant une stricte équivalence entre le port du foulard et le fait d'être prostituée.
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halte aux amalgames - Le 22/12/2013 à 02:54
Par "les hommes" vous entendez les clients j'imagine ? Parceque des hommes travailleurs du sexe qui revendiquent ce droit il y en a. et des hommes qui ne recourent pas a la prostitution aussi !
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Isabelle Alonso - Le 22/12/2013 à 10:41
Les hommes, ne le prenez pas perso, c'est juste un fait, sont les éléments du groupe dominant dans un système patriarcal. Le patriarcat organise la domination masculine. Les hommes en bénéficient, les femmes en pâtissent. C'est une des axes de domination. Il y en a d'autres.
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Camille Mačka - Le 27/12/2013 à 17:26
Précisément, il y en a d'autre, à qui le paternalisme rebute tout autant. Il me semble que l'article de Morgane Merteuil et Rokhaya Diallo ne cherchait pas dire grand chose d'autre
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Salomée - Le 21/12/2013 à 10:42
Aie aie aie, c'est terrible ça, dès qu'il est question de rappeler qu"il existe un vol de parole organisé et l'importance de k'expression des personnes directement concerné(e)s par une cause que l'on défend (ou non), PAF, y'a toujours une nuée de personnes vexées qui se pointent en chouinant "Ha bah super hein, si on se met à penser comme ça, alors on a le droit de parler que de ce qu'on vit et de rien d'autres? Pis déjà vous êtes qui pour décider de quels sujets on a le droit de parler?" et blablabla et blablabla. Considérer que la parole des opprimé(e)s est partie prenante alors que celle des dominants est neutre est une gageure absolue. Personne ne revendique des débats entre-soi, ce que demande R.D et M.M, ce sont des débats rééquilibrés, dans lesquels on cesse de considérer l'opinion des personnes non concernées, qui présentent souvent leur ignorance comme une preuve de recul et de neutralité (alors que ça reste encore et toujours de l'ignorance), comme l'opinion générale, neutre, objective et standard. En tant que féministe, vous devez bien connaître le phénomène des hommes qui vous expliquent la gravité (ou non) du viol, ou bien la pénibilité (ou non) du travail domestique, et cette réclamation permanente d'en demander toujours moins, moins fort, et puis avec vos revendications le monde (=> le monde régie par des systèmes de dominations dans lesquels j'ai de nombreux privilèges que je ne veux pas lâcher) va s'écrouler, blablabla. Et bien voila, c'est pareil. Je vais vous raconter une petite anecdote. Dernièrement, une campagne abolitionniste basée sur des citations de forums de clients est sortie sur un Tumblr. Vous n'êtes certainement pas passée à coté. Cette campagne a été pensée, organisée et publiée par des """féministes""" non prostituées, en huis clos. Or, moi qui suis prostituée, je peux vous dire que cette campagne était (et est toujours, c'est pas faute d'avoir signalé le danger, parce que bien sûr ce que je pointe du doigts est exagéré et faux, je le dis esspré pour discréditer les abolitionnistes, l'oeuvre de ma vie, et pour rendre des comptes aux proxénète qui me paye pour m'exprimer en public, bien sûr bien sûr...) dangereuse. Un caractère dangereux que seule une personne prostituée et donc usagère (bon gré mal gré) de ce genre de forums pouvaient souligner, parce que connaissances empiriques du fonctionnement, de l'état d'esprit, parce que connaissances d'événements du même genre ayant mal tourné, etc. De la même façon, ce sont les prostitué(e)s qui connaissent et pratiquent la police et les harcèlements policiers, ce sont elles et eux aussi qui voient les rafles dirigées à l'encontre des étrangè(re)s en situation irrégulière, et ce sont encore elles et eux qui savent à quel point la police représentent un danger aussi important que les clients. De cette façon, lorsque toute une brochette de féministes blanches (= non concernées par le racisme et les pbs d'emploi liés), cis (non concernées par la transphobie et les pbs d'emploi liés), hétéro (non concernées par l'homophobie et les pbs d'emploi liés), Françaises (non concernées par la xénophobie et les pbs d'emploi lié + non concernées par la clandestinité), CPS (non concernées par la misère et le rejet total que cela incombe)+, non prostituées expliquent doctement que la pénalisation des clients "inversera la charge pénale et permettra aux prostitué(e)s de porter plainte" (le tout en pleine société sexiste où la solidarité masculine est une des nombreuses expression de leur domination, combien on parie que les plaintes seront très souvent découragées parce que "bah oui mais vous l'avez provoqué aussi"?) + que "il faut faire baisser la demande" sans considérer cinq secondes que faire baisser l'offre sans réelle aide financière, c'est pousser les prostitué(e)s à devoir tout simplement revoir leurs conditions à la baisse, parce qu'elles auront toujours autant besoin de se loger, s'habiller, se soigner, nourrir leur famille, donc bah, faudra bien les faire les sous (=> voila comment on en arrive à accepter les fellations sans capotes alors qu'à la base non,par exemple), bah oui c'est la colère. Dans les arguments récurrents des abolitionnistes, on perçoit clairement ce manque d'expérience, rien que le fait de considérer l'appel à la police comme une solution est grotesque et le démontre, la dernière fois que des femmes en situation irrégulière ont porté plainte pour séquestration et violences, elles ont été expulsées dans la foulée, alors bon. Et bien voila, ce genre de choses ne peuvent être expliquées, pointées et racontées que par les personnes qui vivent les faits. Le supposé "recul" que l'on a en étant à l'abri de tout un tas d'oppressions (car il n'y a pas qu'un seul axe, on peut très bien subir l'oppression sexiste et ne pas subir l'oppression raciste par exemple) n'est rien d'autres qu'un confortable privilège qui permet de penser le monde par et pour soi en imaginant (et se faisant valider) qu'on le fait pour le bien commun (=> celui des privilégié(e)s) et qu'on est une bonne personne. Ho et évidemment, si quelques voix arrivent quand même à se hisser pour pointer le problème, discréditons les en laissant croire qu'elles parlent pour un lobby ou sous contrainte, comme ça c'est pratique, nul besoin de remise en question. Vous avez eu raison de vous sentir visée par la tribune de R.D et de M.M, vous êtes exactement l'archétype qui était décrit et visé dedans. Et plutôt que de chouiner que c'est méchant et que c'est pas mérité parce que vous êtes une bonne personne, pourquoi ne pas vous interroger sur le caractère non inclusif de votre féminisme (le beau le vrai, marque déposée)? On peut continuer de fermer les yeux sur ce qu'il se passe, continuer de penser que si par exemple, le féminisme est aujourd'hui devenu un outil clé dans la lutte contre l'immigration, la validation d'expulsions et l'islamophobie, c'est parce qu'on est salement instrumentalisé(e)s, mais... ce n'est pas vrai. La vérité, c'est que le féminisme dominant d'aujourd'hui est excluant au possible, et c'est d'ailleurs en partie pour cela que rares sont les jeunes femmes qui se mobilisent autour et/ou qui ont envie de chercher plus loin. Elles ont l'impression de ne pas être concernées (ceci dit c'est multifactoriel), et très souvent elles n'ont pas tord. PS : Ok pour ne pas aménager le patriarcat et pour les démonter à coups de bulldozer. Mais je vais peut être vous apprendre un truc : il existe des zones grises. Des zones où à la fois, on colle des coups de bulldozer au patriarcat, et où en même temps, sans aménagement de celui ci, pour survivre là tout de suite maintenant, dans l'urgence du monde réel, bah on peut pas. Mais si vous avez la recette pour que ça se fasse en un jour, on la prend, on vous attend...
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Isabelle Alonso - Le 21/12/2013 à 11:34
Je "chouine"? Simplement je ne partage pas votre point de vue. Mon analyse diffère de la vôtre, c'est un fait. Les élites parlent à la place du peuple? Oui. Il faut tenir compte de la parole des opprimés quand elle s'exprime ? Oui. Merci pour vos conseils. Ça devrait m'empêcher de penser, d'analyser et de m'exprimer? Non. Je suis sur mon site, je m'exprime. Vous n'êtes pas d'accord? Vous l'exprimez. C'est légitime. Quant à votre allusion aux hommes qui se revendiquent féministes et nous donnent des leçons, je confirme qu'ils existent. Comme il existe des hommes féministes sincères, solidaires qui savent accompagner, soutenir et respecter notre combat. PS: Rendez vous aux manettes du bulldozer, donc...
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yannis - Le 21/12/2013 à 15:00
C'est incroyable de persévérer ainsi. Il ne vous est à aucun moment donné reproché le fait de vous exprimer sur n'importe quel sujet! Ce qui n'est pas acceptable c'est de penser représenter un tout alors même que les échanges sur votre page prouvent que c'est impossible. Donc continuez à vous représenter vous-même et vos copains/copines et pas les autres. Quant à l'empathie que vous évoquez, elle ne convoque que le ressenti. Par conséquent en faire preuve est une bonne chose mais cela ne peut être un argument qui vous autorise à parler pour les gens concernés, en tous cas pas en leur nom.
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Isabelle Alonso - Le 21/12/2013 à 15:12
Ça commence à être gavant de répéter encore et encore la même chose à qui manifestement n'a pas envie d'entendre. J'ai appartenu à une seule association dans ma vie, et je l'ai quittée en... 2003, j'ai démissionné et ne suis membre de rien. J'ai donc conquis, il y plus de dix ans, parce que c'était ma volonté, ce qui est plus précieux que tout à mes yeux: ma liberté de parole. Je ne représente que moi même et ne parle qu'en mon nom. Je le fais sur un site que j'ai créé et que personne ne vous oblige à consulter. Alors débattez, dîtes ce que vous pensez, argumentez, mais lâchez moi les baskets une fois pour toutes avec la projection que VOUS faîtes sur mon intention de parler au nom de qui ou quoi que ce soit. Je parle en MON nom sur MON site. De MON ressenti si ça me chante. Vous comprenez? Ou pas? Si vous ne comprenez pas, allez prendre l'air ailleurs, merci.
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Marion - Le 21/12/2013 à 14:06
Texte vraiment très drôle et qui tombe si juste! Bravo, et merci. Quand je reverrai ce barjot qui hurle sur les femmes en leur disant qu'elles ne sont pas légitimes pour parler de la violence contre les femmes, parce que LUI s'est prostitué (pour d'autres hommes), je penserai à vous!
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Brigitte - Le 21/12/2013 à 12:53
C'est formidable ces nombrils de l'univers, qui débarquent, qui nous sous-entendent qu'elles n'ont pas de mac nous expliquer qu'il faut impérativement avoir la carte de membre du parti pour même pas con-tester mais juste simplement l'ouvrir sur le sujet, le même(nombril)qui nous dit que untel & une-telle ne sont pas concernée n'est semble-t-il elle-même, pas concernée par l'esclavage et la mise sous tutelle d'un réseau mafieux(d'après ses dires hein, après heureusement pour autrui, autrui, il est pas obligé de la croire, il a son compte de couleuvres au quotidien, déjà, autrui) hors l'essentiel de la prostitution ne relève-t-il pas de ces liens étroits ? " La réalité est plus nuancée" vont-ils-elles nous dire parce que comme le disait la rmiste du dessus le pigeon adore le gris, c'est dans le gris, les strates, les interstices de gris qu'il-elle fait son business à l'abri des regards indiscrets, mais qui sait, connaissant un peu les délires de leur cerveau fécond en matière de stratégie marketing peut-être que nos nombrils pro-prostitution auront tout intérêt a faire preuve un jour prochain d'une extrême transparence afin de pouvoir être en quelque sorte les vitrines d'une prostitution "propre et sans tâches", d'une prostitution "professionnalisée", organisée en vrai business du corps des femmes et des mineurs, qui paye ses impôts, tranquillou. Et justement quand une ex-prostituée parle, mais ne va pas du tout dans le sens de ces nombrils de l'univers pro-prosti-tueurs là bizarrement celle-là il ne faut pas l'écouter, parce qu'elle est "manipulée" par je cite, la "mafia abolitionniste". On sait très bien qu'on a affaire à des gens d'une infinie mauvaise foi complètement ravagé du bulbe, de vrais vicelard-e-s qui n'hésiteront jamais a pratiquer le mensonge éhonté, a inverser la réalité on le sait, mais il me semble qu'on peut aussi en déduire, avec des expressions aussi collector que "mafia abolitionniste" qu'ils ne sont en plus, pas très intelligents. Beaucoup de moyens, très soutenu-e-s, beaucoup de temps libre, plus ou moins organisé-e-s, mais pas très fute-fute. C'est bien la chance des abolitionnistes, j'espère qu'elles-ils ne la laisseront pas passer. D'autant plus qu'ils-elles tentent de simuler l'empathie et l'intérêt pour l'humanitaire du quart-monde mais, vu de leur nombril. C'est assez dix-treize-ans mais ca passe crème aussi ca. On frôle d'ailleurs parfois le couplet du martyre sur sa croix, "nombril" fait passer son confort(et non sa survie)matériel avant les esclaves-sexuelles, sans vergognes, et semble-t-il sans limites. La place de ces gens-là n'est pas dans un débat, autour d'une table, mais devant un tribunal, que le monde sache ne serait-ce que le dixième dont ils-elles sont Coupables. Car vous peut-être Isabelle vous avez des scrupules, une conscience, ces gens là ne font que simuler vaguement tout cela, quand ils-elles n'en sont pas totalement dénué-e-s.
