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Décrochons !
Vous vous souvenez, la retraite? La réforme! Le plan de "modernisation" du gouvernement! La mobilisation! Les manifs! Paris bouclé, LBD, yeux crevés, tout ça... Vous vous souvenez de la com des gouvernants, à l'époque? Le but claironné était de créer de la justice, un euro cotisé égale un euro servi, tout le monde traité pareil, la fin des privilèges, des régimes spéciaux, égalité, égalité, égalité, justice, justice, justice.... Ils en avaient plein la bouche et nos amis gilets jaunes
plein le dos...
Nous savions que planqués derrière le rideau de fumée des discours officiels se cachait toute autre chose. Aux aguets, la face hideuse, la gargouille vilaine, le repoussoir pas beau de la privatisation des assurances sociales nées du CNR juste après la guerre quand le souvenir du désastre était tout frais et poussait au partage. Mais les macroniens savent que s'ils avaient avoué leurs intentions, ils auraient zigouillé d'entrée leur projet de loi. C'est pas joli joli, c'est de la politique de bas étage, loin des grands projets et de l'intérêt commun, mais faut ce qu'il faut quand on a été financé par des gargantua de la thune, gloutons, insatiables et cupides, et s'il faut sacrifier le gueux on le sacrifiera...
On n'oublie pas, oh non, on ne risque pas d'oublier.
Et voilà qu'ils remettent ça! Pourquoi renvoyer les enfants à l'école à partir du 11 mai? Leur sécurité est-elle assurée, les parents rassurés? Mais parce que les élèves ne sont pas égaux devant le confinement! Les enfants pauvres, sans tablette ni matériel pédagogique, avec des parents qui n'ont pas fait d'études ou les ont oubliées, sont défavorisés et risquent de décrocher! Oui, vous avez bien lu, risquent de décrocher! Et ça, ça les heurte! Ils ne peuvent pas le supporter! C'est pas juste! Vite, ouvrons les écoles, qui, c'est bien connu, ignorent décrochage et inégalité des chances. D'ailleurs, on a pu constater à quel point c'est, depuis juin 2017, une priorité pour le gouvernement !
Il s'agit surtout de libérer le temps des parents et ainsi les remettre au travail. Il faudra bien que l'économie reprenne. Mais cacher cette nécessité, qui n'a rien d'illégitime, derrière des intentions vertueuses qui risquent de se révéler juste tueuses, c'est prendre les gens pour des billes. Au lieu de dire la vérité, au lieu de donner des réponses claires aux questions évidentes: Quid des masques? Du gel hydroalcoolique? Quid de l'apprentissage des gestes barrière par les plus jeunes? Des transports?
L'école, c'est comme la retraite: il y a des tas de choses à faire pour améliorer les résultats de ce que nous finançons collectivement, pour créer de la justice sociale pour les très jeunes et les bien vieux. Des réformes doivent être pensées. Encore faut-il que le but de la manoeuvre soit l'intérêt général et non celui de l'exploitation, voire la création, de marchés juteux.
Et que les communicants se mettent dans la tête qu'en cas de crise majeure, comme en ce moment, où il leur échoit d'affronter une question de vie ou de mort, prendre les gens pour des lapins de six semaines est une très mauvaise idée. La sincérité serait payante. Payante. J'emploie ce mot à dessein, car je sais qu'à des oreilles macronistes il doit sonner comme une harpe nirvanesque, un zéphyr délicieux, un tintement céleste, un écho exquis...
Voilà que je me mets à communiquer moi aussi. Et dans communiquer, y a commu...
Espace commentaire
Angel - Le 25/04/2020 à 21:54
J’aime beaucoup vos écrits Isabelle, je me permets de m’exprimer sur votre blogue et exposer mes impressions sur cette crise qui rend fou. Depuis le début de la crise sanitaire, les intentions de tous les gouvernements ne sont pas de protéger les plus vulnérables du virus mais surtout de les tenir loin du système de santé. Car en ayant trop de malades à traiter d’un coup cela compromettrait le système de santé et l’acceptation sociale du système, les gens auraient peur et pourraient s’en rebeller de multiples façons (la rupture de stock des pâtes, riz et PQ du début de crise étant un maigre avant goût) En réalité il ne s’agit pas d’aplanir la fameuse courbe mais de l’étaler dans le temps. En ouvrant les écoles, ils savent que les jeunes sont moins réactif au virus. C’est exceptionnel, habituellement ils font partis des plus vulnérables. Ils ouvrent donc la valve du déconfinement en permettant ou risquant une certaine immunité naturelle et graduelle tout en recommandant de ne pas approcher nos aïeux. Ils se fient sur les grosses chaleurs de l’été pour un ralentissement de la propagation et contrôler le flux de malades vers les hôpitaux. Ce qui est à craindre à mon avis c’est septembre quand la fraîcheur des températures va faire réapparaître les éclosions saisonnières comme la grippe, la gastro et le rhume. Le cocktail molotov des virus à l’assaut de tous. Nous avons besoin d’un vaccin sécuritaire pour en venir à bout, un médicament ne suffira pas vraiment, il aidera à raccourcir la durée et l’impact des symptômes comme le tamiflu pour la grippe mais pas plus. Les virus n’obéissent pas aux mêmes règles que les bactéries. C’est malheureux mais c’est la réalité. Oui les gouvernements devraient être plus honnêtes en rendant publiques leurs vraies intentions mais comment contenter tout le monde quand chacun y va de son avis. On nous dit que les tests sérologiques ce serait coûteux et irréalistes car il faudrait continuellement en refaire. Ils changeront peut-être d’avis comme ils l’ont fait avec les masques. Savoir c’est pouvoir choisir la bonne option. Et puis, il y a le mal invisible que génère ce confinement : les familles confinées dans un minuscule appartement, les enfants vulnérables qui se font tabasser par leurs parents, ceux qui ne peuvent pas rencontrer les petits-enfants, ceux qui meurt seul, la détresse psychologique et j’en passe. Alors en attendant les gouvernements préfèrent tataouiner.
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Isabelle Alonso - Le 26/04/2020 à 00:29
Merci!
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BOUTEILLER YVELISE - Le 25/04/2020 à 17:58
Vous faites un excellent constat Isabelle, comme beaucoup d'autres, mais combien voteront encore pour MACRON si ce dernier ose se présenter ? