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Comment dit-on sexisme en langage des signes ?

par Saratoga


Ce soir-là, je rentre chez moi en train de banlieue.


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Je viens de passer une soirée féministe très constructive. J’étais avec des amies, nous avons bien ri et bien travaillé.


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Je suis contente.


Dans le train, sur les sièges près de moi, viennent s’asseoir d’abord un jeune homme à l’air absent, walk-man sur les oreilles oblige, puis deux autres hommes, les bras chargés de sacs de provisions. L’un d’eux boit une bière.


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Immédiatement, je me méfie.

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Croiser des hommes qui boivent des bières à vingt-deux heures passées dans un lieu clos quand je suis toute seule, je n’aime pas ça. Au bout de quelques secondes, les deux hommes se mettent à parler. Avec les mains. Je m’aperçois qu’ils sont sourds-muets.


Ils parlent, ils parlent et, forcément, ça attire l’oeil. De plus en plus de gens les observent dans le wagon. Assis en face de moi, le jeune homme au walk-man ne les quitte pas des yeux, émerveillé, il éteint même sa musique pour l’occasion. Un inconnu leur adresse un signe amical, puis engage la conversation avec eux, par texto interposé, sur un téléphone portable.


Les deux sourds-muets sont devenus le centre de l’attention générale. Ils sont amusants. En à peine trois minutes, ils réussissent la prouesse de nous faire entrer dans le monde du langage des signes. Aucun des entendants du wagon ne parle cette langue, pourtant, c’est incroyable, nous comprenons tout ce qu’ils disent. Ils exagèrent les gestes, ils prennent le temps pour que nous puissions suivre. Je n’ai plus peur du tout. J’ai oublié le détail de la bière et des vingt-deux heures. J’échange des regards avec le jeune homme au walk-man et il me dit : « C’est génial, hein ? » Oui, c’est génial. C’est le genre de petit moment privilégié où on se reprend à croire que, même dans la banlieue parisienne, tous ces êtres humains agglutinés autour des mêmes immeubles ne sont pas juste posés là côte à côte mais forment une vraie communauté.


Puis l’un des deux hommes sourds se tourne vers moi et désigne son copain du doigt en faisant le geste d’un baiser avec sa bouche. Je fais non de la tête, en riant, la proposition a l’air bon enfant. Il sourit, je souris, je pense que nike air max 1 pas cher c’est simplement gentil, cette suggestion que j’embrasse son ami. Il s’adresse alors au jeune homme au walk-man. Il le prend à parti, sort son porte-monnaie de son sac, en tire quelques pièces, et me désigne, avec les pièces, et avec le copain, et avec le baiser articulé de la bouche. Le message est sans équivoque : « Et si je la paie, tu crois qu’elle acceptera d’embrasser mon copain ? »


Lui fait ça « pour rire ». Mais moi, ça me glace le sang. Ma bonne humeur se fige et je retrouve le sexisme le plus brutal étalé là en face de moi. Pourquoi faut-il toujours que cela finisse comme ça ? Pourquoi faut-il toujours qu’il se trouve un homme dans la pièce pour me ramener à ma condition de femme telle que les hommes l’ont définie, c’est-à-dire celle qui est là pour satisfaire sexuellement, quitte à ce qu’elle reçoive un peu d’argent ?


Vous, les mecs, à qui ça n’est jamais arrivé, à qui ça n’arrivera probablement jamais, il faut que je vous explique. Il faut que je vous explique ce que ça fait à l’intérieur d’une femme quand un homme se comporte de cette façon avec elle. Tant que l’inconnu propose que j’embrasse son ami, ou que je l’embrasse, nous sommes dans un rapport de séduction. Je suis toujours moi, une personne, avec des sentiments et des émotions, un individu. La question qui m’est posée, c’est : est-ce que je te plais, est-ce que je te fais envie. Ce genre de question peut être gentil, amusant ou même flatteur, valorisant. Il n’y a pas de mal. Si je refuse d’entrer dans ce jeu de la séduction, je dis non et puis voilà. C’est comme quand un homme s’approche de ma table dans un café et dis : « Excusez-moi de vous déranger, mais je ne peux pas m’empêcher de vous regarder depuis cinq minutes, est-ce que je peux m’asseoir à côté de vous ? »


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Mais à partir du moment où le porte-monnaie fait son entrée en scène, nous quittons la séduction pour entrer dans le sexisme. Je ne suis plus un individu, je ne suis plus une personne avec des émotions, qui, parfois, rencontre des hommes qui lui plaisent. Je suis un espace à vendre. Je suis quelqu’un qui choisit d’établir une liaison intime avec un homme non pas parce qu’elle en a le désir, mais parce qu’elle en a l’intérêt - dans le cas présent, l’intérêt économique. La question n’est plus : est-ce que je te plais ? La question est : Combien est-ce que tu coûtes ? A partir de combien vas-tu accepter d’oublier que tu es un être humain avec des émotions pour faire ce que je veux, même si tu n’en as pas envie ? C’est comme si l’inconnu du café qui m’a demandé de s’asseoir à ma table m’écoutait lui répondre : « Non, désolée, je n’en ai pas envie. » puis s’asseyait quand même, me signifiant par là que mon envie n’a pas la même valeur que la sienne.


Quand vous passez comme ça, en un instant, du statut d’être humain au statut d’objet, c’est comme si une barre en fer vous tombait sur la nuque et vous brisait la moëlle épinière. C’est comme si deveniez subitement paralysée. Les hommes s’imaginent qu’il y a deux façons de prendre une femme pour un objet. La façon grave et sérieuse, par exemple avec une prostituée, où là, l’argent est proposé pour de vrai. Et la façon sympa et pour rire, par exemple avec une inconnue dans le train, où là, l’argent est proposé pour de faux. Mais cette distinction pour-de-vrai/pour-de-faux n’existe que dans votre tête, messieurs. Sur notre nuque, la barre en fer qui tombe est la même. Et prétendre que ce n’est pas vrai, que nous nous faisons des idées, qu’il y a vraie barre de fer et fausse barre de fer, c’est précisément nier une fois de plus nos émotions.


Comment dit-on tout ça, en langage des signes ?


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12
Fév 04


Comment dit-on sexisme en langage des signes ?


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