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yannis - Le 21/12/2013 à 15:12
C'est parfait Brigitte. Tout en nuances, en ouverture d'esprit, en tolérance... Pourquoi pas un bucher pendant que vous y êtes? C'est fou de pouvoir se positionner autant en donneuse de leçons, en garante de ce qui se fait ou pas, c'en est presque fasciste, si si... Quant au vocabulaire utilisé le recours systématique à l'insulte... Nous pouvons être certains d'avoir à lire une personne totalement équilibrée psychologiquement.
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Brigitte - Le 21/12/2013 à 15:39
Oui vous avez en filigrane raison, soyons ouvertes, nuancées, tolérantes avec le proxénétisme et la prostitution, et allons même plus loin : confions notre bien-être psychologique à votre expertise, d'une honnêteté, d'une franchise totalement;;OH WAIT ! Franchement que ferions nous sans vous messieurs, vous êtes notre boussole morale, notre ancre qui nous rattache au réel, ne nous lâchez surtout pas, on a tant besoin que vous nous expliquiez comment nous exprimer !
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yannis - Le 22/12/2013 à 14:29
J'ai deux trois adresses de psy compétents Brigitte. Calmez-vous, tout va bien se passer. Tous les hommes ne sont pas des salauds qui vous veulent du mal
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Koala Puke - Le 22/12/2013 à 17:40
Quel beau mansplaining, mais si vous pouviez aller déverser votre haine des femmes ailleurs et faire ce que vous préconisez, a savoir consulter des psy, ca nous ferait des vacances.
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zozefine - Le 21/12/2013 à 11:55
d'un coup de vote, plus de la moitié des espagnolEs se font retirer un droit. peu importe lequel. ça veut juste dire que c'est possible. je conteste un pays, une religion, une culture où je peux pas être vieille, moche, grosse, bi, divorcée, cougare, athée, sans enfant. isabelle, je vous découvre via un lien ("un billet qui devrait (te) plaire, bande de féministe !") parce que ces espagnols m'énervent et je le râle partout. et oui, votre billet fait même plus que me plaire, il me fait jubiler !
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Aurel - Le 21/12/2013 à 14:48
C'est une régression conservatrice qui touche l'Espagne en ce moment qui restreint le droit à l'avortement. Espérons que l'élan féministe des manifestations fasse réfléchir le faux pas d'un gouvernement qui répond aussi à une partie de la société plutôt catholique et réactionnaire (c'est un franquiste qui a fondé l'Opus Déi qui est une secte reconnue par la Belgique mais pas pour les autres pays européens cherchez l'erreur) mais qui n'est pas l'Espagne que j'apprécie. En tant qu'homme, je suis tout autant indigné que vous. Je pense que ça serait peut-être au niveau européen qu'il faudrait tout faire pour que de telles régressions conservatrices soient évitées à l'avenir.
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Legrand Maria - Le 25/12/2013 à 19:06
Bonjour, C'est la première fois que je viens sur ce site. J'ai trouvé le texte d'Isabelle Alonso très intéressant. Je ne ressent pas la nécessité d'être manichéenne et de devoir tout approuver ou tout rejeter. J'aime le débat d'idées et sa confrontation. Mais je suis heurtée par certains commentaires : pourquoi faudrait-il interdire à qui que ce soit de parler, de donner son avis (ce qui n'a jamais voulu dire l'imposer) parce que l'on est pas "spécialiste". Je suis moi même institutrice et personne ne s'interdit de donner son avis sur l'école (sujet que je maîtrise). Et même si je suis souvent en désaccord avec certaines opinions elles ont toutes légitimités à exister et me permettent aussi parfois de me poser de nouvelles questions. Pour terminer Isabelle, continuer à donner votre avis. Il est vif, pertinent et enrichissant.
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MDS - Le 28/12/2013 à 18:53
j'approuve ce texte et j'ajoute un argument. la prostitution nous concerne toutes, car elle est le résultat de la division par les hommes des femmes en deux catégories: les mères et les putains; il leur fallait une première catégorie de femmes pour faire des enfants, mais les mères ne devaient pas prendre goût au sexe, autrement que pour faire des enfants. Et donc il leur fallait d'autres femmes, considérées comme de "mauvaise vie", pour leur plaisir (je précise bien, pour LEUR plaisir). Les deux sortes de femmes étant également à leur service; aujourd'hui que les femmes se sont plus ou moins libérées, la prostitution n'a malheureusement pas disparu. Le patriarcat se renouvelle, et s'il reste en France peu de françaises (d'origine, pour le dire vite) esclaves sexuelles, les machos font venir des femmes pauvres de l'étranger pour continuer à avoir des femmes esclaves de LEUR désir. Aujourd'hui 90% des femmes prostituées sont étrangères et prisonnières de réseaux mafieux; la loi est d'abord pour elles, pour signifier aux machos archaïques qui peuplent encore largement notre pays, qu'il est temps de changer, de s'adapter, car il est beaucoup plus intéressant de conquérir et séduire, de dialoguer et d'inventer ensemble un langage sexuel, que d'acheter un acte prêt à consommer. La loi profitera aussi aux autres, à plus long terme.
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Bourgeoise au rsa - Le 21/12/2013 à 00:02
C'est terrible quand même les syndicats du crime fondés par des hommes proxénètes engageant des étudiantes en tant que porte-parole des mafias et autres industries du sexes(qui pour certaines ne sont soit que des couvertures pour les mafias soit des activités criminelles qui ont été blanchies avec suffisamment de pognon pour devenir des entreprises plus ou moins "légales" et roule ma poule), tout ce petit monde de proxénètes qui essaye de se faire passer pour, des travailleurs/travailleuses, et accessoirement pour des précaires, limites ils/elles tenteraient parfois de se faire passer pour de blanches colombes bien qu'ils/elles aient du constaté qu'il vaut mieux la robe du pigeon(beaucoup grisâtre et "sale" d'apparence)(elles/ils ont fait l'armée t'sais, les notions de camouflage tout ça) pour continuer a être un tant sois peu crédible aux yeux des autres pigeons, surtout quand on veut continuer à promouvoir l'enlèvement, le viol systématique, et ine fine l'esclavage d'enfants et de femmes en toute impunité sur un vieux fond de "yolooooo tous/tous des individus exceptionnels, tous et tous des petits flocons de neige unique qui pour certain-e-s choisissent LIBREMENT[c'est pas beau de hurler de rire cessez sur le champ]de se prosti-ahem-tuer ; mais c'est parce que nous on des warrior-e-s trop dans la galère tu vois on connait trop la vie d'ailleurs à l'occasion on le fait savoir à la terre entière et blablablablabla" ; du bullshit non-stop h24 c'est-y-pas beau ca ? o/ Attend plèbe c'est pas tout, figure toi qu'en plus la prosti-tue-fion est en permanence promue dans tous les médias, rien que le mois dernier je crois, france-cul. en a fait la promotion toute une journée, au cas où les autres médias auraient eu une faiblesse t'sais, c'est-y pas beau cette solidarité des mafias, des clients, et de toute la racaille pro-industrie du sexe & autres dégénéré-e-s proxénètes dont l'un d'eux il y a quelque jours, avoue sans vergogne être pour que les dealers se syndiquent, alors que ca existe déjà plus ou moins et que ca porte un nom italien, hum, gloubi-boulga ? mafiiiiiquelquechose ? Bref, on en saura pas plus pour l'instant mais on a hâte que ces gens-là fassent leur coming-out une bonne fois pour toutes et le disent clairement "OUI on est de la mafia on est des grosses ordures de prox et on vous pisse toutes et tous dessus, enfants, clébards et fœtus même y compris ! problème-biatch ? " ; allez quoi, "faites pas vos putes" les prox, on gagnera du temps ! :-D Pis alors c'est bien parce qu'en plus y'a toute une armée de cas-sôce(j'ai rien contre les cas-sôce à l'accoutumée, j'en ai moi même la carte de membre ô lolilol), de bras-cassés, de dégénéré-e-s sociaux, alcooliques, toxicos, échappé-e-s de l'asile(avec tout l'immense respect qu'on doit à ces personnes bien entendu lulz)(oui un grand LULZ même parce que systématiquement cette racaille aime a glisser du "phobe" partout et sur tout les mots histoire de bien te rappeler que si tu oses les contredire tu est une privilégiée, une bourgeoise même, quand bien même leurs potes feraient du classisme sur fond de "mais euuhhhhh ca m'a benoitement échappée euhhhhh :'-( "(sales pauvres oui on sait) ben là avec ce genre de commentaire ils vont être bien servis, d'autant plus qu'il n'y aura ni oubli ni pardon, et on pas encore passé la deuxième, enjoy les "déchets" ! ^^) qui passent leurs journées(voir aussi leurs nuits)(mais ces gens là débordent de vie et de respect pour le vivant c'est Impressionnant)a stalker, a harceler, a traquer, a troller etc tout ce qu'ils peuvent pour calomnier, mentir, dénigrer tout en donnant en permanence des "leçons de vie"(ils/elles tentent la leçon de morale des fois, mais on sent bien vite une odeur de charogne derrière leurs mots alors ils/elles repartent vite sur la leçon de vie)(leur côté Rongeur probablement)bref, tout un petit monde grouillant et barbotant joyeusement dans sa pensée-excrément sortie de cet anus-cerveau remarquablement sur-doué c'est rafraichissant et ca contribuerait à l'augmentation des ventes de popcorn si le sujet pouvait être abordé avec plus de légèreté, mais pour ca aussi on peut leur faire confiance, ils s'en occupent on est sauvé ! o/ Enfin en tout cas et quoi qu'il en soit, Merci pour ce billet. Et vivement une espèce de revenu de base inconditionnel couplé a des moyens de lutte contre les mafias, et en particulier contre le proxénétisme, histoire que ce ne soit pas toujours les mêmes qui rigolent ! o/
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Aurel - Le 21/12/2013 à 18:41
Je ne défends pas la prostitution quand je dis que des femmes qui exercent dans des conditions doivent avoir un statut afin de se protéger contre d'éventuels agresseurs qui peuvent être certains clients et permettre aussi éventuellement de mieux sanctionner les macros quand ceux-ci les exploitent. Chère bourgeoise au Rsa, je pense que la prostitution perdra son intérêt même si elle existe sous d'autres formes réglementées quand la grande majorité de femmes sans-papiers qui sont forcés pourront en sortir bien mieux et exercer un métier sans contrainte psychologique et physique quelquonque. S'il est évidemment utile de dénoncer les propos de certains clients sur internet, cependant ils ne sont pas représentatifs non plus. Beaucoup d'hommes timides et handicapés vont voir les prostituées. Je pense que la solution seraient des sites de rencontre sur internet gratuits sans spams et ni escroquerie quelquonque et pour les bars qui font déjà du speed-dating pourquoi pas rendre ça gratuit. Là je crois que les hommes comme les femmes gagneront en égalité et que d'avoir recours à des prostituées pour les hommes sera encore plus marginal car je défend le fait que ce n'est pas une solution et que c'est même suicidaire à long terme à l'instar de visionner des films porno aussi par ailleurs. Je ne pense que c'est en pénalisant les clients que ça arrangera les choses. De même que dans la même logique, il faudrait pourquoi pas aussi pénaliser ceux qui regardent des films x? Non c'est là que ça ne va plus. Autant je suis contre la pénalisation des clients, autant il faut vraiment donner un statut pour permettre à des femmes prostituées qui ont choisi de mieux exercer leur activité dans de meilleures conditions pour que d'autres femmes ne soient plus forcées et qu'elles puissent sortir de la prostitution.
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Aurel - Le 20/12/2013 à 23:55
Il conviendrait autant mieux de comparer le voile au maillot de bain et la prostitution aux prières de rue à la limite ça serait même bien plus logique. Le voile peut être remplacé par une charlotte ou un bandana et n'est pas obligatoire dans le coran. Tant qu'à la prostitution, la pénalisation du client n'y changera effectivement rien. Si il y a consensus sur le fait de mieux lutter contre le proxénétisme mafieux, les manières diffèrent selon les opinions. Je pense qu'effectivement il faut des droits sociaux pour celles, ce qui permettra à d'autres de mieux sortir d'une activité qu'elles n'ont pas choisi. Pour ce qui est de la misère sexuelle, je vais bien plus plaindre une personne handicapée qui a droit effectivement à de l'affection et à une sexualité que certains hommes mariés qui préfère résoudre ses problèmes d'éjaculation précoce en allant voir des prostituées. Maintenant il y a aussi certaines femmes plutôt réactionnaires tendance France profonde qui cherchent à tout prix un homme qui travaille. Excusez-moi du terme mais elles sont des putes qui ont des préjugés dégueulasses quand d'autres sont des prostituées qui demandent juste d'avoir des droits pour mieux exercer leur profession et qui ont beaucoup de chaleur humaine et ça va bien au delà de leur activité. Ca serait bien que vous puissiez répondre aux premières fermement et là vous contribuerez à lutter sans doute mieux contre la misère sexuelle et affective celle dont on ne parle jamais.
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LaCubache - Le 20/12/2013 à 23:21
Et si je suis athée mais que je ne porte plus de string, je peux vous aimer quand même ? Merci Isabelle.
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Isabelle Alonso - Le 21/12/2013 à 09:44
Et même si vous êtes pieux et que vous portez des mules à pompon! :-)
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unclientpascommelesautres - Le 20/12/2013 à 23:07
"Je confirme que la prostitution est une forme de viol. " " l’accès à l’argent est intégralement contrôlé par le pouvoir masculin" sans blagues ? dire ça au pays de Lilian Bettancourt. avec de tels avis sans la moindre nuance, on a du mal à bien réfléchir donc pas étonnant que vous soyez les sponsors d'un tel projet de loi liberticide et stupide. au fait on donne une petite amende pour une forme de viol avec votre loi que vous approuvez tant ? et vous oubliez que votre projet de loi est soutenu par les religieux. Que les religieux comme vous le faites veulent éradiquer la prostitution. Remarquons toujours la même et unique vision de la prostitution et de la prostituée (la pauvre qui ne sait pas ce qu'elle dit) dans vos propos. Vous ne voyez pas les escorts, la prostitution libre, les hommes, les trans. Et dire que la France allait donner un grand signal au monde, la sagesse démocratique du Canada vous donne un grand démenti http://www.lemonde.fr/ameriques/article/2013/12/20/canada-la-cour-supreme-annule-les-restrictions-sur-la-prostitution_4338274_3222.html
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Salomée - Le 21/12/2013 à 10:49
"Au pays de Lilian Bettencourt" Ha oui, vous voulez dire, une des seules femmes sur les 100 + grosses fortunes de France et du monde? Allez donc vous instruire un peu : http://www.haut-conseil-egalite.gouv.fr/stereotypes-et-roles-sociaux/fiches-de-synthese-5/article/les-femmes-pauvres-parmi-les A part ça, vous portez vraiment très mal votre pseudo. (Toujours la même soupe servie dans le même enrobage pseudo centré sur les putes... Enfin, "sur un malentendu ça peut marcher" comme disait l'autre!)
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unclientpascommelesautres - Le 21/12/2013 à 13:35
moi ce que je propose c'est plus d'intelligence, plus de nuances et pas des idées toutes faites simples à ingurgiter comme "les femmes sont des victimes des hommes" ou "les prostituées sont toutes des esclaves" Quand Mme Alonso dit que "l’accès à l’argent est intégralement contrôlé par le pouvoir masculin" je suis désolé de ne pas être d'accord. Je ne nie pas les inégalités hommes femmes qui existent encore comme le dénonce le rapport que vous mentionnez mais en tant qu'homme je ne me considère pas du tout comme un être qui opprimerait les femmes. J'ai eu la plupart du temps des femmes comme supérieurs hiérarchiques, ma direction est dirigée par deux femmes, j'habite un pays où la moitié des ministres sont des femmes, ou le MEDEF avait une présidente femme et les différences salariales à compétence égale et à temps de travail équivalent restent minimes quand même. Et il y a beaucoup d'autres milliardaires femmes françaises (dont Elisabeth Badinter) : elles sont 5 sur 24 et les milliardaires hommes ont de héritiers femmes comme Arnault http://www.jolpress.com/classement-forbes-milliardaires-france-liliane-bettencourt-bernard-arnault-article-817843.html difficile de me faire avaler que "l'accès à l'argent est intégralement par l'homme."
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Isabelle Alonso - Le 21/12/2013 à 13:52
Plus d'intelligence? D'accord! Commencez par avoir l'obligeance de considérer que quand on parle des inégalités, on ne parle pas de vous en tant qu'individu, mais de votre statut d'homme qui bénéficie, par le simple fait d'être un homme, de privilèges liés à ce simple fait d'être un homme. De la même manière qu'être blanc, dans nos pays européens, permet d'échapper aux vexations, racisme et discriminations qui frappent les Noirs, que l'on soit anti-raciste ou raciste ne change rien à l'affaire. Par ailleurs, s'il vous suffit de considérer que les inégalités salariales n'existent pas pour justifier votre raisonnement, ne vous attendez pas à être considéré comme un interlocuteur. Discutez tout seul, ça ira très bien.
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Lucette - Le 23/12/2013 à 12:58
" une femme de ma génération ne souffre pas de discrimination à l’embauche" Je suis curieuse de savoir de quelle génération vous parlez parce que des femmes discriminées à l'embauche, j'en connais personnellement un paquet. Mais c'est sûr que si vous considèrez que les "inégalités hommes femmes [sont] surtout causées par des impératifs familiaux", vous êtes mal barré pour discerner les discriminations...
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unclientpascommelesautres - Le 21/12/2013 à 14:17
Il y a encore des inégalités hommes femmes surtout causées par des impératifs familiaux mais de nos jours non le pouvoir n'est pas exercé que par les hommes et une femme de ma génération ne souffre pas de discrimination à l'embauche, dans les études, l'accès au logement. Je n'ai aucune raison de me considérer comme un privilégié comme vous le prétendez. Et un homme pauvre est dominé par la classe dominante bourgeoise qu'elle soit représentée par une femme ou un homme.
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Frederic tissot - Le 20/12/2013 à 22:29
Madame J'aime bien votre forme et votre humour mais moins votre fond. Lecteur de Siné Mensuel j'aime vos chroniques. Cependant,et même si je citais Merteuil dans un précédent post je ne suis d''accord avec aucune de vous deux. L'activité prostutitionnelle n'est pas focément un viol ni le port du voile une liberté. Je regardais il y à une heure,innocemment(?)sur un site référencé l'annonce d'une call girl précisant : hommes timides ou en situation de handicap je saurai vous mettre à l'aise. Quel mal y a t il à faire du bien à ces personnes? Au nom de quoi ces prostitués libres et ces clients consentants devraient ils être pénalisés? Faire l'amour voire même baiser contre de l'argent est il si terrible? J'ai bien compris que pour vous c'était gratuit avec un peu d'humour et du champagne mais il y a des handicaps certes minoritaires qui grèvent sérieusement les possibilités de conclure.Reste la main pour ceux qui en ont.
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Ori - Le 20/12/2013 à 22:33
sur quoi vous basez vous pour savori si elle est libre , et surtout qu'est ce qui vous dit que ce n'est pas un porxénète qui a rédigé cette annonce . Il n'y a aucun mal à se prostituer que ce soit avec des personnes timides ou en situation de handicap . En revanche il est indéfendable , de prendre le risque d'encourager le traffic d'être humain , de commettre un viol , ou d'abuser de la situation d'une personne contrainte . Je crois que l'objet de cette loi est bien de souligner cette nuance fondamentale . en cela elle est progressiste . Un handicapé n'a pas plus de légitimité à profiter de situations d'esclavage , qu'un autre citoyen ; Je rappelle que 8 prostituées sur 10 sont victimes de la traite .
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Frederic tissot - Le 21/12/2013 à 20:34
Les chiffres comme les sondages sont sujets á caution.Entre Merteuil qui estime à 10 pourcent les prostitués esclaves et les 80 pour cent revendiqués par les abolitionnistes il y a un gouffre. Nonobstant il existe ne vous déplaise des humains prostitués libres.Qu'en faites vous?
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Aurel - Le 21/12/2013 à 21:13
J'ai dit plusieurs fois ici qu'il fallait donner des droits à ces prostituées libres afin que leur activité soit reconnue comme une activité professionnelle car elles payent des impôts. Ce qui permettra en effet pour les autres de mieux sortir de la prostitution forcée et ainsi mieux combattre les racines du mal c'est à dire le proxénétisme.
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ori - Le 22/12/2013 à 22:44
Encore cette façon d'éluder la question ... est-il acceptable de prendre le risque de profiter d'une situation d'esclavage ?
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unclientpascommelesautres - Le 21/12/2013 à 17:36
Toujours ce fameux 8 sur 10 voir même 90% qui ne repose sur aucune étude sérieuse d'une activité quasi clandestine.
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Aurel - Le 21/12/2013 à 18:24
D'accord avec Ori sur l'instrumentalisation des chiffres par des féministes abolitionnistes qui ne reflètent pas la réalité que par ailleurs un camp comme l'autre ne décrivent pas toujours bien en se renvoyant mépris et injures. Bien que je reste sur ma position qui est celle de permettre à des personnes qui ont choisi d'avoir des droits afin que d'autres femmes violentées qui souhaitent sortir de la prostitution le fassent, je pense sincèrement qu'un homme qui a recourt aux prostituées à long terme n'a rien d'épanouissant, c'est suicidaire car il n'aura jamais de relation amoureuse véritable durant des années. Il est alors autrement plus facile d'aller voir une prostituée que de combattre sa timidité autrement (et là Morgane Mertheuil a raison sur les hommes handicapés dont elle ne fait pas de distinction avec les hommes timides) ou pour certains lutter contre leur éjaculation précoce en allant voir leur généraliste. Il y a effectivement les salopards qui insultent les prostituées mais qui ne représentent pas la majorité des clients. Même un handicapé peut trouver l'amour d'une femme sans avoir recours aux services d'une prostituée comme un e personne timide. Je pense que la prostitution prendra une autre forme à l'avenir. Il y aura sans doute un service public de thérapeutes pour handicapés à la limite qui ont une réelle utilité. Tant qu'au reste, si les prostituées ont un statut social, elles n'auront pas plus de clients voir sans doute moins pour une partie, ne gagneront certainement pas autant d'argent mais seront évidemment plus sécurisées dans leur métier. Je rappelle que les prostituées payent des impôts aussi. De l'autre côté dans misère sexuel, il peut y avoir aussi misère affective chez des hommes timides voir handicapés. Face à cela, il faut évidemment lutter concrètement contre les préjugés. Comme je l'ai dit ici-même, c'est dégueulasse qu'une femme ne veuille pas d'un mec par ce que celui-ci ne travaille pas. Ca existe sur les sites de rencontres. Et en tant qu'homme, je suis plutôt stupéfait. Ces femmes là minoritaires ne sont certainement ni progressistes, ni même de gauche mais c'est la France profonde réactionnaire, voir raciste et lepeniste. Ces sites de rencontres qui sont payants qui pratiquent des méthodes douteuses en envoyant des spams par courriel pour certains devraient être gratuits comme des speed-dating. Ainsi, la prostitution quoiqu'on en pense abolitionnistes ou réglementaristes aurait certainement moins d'intérêt qu'aujourd'hui. Si l'on régularise ces femmes sans-papiers qui pour beaucoup sont forcées et qu'elles puissent avoir un titre de séjour afin qu'elles exercent un métier autre que la prostitution, je pense aussi que les proxénètes mafieux seront bien mieux démasqués et sanctionnés par la justice.
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Aurel - Le 23/12/2013 à 20:03
@Ori Il existe que vous le vouliez ou non des personnes prostituées libres. Si on ne donne pas de droits à ces personnes, celles qui sont soumis à l'esclavage ne pourront pas s'en sortir et les mafieux proxénètes auront pignon sur roue. Je ne défends pas la prostitution en elle-même comme vous pouvez le lire dans mes autres commentaires, mais le droit à des personnes qui payent des impôts d'exercer dans de meilleures conditions pour que d'autres qui sont pour beaucoup sans-papier puissent avoir un titre de séjour et pouvoir exercer un métier convenablement. Mais sur les sans-papiers, c'est un autre sujet en effet. Je pense que si l'on crée un service public européen de micro-crédit, on pourrait peut-être éviter à des milliers de gens dans les pays pauvres d'être contraints de partir de chez eux pour qu'ils puissent avoir un travail dans leur pays.
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Thée - Le 22/12/2013 à 22:28
Cette obstination à nier les chiffres de la prostitution arrangent bien les clients on dirait!
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melianos - Le 21/12/2013 à 17:15
Non. 8 prostituées sur 10 sont étrangères (estimation). De ces 8 sur 10, 64% seraient entrées illégalement sur le territoire (toujours une estimation). Mais jamais personne n'a cherché à savoir si elles étaient consentantes ou non. PS : ces chiffres viennent des deux derniers rapports parlementaires sur la prostitution.
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rondd - Le 20/12/2013 à 21:44
il n'est pas difficile de constater que certaines personnes émettent des opinions sur tout et n'importe quoi sans avoir étudié chaque sujet pour se forger une opinion étayée et disent donc tout et n’importe quoi de ce fait. il n'est pas scandaleux de rappeler que certaines personnes sont plus autorisées que d'autres à prétendre avoir une opinion informée, en particulier les personnes qui sont touchées de près par le sujet posé. pour autant, même si on n’a pas pris le temps d'étudier un sujet pour se forger une opinion, on a quand même le droit de s'exprimer car la parole est libre dans ce pays. on court simplement le risque dans ce cas de dire n'importe quoi et qu'on nous le fasse remarquer. pourra-t-on s’en plaindre ? on en aura le droit, aussi.
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Ori - Le 20/12/2013 à 21:40
Plusieurs points m'interpellent lorsque j'entre en contact avec cette nouvelle forme d'attaque du féminisme . Tout d'abord , je ne comprends pas comment ces personnes peuvent utiliser l'argument qu'elles utilisent , dans la mesure où ne s'étant jamais illustrées par le moindre investissement dans le féminisme, elles émettent des injonctions à une catégorie de personne dont elles ne font pas partie . Dans cette perspective , il serait plus logique de leur part d'appliquer leur propres principes : ne pas dire aux autres, ce qu'il doivent penser, ni pour quoi il est légitime de lutter . L'instrumentalisation qui est faite actuellement du terme "féministes" par des personnes qui ne le sont pas , dans le seul but de défendre tel ou tel bout de gras (voile , micheton , idéologie politique , carrière) , ils et elles ne sont plus là lorsqu'ils s'agit des combats de fond ( avortement, droits , libertés fondamentales) , illes ne s'expriment que sur les sujets qui les arrangent . Le point qui me pose le plus problème , c'est la négation totale de l'existence des féministes et progressistes arabes et / ou musulmans . ces personnes existent , se battent , parfois au péril de leur vie ou de leur libertés , pour les droits dont nous jouissons au quotidien . Comment peuvent elles assumer de se désolidariser totalement de ces militants/tes , et comment peuvent elle estimer qu'il est illégitime pour les féministes occidentales d'être solidaires des féministes orientales ? IL est absolument évident que nous sommes solidaires des militants des droits de l'être humain à travers le monde . c'est une évidence absolue . EN ce qui concerne le strass , je constate qu'illes n'abordent absolument jamais la question de la traite d'être humain , jamais . Les questions de torture , de sequestration , de viol , de meurtre,sont prudemment évitées dans ce qui semble une indiférence totale au sort des ces femmes réduites en esclavage . Pour conclure je préfère prendre le risque de me mêler de quelque chose qui m'est relativement étranger, que me montrer complaisante et complice de l'esclavage sexuel et de systèmes dictatoriaux . à quel point faut il être vautrée dans ses privilèges ( et par là j'entends ces droits fondamentaux dont jouissent les habitants du nord, et les libres pratiquantes de la prostitution ) Pour montrer une telle indiférence face à l'exploitation des autres et à la négation des droits des personnes ?
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Salomée - Le 21/12/2013 à 13:10
"Le STRASS ne parle jamais de la traite" Non, vous ne lisez/écoutez JAMAIS les productions du STRASS serait plus correct. Je viens de checker les 10 derniers articles publiés par des représentants du STRASS, 9 d'entre eux parlent de la traite... M'enfin.
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ori - Le 22/12/2013 à 22:57
Ils ne parlent pas de traite, ils l'évoquent comme une contre-vérité . Ils la nient ou la minimisent , et utilisent des arguments fallacieux . Morgane Merteuil considère que les femmes faisant partie de réseaux sont consentantes parcequ'elles ont conclu un contrat . Un peu comme si le fait pour un esclave de signer un papier disant dans une langue qu'il ne comprend pas qu'l accepte d'être esclave faisait de lui un homme libre . Non le Strass voient les victimes de la traite comme de la concurrence déloyale , et celles par qui l'empêchage de michotonner en paix . Pas vu de discours humanistes . Tout ça c'est du buisness , ce n'est pas mal en soit , mais certaines tendances néolibéralistes sont délétères et ont des conséquences au delà de ceux qui les pratiquent . La prostitution impacte gravement toutes les femmes .
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Aurel - Le 23/12/2013 à 17:22
Ce que je ne comprends pas c'est quand Morgane Merteuil déclare qu'elle ne veut pas faire un service public. Ok mais là elle file un argument aux abolitionnistes. Je pense que ça serait bien en effet qu'il y ait un service public des thérapeutes du sexe pour handicapés. Je ne dis pas que c'est une solution unique d'avoir recours à une prostitué pour les personnes handicapés et par ailleurs aussi à des personnes très timides mais voilà si les abolitionnistes parmi ceux que je déteste car ils ont du mépris pour les prostituées qui ont choisi et instrumentalisent avec malhonnêteté intellectuelle le thème de la misère sexuelle; préconisaient en avant les solutions que j'ai cité plus haut, je pense que le fait d'être client et d'avoir besoin d'aller voir des prostituées pour bien des hommes ne serait pas de manière perpétuelle. Une prostituée n'embrasse pas forcément, n'exerce pas certaines pratiques, le fait avec un certain timing et rien que ça il y a en effet un décalage entre un service rendu et une relation sans argent où tous les fantasmes en couple et chez les libertins et échangistes sont permis sans restrictions. J'espère qu'un tel projet de loi ne passera pas car il y aura aussi un manque de prévention contre le Vih et que des personnes sans-papiers vont aussi aller vers le proxénétisme mafieux car encore plus marginalisés si elles ne sont pas expulsées. Pour ces femmes-là qui pour la majorité sont victime de la traite et qui n'ont pas choisi, il conviendrait plus de leur donner un titre de séjour afin qu'elles trouvent un emploi. Enfin voilà, si les abolitionnistes parmi les plus rétrogrades et conservateurs sur le sujet pensent que c'est une loi répressive qui va éradiquer le proxénétisme mafieux ils se trompent et des faits le montreront peut-être quand on voit qu'en Suède la prostitution s'est radicalisée sur internet.
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Aurel - Le 23/12/2013 à 17:32
Du moins Morgane Merteuil qui ne veut pas faire un service public je comprends et respecte mais je trouve que lorsqu'elle n'évoque pas le fait qu'il pourrait y avoir des thérapeutes du sexe, elle file un argument aux abolitionnistes parmi les pires. Enfin voilà je trouve déplorable un tel dialogue de sourds qui puisse y avoir. Autant j'apprécie Isabelle Alonso par ailleurs que j'ai souvent vu chez Ruquier autant le dialogue de sourds entre des gens comme Morgane Merteuil et Olf m'ennuie alors que sur d'autres sujets féministes, la convergence devient utile.
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Aurel - Le 20/12/2013 à 19:12
Je pense que c'est une erreur manifeste de mélanger voile et prostitution. Si en effet il y a des femmes soumises qui portent le voile, cela dit j'estime qu'un bon nombre de femmes sont libres de ne pas le porter en s'opposant aux fondamentalistes religieux comme des femmes peuvent se prostituer. C'est à la prostitution forcée qu'il faut s'attaquer et qui génère évidemment des viols avérés par des proxénètes mafieux qu'il faut évidemment mieux sanctionner mais cela passe encore une fois par le fait de donner des droits à des personnes qui veulent mieux exercer leur métier pour mieux faire face aux agresseurs. Mélanger voile et prostitution c'est très contradictoire, ça l'est autant du côté des abolitionnistes qui revendiquent la liberté de disposer de son propre corps pour les femmes. Le projet de loi qui malheureusement risque de passer sauf si le Sénat s'y oppose majoritairement ce que j'espère ne résoudra rien aux problèmes. D'ailleurs pourquoi ne pas légiférer sur l'interdiction des films porno? Qu'est-ce qu'une des abolitionnistes connaissent par ailleurs de la misère sexuelles qu'elle réduise souvent à des hommes mariés en manque de sexe?
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Track - Le 20/12/2013 à 19:56
Comme vous le disiez, toute femme est libre de ne pas porter le voile (et aussi de le porter si elle le souhaite?), mais vous rajoutiez que si les prostituées avaient plus de droits, elles auraient plus de contrôle sur leur activité (pour choisir de la quitter ou non). Ce n'est pas si contradictoire que ça de mettre les deux en parallèle, puisqu'il s'agit dans les 2 cas de libertés et de contrôle des corps accordés via la loi, où les personnes concernées sont toujours exclues des débats. Par ailleurs, je trouve qu'une femme blanche d'un milieu aisé peut tout à fait avoir une opinion sur des situations qu'elle n'a jamais vécu, mais qu'il faut réflechir longuement avant de se positionner, et écouter la parole des personnes opprimées. C'est peut-être bien ce que Marx a fait.
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Aurel - Le 21/12/2013 à 12:43
Si c'est un non sens. On parle surtout de celles qui veulent porter le voile mais rarement de celles qui n'en veulent plus de peur de se faire taxer d'islamophobie parfois chantage aussi honteux que celui de l'antisémitisme quand il s'agit de critiquer la politique israëlienne. J'ai écrit trop vite et j'ai oublié de préciser qu'évidemment des femmes pouvaient le porter. Mettre les deux en parallèle n'est qu'une stratégie intellectuelle ni plus ni moins hors si des gens comme Elisabeth Badinter ont une position bien plus équitable à mon sens sur les deux sujets. Là où les intégristes religieux imposent le voile les mêmes voudraient réprimer la prostitution en imposant la prohibition. Evidemment que des femmes ont le droit de porter le voile mais de là à comparer avec la prostitution c'est un non sens. On ne compare pas une tenue à une activité! On peut comparer comme j'ai dit autre part ici la prostitution aux prières de rues (c'est condamnable sans doute sur un plan moral mais pas pénal) ou encore le voile au maillot de bain (C'est tout autant interdit dans la fonction publique) ça me semble plus logique et cohérent. On ne transige évidemment pas avec les libertés individuelles
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Aurel - Le 21/12/2013 à 12:48
Sauf qu'une femme blanche de milieu aisé (ça me dérange beaucoup qu'on ethnicise la question sincèrement) peut avoir aussi une position comme celles de Catherine Breillat et Elisabeth Badinter. Je pense qu'elles sont effectivement bien plus nombreuses que celles qui prônent votre position qui est celles de Rokhaya Diallo et Morgane Mertheuil qui on le sait ont des liens avec des intellectuels d'extrême gauche comme Pierre Tévanian qui se permet de taxer d'islamophobe ou presque quiquonque défend la loi de 2004 sur les signes religieux. Insupportable.
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melianos - Le 20/12/2013 à 19:18
Le lien entre les deux est que dans les deux cas, on a des adultes (donc supposés responsables) à qui on explique que non, ils sont à ranger avec les enfants, les handicapés mentaux et les vieux séniles, c'est à dire les gens qu'on doit protéger d'eux-même. PS : Je suis personnellement opposé au voile intégral, mais la manière dont le débat a été mené... ça ressemblait à la colonisation, quand on allait apporter la civilisation aux sauvages.
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Aurel - Le 21/12/2013 à 13:10
Ensuite le lien c'est que porter le voile en dehors de certains professions notamment dans la fonction publique ne pose pas de soucis et ce sont les libertés individuelles que garantissent la république. En revanche, une personne prostituée risque des amendes avec le délit de racolage passif. Voilà encore une grosse différence. C'est juste une stratégie intellectuelle de Rokhaya Diallo et Morgane Mertheuil et je doute sincèrement que ça fasse unanimité chez les associations qui manifestent avec le Strass qui ont signé deux appels pour s'opposer à ce projet de loi rétrograde et répressif qui ne va rien résoudre, le fait de cliver sur les deux sujets.
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Babeth - Le 20/12/2013 à 18:58
Génial , merci beaucoup
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Aurel - Le 20/12/2013 à 19:04
Je suis assez d'accord mais j'en déplore la forme évidemment de ce que disent Rokhaya Diallo et Morgane Mertheuil évidemment. Je ne mets pas tous les abolitionnistes dans le même sac mais certains sont de véritables puritains réactionnaires qui font des raccourcis en méprisant les personnes prostituées qui ont choisi comme d'autres sont anti-voile autant que ces schizophrènes dénudées laïcards bobos Femen qui sont en perte de vitesse. Je sais que Rokhaya Diallo adule des gens aussi controversés que Tariq Ramadan et Michel Collon. Sur les deux sujets le voile et la prostitution, je rejoins bien mieux Elisabeth Badinter.
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melianos - Le 20/12/2013 à 18:44
Je commenterais cette phrase : "Je confirme que la prostitution est une forme de viol." Sur la prostitution, on a eu dernièrement des féministes, jamais prostituées, ni n'ayant parlé avec des prostituées qui tranquillement expliquaient aux prostituées qu'elles avaient rien compris à la prostitution. Pas surprenant qu'elles l'aient mauvaise après. Qu'est-ce qui vous permet de "confirmer" ça ? Une affirmation péremptoire n'est pas un argumentaire valide.
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melianos - Le 20/12/2013 à 20:28
valerie a expliqué juste au-dessus mieux que moi ce que je voulais dire.
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Aurel - Le 20/12/2013 à 21:34
Je suis d'accord avec vous là-dessus Melianos.
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valerie - Le 20/12/2013 à 18:34
très sincèrement je ne comprends pas ton texte. je ne parle pas de tes positions abolitionnistes ou contre le foulard ; on est opposée là dessus ok. mais à quel moment de leur texte Diallo se dit musulmane ? pourquoi parles tu d'elle comme d'une musulmane ? peut etre l'est elle, peut etre pas (perso je n'en sais rien), mais pourquoi serait elle musulmane ? parce qu'elle parle du voile ? j'en ai parlé plein de fois, je suis musulmane aussi ? en quoi le fait que Merteuil soit prostituée et Diallo prétendument musulmane, rend elle leur discussion étonnante ? Les prostituées ne peuvent fréquenter de musulmanes ? "Je suis une femme et rien de ce qui concerne les femmes ne m’est étranger. Evident ? Pas pour tout le monde." non ca ne l'est pas pour moi. je suis une femme hétéro donc je n'ai aucune idée de la lesbophobie, les lesbiennes doivent m'en parler. je suis une femme blanche, je ne sais donc pas ce que peut recouvrir l'insulte "slut" pour une femme noire, elles doivent donc m'en parler. je ne suis pas musulmane donc je porte des talons hauts (c'est libéré) et pas de vole (c'est aliénant). beaucoup d'hommes tendent encore à nos dire que le vrai combat c'est l'humanisme; il ne faut pas faire de "communautarisme féminin". on leur a montré au fil du temps qu'il y a des problèmes sexo spécifiques que ne connaissent pas les hommes. et bien dans la grande case "femmes" que tu penses unique, il y a des spécificités et il nous faut les voir. c'est pas exactement pareil d'être une femme blanche et une femme noire. c'est pas exactement pareil d'être une femme cisgenre et une femme transgenre. c'est pas exactement pareil d'être une femme hétéro et une femme lesbienne. dans les 70s par ex les lesbiennes féministes ont beaucoup mis de côté leurs revendications. et à un moment elles ont dit qu'elles aimeraient bien qu'on s'occupe un peu de leurs pb spcifiques. on les a renvoyées à la merveilleuse universalité de la femme. on pourrait peut etre réfléchir là dessus non ?
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christine gamita - Le 21/12/2013 à 19:17
dommage que sur votre blog crêpe georgette dès que l'on n'est pas la femme que vous voudriez que l'on soit souscrivant benêtement à vos thèses, vous bloquez... merci de m'avoir éjectée d'un échange car vous défaites tout vous m^me par v/ propres actes intolérants et agressifs de venir ainsi faire leçon chez les autres- quant au terme cisgenre forgé par des phallofascinated, je le récuse et le trouve insultant pour nous toutes-
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Camille Mačka - Le 27/12/2013 à 14:02
Faut-il rappeler que la fascination du phallus a été inventé par le bonhomme Lacan et a amené une recrudescence sans précédent de la transphobie en France ? Merci de relayer la "pensée" des psychanalystes phallocrates cisgenre et d'invisibiliser et violenter (psychiatriser contre son gré n'est rien d'autre en l'occurrence) encore plus celles qui n'ont pas besoin de l'être. Je dis ça, moi mec cis, c'est ce que j'ai compris ou plutôt écouté d'elles. Mais ici c'est un blog formidable où l'empathie suffit pour sauver le monde ; je peux donc tomber (ou mettre ?) le masque sans crainte. Par ailleurs et en défense de Crêpe Georgette, n'y a-t-il pas une différence entre censurer un avis différent, et maintenir un espace "safe" (vu le nombre de trans qui lisent sont blog, je comprends tout à fait qu'elle vous ait empêché d'être le relais de la psychiatrie d'État) ?
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m. - Le 21/12/2013 à 22:51
si je peux me permettre, Valérie, on peut être musulmane et porter des talons hauts. on peut meme être musulmane, porter un voile et porter des talons hauts.
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m. - Le 21/12/2013 à 22:52
car les talons se portent aux pieds et le voile sur la tête.
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valerie - Le 23/12/2013 à 21:05
j'ironisais en même temps.
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Isabelle Alonso - Le 20/12/2013 à 20:14
Long message qui mérite une réponse détaillée. A venir, donc, dès que j'ai le temps! Je ne prévoyais pas une telle effervescence après ce texte, écrit depuis déjà quelques semaines. Pas déçue! Je n'ai pas encore lu toutes les réactions, mais je suis ravie de la vivacité du débat, il en vaut la peine.
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yannis - Le 20/12/2013 à 18:03
Je ris doucement. Votre texte ne répond en rien au leur. Le principal reproche que Merteuil et Diallo font aux féministes de votre courant est justement de penser pouvoir parler au nom de toutes les femmes. Leur article en lui-même prouve bien que vous ne pouvez pas le faire puisque d'autres formes de féminisme que le votre existent bel et bien. Que vous, Alonso, bonne cliente des médias au point de parfois vous y perdre, leur reprochez leur statut de privilégiées ayant accès aux journaux et caméras est également amusant. Parlez pour vous, pour votre asso, et celles et ceux qui s'y retrouvent vous suivront mais de grâce stoppez vos discours au nom de toutes. Les deux jeunes femmes ne vous en demandent pas plus...
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Isabelle Alonso - Le 20/12/2013 à 18:16
Riez doucement si ça vous plait. Mais de grâce, ne retournez pas les faits, lisez les articles. Et reconnaissez que R.Diallo et M.Merteuil contestent la légitimité de celles qui ne sont pas d'accord avec elles, et pas le contraire. Je réagis parce que précisément j'estime qu'on doit pouvoir s'exprimer même quand on n'est pas directement concernées. Question d'empathie. Et d'analyse.
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Jojo - Le 20/12/2013 à 23:30
"Question d'empathie" ? et par "empathie" les hommes peuvent venir s'immiscer dans la lutte des femmes et leur montrer la voie ? Bref, sinon à part ça c'est encore un texte d'une bêtise confondante. Jamais Merteuil ou Diallo n'ont nié la domination masculine, l'exploitation dans la prostitution, ou le sexisme dans l'Islam, comme dans les autres activités professionnelles, ou religions dans la société. Elles parlent des oppressions des femmes dans ces deux sphères, tout en disant que ce sont les premières concernées qui doivent mener leur lutte, et que les ingérences ou les politiques abolitionnistes montrent leurs limites. Si Alonso et les autres sont tellement préoccupées par le sort des voilées et des prostituées, pourquoi sont-elles si incapables de les écouter ? Pourquoi sont-elles si incapables d'écouter d'autres avis que les leurs ? Quant à la critique de leur accès aux médias, alors qu'Alonso fait aussi partie de ce cercle médiatique...Rions ! ps : pas la peine de me faire remarquer que je suis un homme, car si on prend l'auteure au mot, par "empathie", tout le monde a le droit de parler de tout, au nom de tout le monde et de se mêler de tout. C'est ça "l'humanisme", l"'universalisme" parait-il, sauf que c'est utilisé comme ça arrange.
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Camille Mačka - Le 27/12/2013 à 13:54
Moi aussi jsuis un mec, je vais donc me contenter d'être un relais : "Si vous refusez d’être sauvée selon le mode d’emploi d’Alonso, c’est-à-dire devenir une athée du string comme elle, seul état d’émancipation vu que c’est le sien, vous contribuez au fait qu’elle se sente violentée. Tout autre stratégie d’émancipation ou de survie est invalide et invalidée. Vous n’avez pas à chercher à améliorer vos conditions dans le contexte que vous vivez, la seule et unique attitude acceptable est d’en changer tout simplement, aucune autre considération n’est nécessaire." http://equimauves.wordpress.com/2013/12/21/respectez-le-dress-code-dalonso/
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Sarah - Le 20/12/2013 à 17:53
Mme Alonso, je porte le voile et me sens opprimée par ce système et ses violences qui nous briment sans arrêt, et nous discriminent dans tous les aspects de la société. En tant que féministe proclamée, pouvez vous prendre la parole pour dénoncer toutes ces injustices à notre égard, car vous dites vous sentir "solidaire par chaque fibre de votre être avec toutes les femmes atteintes personnellement" ? Quand prendrez-vous la parole pour défendre enfin cette catégorie de femme ?
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Isabelle Alonso - Le 20/12/2013 à 18:03
Vous avez toute ma sympathie, mais vous ne m'enlèverez pas de l'idée que votre foi n'a rien à voir avec le textile. C'est une affaire entre votre Dieu et vous. Vous me trouverez de votre côté contre les brimades quelles qu'elles soient. Mais ne comptez pas sur moi pour souscrire à des théories qui voilent, exhibent, enferment ou bâillonnent les femmes.
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Camille Mačka - Le 27/12/2013 à 17:40
Madame Alonso vous confondez tolérance et ignorance à l'égard des religions. Il va de soi que la foi musulmane a à voir avec le "textile" comme vous dites, d'ailleurs avec beaucoup de mépris. On appelle ça "culte" (vêtement cultuel) ou "rituel", et faire de la foi une "affaire privée" n'interdit pas de l'exprimer publiquement, bien au contraire : « la liberté de conscience, garantie par la loi française de 1905, est re-garantie par chaque Constitution, et par toutes les conventions internationales — dont la Déclaration universelle des droits humains votée par l’ONU en 1948 et ratifiée par la France. Elle serait sans effets pratiques si elle ne s’accompagnait pas de la liberté d’expression. (...) C’est pourquoi la liberté de pratiquer son culte, et de le pratiquer publiquement, de même qu’on diffuse publiquement ses opinions politiques, philosophiques, esthétiques, est garantie par les conventions internationales. Et la liberté de toutes les religions d’exister dans l’espace public est un des fondements de la loi de séparation des Eglises et de l’Etat de 1905 en France » (Christine Delphy, http://lmsi.net/La-religion-une-affaire-privee). Mais sans doute, vous qui citez Marx (très mal à propos d'ailleurs, je vous invite à relire les passages de la Sainte Famille ou M&E se foutent de la gueule de l'auteur des Mystères de Paris et de son héros aristocrate au grand coeur, sauveur du prolétariat débilisé... mais je vous vois d'ici me répliquer que l'émancipation des classes laborieuse est aussi l'affaire de la bourgeoisie ?), vous qui citez Marx, dis-je, êtes vous une aficionado du concept d'aliénation ?
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Aurel - Le 20/12/2013 à 19:45
Pour moi, il y a le voile comme instrument politique et le voile qui est portée de manière volontaire. Mais je trouve contradictoire de mettre voile et prostitution dans le même sac néanmoins. Sur les deux sujets, je rejoins la position d'Elisabeth Badinter et de Catherine Breillat. Evidemment que vous avez le droit de vous exprimez, et là-dessus je ne suis évidemment pas d'accord avec Rokhaya Diallo dont je désapprouve un peu les Ya Bons Awards quand elle met Caroline Fourest au même rang que les racistes d'extrême droite. Dommage que ce sont en effet deux sujets qui divisent les féministes. J'espère néanmoins que malgré ça, les deux camps seront se retrouver sur les combats essentiels contre les inégalités homme-femme.
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Elisa - Le 18/01/2014 à 08:39
Le voile n'est QU' une oppression des femmes par les hommes, Dieu n'a rien à voir la dedans. La relation à Dieu est strictement personnelle, elle ne s'organise pas dans l'espace public. C'est un combat essentiel puisque c'est une violence faite aux femmes.
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Isabelle Alonso - Le 18/01/2014 à 08:44
Merci de le souligner.
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Cécile LHUILLIER - Le 20/12/2013 à 17:21
En fait vous donnez votre avis et affirmez avoir raison. That's all.
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Isabelle Alonso - Le 20/12/2013 à 17:53
Voulez vous dire que je suis d'accord avec moi même? Et bien oui! Mais c'est le fruit d'un long travail! :-)
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Marion - Le 21/12/2013 à 14:02
;)
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coudry Lise - Le 20/12/2013 à 17:02
Bravo ! tout est dit et c'est tellement bien dit, c'est tout ce que je pense sauf que je ne saurais pas l'exprimer comme vous le faites. Je vous remercie de l'avoir fait pour nous toutes.
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Respectez le dress-code d’Alonso ! | équimauves - Le 21/12/2013 à 03:10
[...] groupe facebook du Cercle féministe de l’ULB suite à la lecture du billet "Au nom des athées en string" de Isabelle Alonso publié le même jour en réponse à l’article "Un tournant [...]
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dedalus - Le 20/12/2013 à 16:35
Tout cela aurait été plus convaincant si à la place d'écrire "en tant que femme", il était écrit "en tant qu'être humain". Parce que du coup, le paradoxe révèle la fragilité du propos, ou du moins son manque de sincérité. Parce que si c'est en tant que femme qu'on se sent violenté(e) par les violences faites aux femmes, c'est également en tant que prostitué(e) qu'on se sent concerné(e) par la question de la prostitution, et en tant que musulmane par celle du voile... Ce "en tant que femme" est largement de trop, puisqu'il use de l'argument que le billet cherche à dénier à la prostituée et à la musulmane. Il aurait fallu commencer par clamer que le féminisme n'était pas un combat réservé aux femmes. Le clamer, et puis mettre son discours en phase. Ne pas commencer par "Je suis une femme et rien de ce qui concerne les femmes ne m’est étranger. " Voilà ce qu'en tant qu'homme, je suis parvenu à comprendre de ce billet à l'argumentation on ne peut plus bancale.
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Angèle - Le 20/12/2013 à 17:21
Cher dédalus....Ce blog est ouvert depuis plus d une décennie alors le préalable que vous auriez voulu lire ou aimé lire a été écrit moult fois et il est intégré de fait...il est l essence même des propos de Mme Alonso... D'autre part que nous les femmes nous nous sentions concernées, pas étonnant ... il y a des ressentis qui nous sont propres ....qu il ne vous en déplaise....et j aurais aimé lire dans votre billet que la réaction était des plus légitimes...vous m en voyez navrée que vous fassiez ce procès hors propos...
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Isabelle Alonso - Le 20/12/2013 à 16:58
Je ne vais pas, chaque fois que je prends la parole, commencer par dire que le féminisme est aussi l'affaire des hommes. C'est une évidence et je l'ai déjà beaucoup dit et beaucoup écrit. Et si parler en tant que femme sonne pour vous comme une restriction c'est peut être vous qu'il faut interroger à ce sujet? Il n'est peut être pas tout à fait clair pour vous qu'une femme peut s'exprimer au nom de l'humain en général ? J'attend des hommes qui se disent solidaires des femmes qu'ils mettent plus d'énergie à exprimer cette solidarité qu'à décortiquer sans fin la moindre assertion qui ne fait pas allusion à eux. "Homo sum, humani nihil a me alienum puto". Je n'ai fait que féminiser la célèbre phrase de Térence l'Africain. Et féminisée elle ne perd rien de sa portée universelle.
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dedalus - Le 20/12/2013 à 18:15
Puisqu'on me dit plus bas que je fais un procès, je ne vais pas m'étendre au-delà de ceci : le féminin de l'humain n'est pas la femme. Féminiser cette maxime aurait été : "Je suis femme et rien de ce qui concerne l'humain ne m'est étranger". Et là les portes sont ouvertes, là on serait dans l'universel. Quant au fait que vous usiez de ma condition d'homme pour mettre en doute mes solidarités, c'est-à-dire mon aptitude à l'humanité (justement), on pourrait penser que cela en dit long... Il aurait sans doute été plus simple de dire en quoi le paradoxe que je lis dans votre texte n'en serait pas un. Vous avez préféré esquiver et donner un coup de griffe, c'est dommage.
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Vincent - Le 22/12/2013 à 03:22
Une anecdote en lien avec le "tournant réactionnaire" du féminisme : j'ai récemment signalé au planning familial 75 qu'ils diffusaient via leur page fb un article citant M. Berger (vous savez, ce pédopsychiatre particulièrement réac qui s'est illustré aux côtés du printemps français en reprenant une étude texane bidon qui "montre" que un enfant sur 4 élevés par des couples homo est victime de violences sexuelles). L'article n'a pas été supprimé, je n'ai eu aucune réponse, ils m'ont simplement viré de leurs abonnés... Prêtes à s'allier avec celui qui devrait être leur pire ennemi juste parceque ses théories sur la necessité pour un enfant d'être élevée par sa mère confortent leur position sur la GPA... Quand je vois la façon dont, I. Alonso, vous répondez a Dedalus je me dis que vous vous trompez d'ennemi...
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Rataplan - Le 21/12/2013 à 15:19
Bravo Isabelle, Oui certains voudraient que chacun et plus souvent chacune restât dans sa case! vous avez raison de lutter contre la police de la pensée qui devient de plus en plus pesante....! Comme disait Suzy de l'air enfin grâce à vous on respire une grande bouffée de O2!! Merci Rataplan!
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Julie - Le 18/02/2014 à 22:00
Bonjour, Je vous rejoins complètement sur un point, la liberté est aussi une valeur qui m'importe particulièrement. Là où je ne vous rejoins plus, et où je trouve votre position contradictoire, c'est que vous semblez défendre une certaine idée de liberté universelle qui paraît déconnectée de son exercice dans la réalité. Je m'explique: autant je milite pour que tout-e un-e chacun-e soit libre, autant ce n'est pas à moi de déterminer pour un-e autre comment va s'exercer concrètement sa liberté. Si je le faisais, cela irait à l'encontre de ce que je prône. Sur la religion, je suis d'accord pour dire que les grandes religions monothéistes perpétuent à travers leur dogme un schéma patriarcal qu'il est nécessaire de transformer. Mais justement, je crois qu'il sagirait de faire évoluer les religions en reconnaissant aux femmes le même poids que les hommes au sein des différentes structures religieuses, et en ouvrant l'accès aux mêmes fonctions (comme c'est le cas dans certains courants du protestantisme ou du judaïsme). Tâche difficile s'il en est, certes, mais ça vaut le coup d'essayer. Franchement, si une femme croyante, et s'inscrivant dans telle ou telle mouvance souhaite suivre telle ou telle règle, je ne vois pas en quoi elle est opprimée. Au contraire, elle ne l'est pas à partir du moment où elle choisit en son âme et conscience, où elle décide de suivre ce qui a du sens pour elle. Il existe des cas d'oppression et d'aliénation, je ne le nie pas et il y a des combats à mener pour protéger les jeunes filles et les femmes d'atrocités commises au nom de tel ou tel dogme. Mais c'est aussi parce qu'il existe des femmes qui ont le choix dans l'expression de leur foi qu'il faut à mon sens se rapprocher des réalités en regardant au cas par cas. C'est en tout cas comme cela que je conçois la liberté comme droit universel. Vous preniez l'exemple des femmes musulmanes et du voile, et on pourrait aussi s'interroger sur le cas des hommes de confession juive qui portent la kippa. Considérez-vous que leur aliénation est moindre, parce qu'ils sont hommes ? Pourquoi ne pas laisser la même possibilité aux femmes pour qui se couvrir la tête est porteur de sens quant à l'expression de leur foi ? Je ne suis pas croyante, et jai personnellement du mal à saisir quel sens spirituel il peut y avoir dans le fait de se couvrir les cheveux. Mais si une personne (homme ou femme) m'explique que cela a un sens pour elle, alors ce n'est pas à moi d'en juger: c'est l'expression de sa liberté.
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Julie - Le 18/02/2014 à 22:14
J'ajoute simplement une chose: si une personne croyante (homme ou femme) m'explique que se couvrir la tête a du sens pour elle ET que ce précepte doit être suivi de tous-tes, je serai en total désaccord avec la deuxième affirmation. Il y a une différence à souligner entre le fait de décider librement pour soi dans un contexte particulier (aussi imparfait et soumis aux "lois" du patriarcat soit-il), et le fait de se voir imposer quelque chose par autrui (que ce soit par un homme ou une femme). Je crois que c'est ce que défendent Morgane Merteuil et Rokhaya Diallo, et en ça je suis d'accord avec elles.
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Elisa - Le 18/01/2014 à 08:50
JJ'adore toujours vos textes dont les arguments semblent couler de source.
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sporenda - Le 22/12/2013 à 11:58
""Blanche, valide, médiatisée, bourgeoise. Comment, en effet, voudriez-vous qu’elle perçoive les limites de sa légitimité à penser à la place des autres ?" N'importe qui avec la moitié d'un cerveau perçoit la différence entre "penser à la place des autres" et simplement donner son opinion sur un problème qui vous concerne directement. Car la prostitution est une question qui concerne TOUTES les femmes: toute femme, y compris les bourgeoises, peut être confrontée à l'éventualité de la prostitution, si elle traverse des difficultés économiques. Et en période de crise, ça peut arriver à n'importe qui. Vous qui prétendez interdire aux féministes blanches et bourgeoises de s'exprimer sur la prostitution, vous êtes un homme, et pourtant cela ne vous empêche pas de donner votre avis . Si l'on vous appliquait vos propres critères sur qui a le droit de s'exprimer ou pas, vous devriez être le premier à la fermer.
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jean-pierre espéret - Le 23/12/2013 à 04:22
Attention une coupette c'est le début de la prostitution!
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Isabelle Alonso - Le 23/12/2013 à 10:51
Euh... C'était ça la blague!
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Virginia Pele - Le 20/12/2013 à 15:05
Merci beaucoup de ce texte. Et alors ça : " Certificat d’Aptitude Personnelle à ouvrir sa gueule (CAP)", j'adore ! C'est-à-dire que cette perspective intersectionnelle ne fait que rétablir l'unilatéralité et même la sacralité. L'opprimé-e est mythifié-e, et cette mythification n'a jamais été le but des luttes pour l'émancipation. Il s'agit d'empiler les catégories et d'une revendication de reconnaissance dans le cas identitaire, ce qui revient seulement à encadrer et asseoir le statut quo. L'article paru dans le monde est franchement mal venu- sans compter le raisonnement bancal et pour plusieurs raisons- et oui, insultant pour les femmes solidaires des femmes dans le monde, des survivantes de la prostitution, et des femmes de culture musulmane qui ne souscrivent pas au communautarisme mystique. http://beyourownwomon.wordpress.com/2012/08/28/la-tolerance-gangrene-du-feminisme/ http://beyourownwomon.wordpress.com/2013/09/15/la-charte-des-valeurs-quebecoises-face-a-la-mythification-de-lexclusion/
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Vincent - Le 22/12/2013 à 03:10
"Je suis une femme et rien de ce qui concerne les femmes ne m’est étranger".. Et sinon vous pensez que les hommes pourront passer ce CAP ou votre universalisme s'arrête il au sexe/genre ? La prostitution subie (non ce n'est pas un pléonasme) est évidemment une forme d'exploitation particulièrement sordide et dans ce cas la pénalisation du client a du sens. le reproche qui vous ai fait (et que vous devriez entendre) c'est que votre projet de loi ne cible pas cette forme de prostitution, au contraire, il vise à empêcher tout rapport sexuel tarifé, y compris si la personne n'est pas sous le joug de proxénètes. C'est bien de la restriction d'une liberté qu'il s'agit alors non ?
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saladino daniele - Le 08/11/2015 à 09:14
Il y aurait donc des personnes prostituées dont ce serait la vocation ..un métier choisi librement dès l'enfance, à la place de maitresse d'école ou infirmière ... La prostitution est un esclavage sexuel . Il n'y a qu'une sorte de prostitution.
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Suzanne B. - Le 15/12/2015 à 13:39
Wow! C'est tellement bien vu! Quelle lucidité!
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Virginia Pele - Le 20/12/2013 à 14:55
Merci beaucoup pour ce texte. E
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Mylène Juste - Le 20/12/2013 à 20:59
N'importe quoi. Vous n'avez rien compris ni aux mecs ni à la prostitution. D'où votre fiel. En temps que fille de joie, c'est moi qui me sers de Popole et non Paul qui se sert de moi. Essayez, vous verrez. Et puis arrêtez de beugler en profane hargneuse du service 3 pièces.
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Suzanne B. - Le 15/12/2015 à 13:46
Vous n'avez pas l'air si comblée que vous le dites! Il n'y aucune femme insatisfaite sur ce site autre que vous . Aucune solidarité; que de l'opportunisme profiteur chez vous!
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TOULGOAT Aimée - Le 22/12/2013 à 11:42
Bravo pour ce texte unique. Et qui ferait partie du jury du CAP de la pensée ??? Des terroristes de la pensée intellectuelle ? Il y en a déjà deux toutes trouvées.. !!! Cordialement, Aimée Toulgoat Regards de femmes IDF
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Po - Le 22/12/2013 à 20:25
"Ça faisait longtemps qu’on n’avait pas ciblé la bourgeoise, la blanche, la privilégiée qui se sent supérieure et qui, condescendante, arrogante, s’octroie le droit de décider pour les autres, les non-blanches, les prostituées, les musulmanes et de sauver malgré elles ces pauvresses qui ne leur ont rien demandé." -> Euh, citer ce qui est reproché sur un ton "enjoué" dans le but de le discréditer n’est pas un argument. Et sinon, il n’est pas reproché d’être bourgeoise, blanche et privilégiée et personne ne vous demande de changer, ça c’est dans votre tête. C’est à partir du moment où la suite de la phrase se confirme que ça foire grave, que les différences de privilèges et discriminations, de légitimisation et invisibilisation sélectives s’expriment violemment et divisent. Et au vu de ce texte, tout la phrase est confirmée. Ce texte ne fait qu'appuyer les propos de Merteuil et Diallo, et vous ne vous en rendez même pas compte. En fait il y a beaucoup trop de choses qui foirent pour que ça tiennent en un commentaire, chaque paragraphe est un nid à nombrilisme sophistiqué: http://equimauves.wordpress.com/2013/12/21/respectez-le-dress-code-dalonso/ S'il fallait résumer en une phrase: "je veux continuer à parler plus fort que les autres sur tous les sujets" en mode "c'est moi la victime dans l'histoire". C'est hallucinant. Et pas besoin d'être prostituée ou musulmane voilée (ou les deux) pour ne pas être d'accord tout en étant féministe.
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Angel - Le 23/12/2013 à 17:33
J'ai bien lu votre critique et analyse rapide sur la réponse d'Isabelle Alonso. Avez-vous fait le même exercice avec autant de verve sur l'article de Diallo et Merteuil car je n'ai pas trouvé sur votre blog ? Il mérite tout autant de colère puisque c'est dans celui-ci que plusieurs catégories de la population sont stigmatisée en voulant les baîllonner.
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Aurel - Le 23/12/2013 à 20:11
On peut heureusement aussi être pour que des prostituées aient des droits et pour une laïcité qui garantit la neutralité religieuse dans la fonction publique concernant le voile considéré comme un outil d'oppression sur certaines femmes. C'est en tout cas la position d'Elisabeth Badinter voir de Caroline Fourest aussi même si elle est plutôt indécise concernant la loi sur la pénalisation du client.
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Po - Le 27/12/2013 à 19:01
Quelles catégories de la population sont stigmatisées et ballonées dans l'article de Diallo et Merteuil ? Cet article dénonce un féminisme réactionnaire énoncer par des personnes qui n'ont pas à subir directement les mesures qu'elles proposent et qui parlent à la place des femmes qui y seront confrontées et sont elles stigmatisées et silenciées par l'absence de visibilité qui leur est attribué, par les conditions qui les empêchent d'y accéder (temps, énergie, argent, sécurité) et par la société en général. Par exemple racisme institutionalisé, ce ne sont pas les protagonistes du type de féminisme dénoncé par Diallo et Merteuil qui vont les subir. De plus, Alonso n'a aucun scrupule à présenter sa position comme LA position féministe pour invalider tous les autres discours, en sous-entendant que Diallo (musulmane) et Merteuil (prostituée) ne sont pas féministes (LA féministe est forcément non prostituée et non musulmane), tout en prenant le statut de victime silenciée, elle qui jouit d'une visibilité. Il s'agit bien d'un "féminisme condescendant qui refuse de considérer ces femmes comme les égales des femmes blanches, non musulmanes, non prostituées." Cette attitude qui se prétend féministe exacerbe les différence de privilèges et discriminations et s'y complaît. Avez-vous réellement lu le texte de Merteuil et Diallo ? "Si l'oppression des travailleurs pauvres et précaires, les dommages physiques et mentaux infligés par la pénibilité du travail et les violences contre les femmes doivent êtres combattus, cela ne peut se faire sans la contribution des premier(e) s concerné(e)s." On y demande bien plus de visibilité et de place dans les choix et décisions pour les femmes concernées. Alonso serait ballonnée par le simple fait qu'on lui dise de tenir compte de sa position privilégiée dans ces débats et des conséquences qu'elle n'aura pas à affronter ?? Sérieusement: "Ça faisait longtemps qu’on n’avait pas ciblé la bourgeoise, la blanche, la privilégiée qui se sent supérieure et qui, condescendante, arrogante, s’octroie le droit de décider pour les autres, les non-blanches, les prostituées, les musulmanes et de sauver malgré elles ces pauvresses qui ne leur ont rien demandé." Il n’est nulle part reproché d’être bourgeoise, blanche et privilégiée et personne ne demande de changer, ça c’est dans sa tête mais énoncer cela lui permet de se positionner en victime et de prétendre que toutes les blanches bourgeoises privilégiées sont dans "son camp" et ont son attitude. Or c'est à partir du moment où la suite de la phrase se confirme ("condescendante, arrogante, s’octroie le droit de décider pour les autres") que ça les problèmes se posent, que les différences de privilèges et discriminations, de légitimisation et invisibilisation sélectives s’expriment violemment et divisent. Et même si Alonso veut faire croire que le texte de Merteuil et Diallo parle de toutes les femmes banches bourgeoises privilégiées pour se trouver des alliées, il n'en est rien. Il est tout à fait alarmant, oui, de voir des personnes en position privilégiée militer pour des mesures discriminatoires dont elles ne seront pas l'objet. Dire cela est-il de la stigmatisation ? Vraiment ? Quelle colère devrais-je éprouver ?
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Elisa - Le 18/01/2014 à 08:48
N'avoir le droit ou la légitimité de l'ouvrir que si on est directement concerné, c'est l'argument privilégié de ceux qui veulent diviser pour mieux régner. Les femmes appartiennent toujours a minima à deux groupes : celui de leur religion et celui de leur genre, le second passe malheureusement en second tant les pressions sont fortes pour casser les solidarité entre femmes. Tout ce qui opprime certaines femmes concernent toutes les femmes même celles qui ont la chance de ne pas être concernées par tel ou tel type d'oppression car d'une part elles le pourraient et d'autre part comme elles ont, elles le droit de parler elles font preuve de solidarité.
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Claire - Le 10/05/2015 à 11:54
Donc tout le monde a le droit d'émettre une opinion sur tous les sujets ?
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Isabelle Alonso - Le 10/05/2015 à 12:56
Je sens que vous avez déjà la réponse à cette question.
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Olivier Levallois - Le 01/08/2023 à 18:02
Mon texte sera un peu long, je m'en excuse par avance. Je l'ai écrit en 2016. Il relatait ma "rencontre " avec la "philosophie" de Rokhaya Diallo, qui fait absolument écho à votre propre ressenti décrit dans votre texte, malgré une ascendance créole. Comment je suis devenu blanc (ou ma découverte de Rokhaya Diallo). Ce dimanche 30 octobre 2016 à Marseille, dans le cadre du formidable, généreux et réjouissant évènement Massilia Afropéa organisé par la metteuse en scène et écrivaine Eva Doumbia, j’assiste à une conférence de Rokhaya Diallo intitulée « Etre afropéen-création artistique, mode et beauté ». Je dois avouer qu’avant d’entrer dans la salle je ne connaissais pas Rokhaya Diallo… et je n’étais pas blanc. Du moins je ne me sentais pas blanc, ni noir évidemment, ni d’aucune couleur si spécifique qu’elle pourrait octroyer à mon identité l’assurance d’une appartenance communautaire affirmée. Ce sentiment de non-appartenance communautaire, autant clef de voûte que talon d’Achille de ma personnalité, est toute la force, la difficulté, la chance, la faiblesse, la complexité de ma construction identitaire issue d’une ascendance mi-normande mi-créole. Comme tout un chacun je n’ai pas choisi la place de mon arrivée sur terre, c’est la combinaison hasardeuse de la petite histoire de ma famille et de la grande Histoire des hommes. Résultat, ce métissage complexe distillé sur de longues générations, m’a crée brun avec la peau mate et l’on m’a pris pour un Espagnol en Espagne, un Sarde en Sardaigne, un Mexicain au Mexique. Donc, on peut affirmer qu’en général, au regard des autres, j’ai un type plus ou moins latin suivant les saisons (et mon degré de bronzage). Autant dire que sans être afropéen, les questions d’identités et de construction identitaires sont parmi celles qui m’interpellent le plus, d’où ma présence ce dimanche en ce lieu. Rokhaya Diallo commence par préciser le vrai propos de sa conférence sur la beauté: montrer comment la représentation des femmes noires dans les médias construite à partir d’un regard blanc et « racisé » les réduit à des stéréotypes. S’appuyant sur quelques exemples américains de personnalités publiques noires (Michelle Obama, Beyoncé, Oprah Winfrey) illustrant les stéréotypes dénoncés, la conférencière avance ses arguments. Rien ni de choquant ni de particulièrement inédit dans cette démonstration pour quiconque s’intéresse à ces questions. Il suffit de lire L’homme invisible de Ralph Ellison pour comprendre la quintessence du problème de la représentation des Noirs dans un monde dominé par les Blancs. Les méfaits pointés du doigt par la conférencière vont du blanchiment de la peau (via photoshop ou des crèmes), le lissage des cheveux (la frange de la première dame américaine), l’impossibilité de se faire coiffer dans n’importe quel salon de coiffure en France, l’exploitation « exotique » et mercantile d’attributs de la culture africaine dans la mode. Rien à redire sur un constat sur lequel je m’accorde. La démonstration se poursuit alors par une projection de quelques couvertures de magazines montrant l’actrice Lupita Amondi Nyong'o (oscarisée pour 12 years of slave ), la jeune militante dénonce tantôt le caractère trop blanchi des photos, tantôt trop colorées de ses vêtements (renforçant la peau cette fois vraiment noire de la comédienne), tantôt trop ethnique et fétichisante. Puis elle nous montre aussi de quelle manière plus éthique l’identité noire peut être représentée. Notamment avec une image de Beyoncé lors du dernier Super Bowl, entourée de danseuse dont le look offre une version sexy de la tenue martiale des Black Panthers (béret, cuir noir et regards guerriers)… C’est là que mon cerveau commence audacieusement à me suggérer une interrogation qui va quelques instants plus tard me faire vivre une expérience singulière. Arrive le temps des questions de la salle. Je demande le micro m’interrogeant sur la pertinence d’un point de l’analyse présentée: « Où se trouve la limite de l’interprétation véritablement raciale de ces images, en sachant que la mode, la communication et l’imagerie publicitaire réduit de toute façon tout ce qui passe entre ses mains à des caricatures, des schématismes, que ce soit pour les noirs, comme pour les blancs ? » La sphère publicitaire produit de la caricature en chaîne sans le moindre scrupule : les pauvres, les riches, les français, les étrangers, les parisiens, les banlieusards, les femmes, les hommes… Autrement dit, comment dans ces images publicitaires faire la part entre ce qui est de la projection strictement raciale des Blancs, de ce qui est la dérive et de la réduction habituelle de la communication commerciale avec n’importe quel sujet ? Et pourquoi l’utilisation de l’esthétique de la culture Masaï est un honteux pillage dans un cas, et la référence sexy-bizness de Beyoncé aux Black Panthers durant le show le plus regardé au monde (avec les plus grosses recettes publicitaires aussi) serait acceptable ? Rokhaya Diallo me répond en reformulant –déformant ma question par une réponse automatique que si on doit juste se satisfaire (sous-entendu comme moi) du fait que les noirs sont représentés dans les médias de manière caricaturale, pour elle ce n’est pas satisfaisant. Applaudissement de la salle. Ce n’était pas ma question, mais tant pis, pas de précision possible sur mon interrogation qui a été reformulée-déformée puisque le micro part déjà ailleurs. En quelques secondes, je suis devenu pour une partie de la salle un personnage qui se satisfait de la représentation caricaturale des noirs dans les médias parce que je demande à réfléchir, un instant, à la possible limite de cette interprétation. Rokhaya Diallo préfère donc le confort de ses certitudes à l’inconfort de mes interrogations. Mais l’expérience ne s’arrête pas là. Parmi les personnes prenant la parole dans le public, deux m’interpellent directement. Une jeune femme noire en colère (une colère existant certainement bien avant mon intervention ou même cette conférence), qui se définit comme homosexuelle, et me dit qu’en tant que femme, noire et homosexuelle elle vit un racisme et une ségrégation que moi UN BLANC, je ne peux pas comprendre et donc que je n’ai pas le droit de leur voler leur moment, et que je n’ai en fait qu’un droit, celui de me taire. Applaudissement d’une partie de la salle. Sentiment mitigé de sidération et d’incompréhension, de désir de disparaître et de volonté d’assumer intellectuellement le débat. Ensuite, un homme du public (qui lui a l’air blanc d’aspect… je me méfie) déclare qu’à chaque fois que l’on parle de communautarisme c’est toujours UN BLANC (il parle de moi) qui le fait. Applaudissement. Tout d’abord, c’est assez limite déjà comme argument et puis pour la seconde fois on s’adresse à moi en tant que blanc. En 46 ans c’était la première fois que je devais répondre à l’une de mes réflexions publiques depuis ma blancheur. Je venais sans le savoir de rentrer dans une zone binaire qui aurait pu donner un excellent épisode de la 4e dimension où tous les individus deviennent automatiquement soit noirs, soit blancs. Obama raconte dans sa biographie qu’il a lui-même découvert qu’il était strictement défini comme noir en arrivant à l’université aux États-Unis. La complexité de mon identité venait de passer sous l’éclairage expressionniste de la rhétorique clivante de Rokhaya Diallo et du désir (besoin) d’une partie des personnes présentes dans le public de se définir suivant une appartenance communautaire circonscrite. À cet instant la complexité de mon histoire familiale, de ma grand-mère antillaise, des métissages diverses, de mes lointains ancêtres Arawaks massacrés, de ma mère qui a subi le racisme en France et qui, comme fille de militaire (colonisateur) avait des « boys » en Afrique, (continent où je suis né et où a vécu une partie de ma famille), de mes cousins, de mes tantes et de mes oncles dont la peau va du rose pale au noir le plus sombre, de mon enfance dans mon village normand où j’ai été, à 50 kilomètres à la ronde, ce qu’il y avait de plus exotique comme gamin… tous ces éléments d’un destin créole à l’impossible enracinement se sont trouvés réduits à une identité de blanc. Je venais de me faire raciser… et en public encore. Ce qui était dénoncé ici (les projections raciales) était aussi produit ici dans ce discours simplificateur. Je ne cherche pas à juger des comportements que je peux comprendre, mais à traduire une situation que j’ai vécue qui a été riche en interrogation et en enseignement. Je comprends d’autant plus qu’on ait besoin de se définir dans une reconnaissance communautaire puisque mon histoire est celle de l’impossibilité de cette reconnaissance. Je suis le fruit de ce que Chamoiseau nomme la créolisation du monde. Cependant ces questions restent en moi : pourquoi Beyonce aurait plus le droit de détourner les références de l’histoire noir-Américaine dans un usage mercantile et publicitaire qu’un chanteur blanc ? Et pourquoi Rokhaya Diallo aurait le droit de dire que telle représentation des noirs dans le champ commercial est recevable que telle autre ne l'est pas ? À partir de quel degré d’africanité, de caraïbité, de féminité, de victimité, de couleur de peau sur le nuancier pouvons-nous nous exprimer avec légitimité sur les questions raciales et en interroger leurs limites ? Ce qui se dessine dans les positions que j’ai vues et vécues là durant cette conférence, c’est le contraire du rapprochement et de l’apaisement dont nous avons besoin pour éviter les errements passés. C’est le travers de notre monde actuel, de nouveaux risques de radicalisation, un nouveau rejet de ce qui fonde le seul lien pertinent entre chacun d’entre nous : notre appartenance à l’espèce humaine. C’est naïf seulement pour ceux qui préféreront toujours nourrir leurs peurs et leurs colères que nos espoirs. Je suis normand (ses champs, ses vaches, ses pommes, sa pluie, ses écrivains et ses peintres…), j’ai des origines antillaises (le boudin, la glace coco, ma grand-mère, l’esclavage, les madras…), je suis un amoureux de la langue française, ma vraie patrie (Balzac, Camus, Césaire, Vian, Brassens, La rumeur, Ferre, Gary, Chamoiseau…), culturellement, intellectuellement français (éduqué dans les écoles publiques de la république), brun, mat de peau, quadragénaire, hétérosexuel, Charliechaplinien… et toutes sortes d’autres choses, mais aucun de ces sous-ensembles de ma personnalité ne me donne plus de droit que d’autres de revendiquer une autorité de parole au sujet de n’importe quelle réflexion sur l’identité humaine. Et je ne prendrais jamais la parole en tant qu’autre chose qu’un être humain. Il me semble que c’est une bonne nouvelle que dans notre monde, (le blanc) Quentin Tarantino mette en scène dans Jacquie Brown, sur de la musique funky, un noir qui utilise la culpabilité raciale comme manière de manipuler les autres, blancs et noirs compris. On n’arrivera à rien si on part de la ségrégation vécue pour légitimer d’en produire de nouvelles. Rokhaya Diallo a montré à la fin de son intervention comme idéal de libération des stéréotypes la possibilité pour les noirs de se définir comme punk-rocker et noir. Qu’elle laisse aux autres la possibilité de s’exprimer sur le racisme depuis une identité, une couleur, une position qu’elle n’identifie pas, qui échappe à son filtre. Croire que la cause de la représentation des blancs par les Noirs est un problème strictement racial est une impasse. Le libéralisme, le capitalisme qui régit une grande partie de nos représentations doit simplifier ses messages pour vendre ses produits en masse (pour la blonde Madonna comme pour la brune Beyoncé). Il participe quotidiennement et cyniquement à la construction des stéréotypes et du pillage des traditions mondiales mais une bonne partie des causes de ces stéréotypes n’ont rien à voir avec ce filtre systématique que la jeune conférencière a rivé sur son regard. Sans nier ni le racisme, ni la domination économique de l’occident, ni le colonialisme et ses méfaits, ni le fait que les oppresseurs et les oppressés existent, ni la diversité des expériences que nous vivons, et le besoin de s’affirmer depuis un socle identitaire solide et rassurant (palpable), le juste combat de Rokhaya Diallo ne sera fertile que si elle poursuit jusqu’au bout le chemin déjà réalisé jadis par des personnalités comme, Aimé Césaire, Malcom X, Angela Davis , Franz Fanon (qu’elle cite volontiers). Leur expérience de la ségrégation raciale, s’est révélée être l’une des expressions d’un mépris plus général du dominant sur le dominé (quel que soit le couleur de peau de l’un et de l’autre), et les a conduit à la nécessité de ce rapprochement universel non pas seulement souhaitable, mais vital. En sortant de la conférence, un peu ébranlé, trois femmes (créoles, antillaises, métis, afropéenne ?????) sont venues me parler pour poursuivre les interrogations que mon intervention avait soulevées. L’une d’elle, artiste, m’a dit s’inspirer de la culture japonaise dans son travail, et que là où elle s’est sentie le plus proche des Antilles c’était au Japon, tout comme l’écrivaine Maryse Condé la veille. Merci.
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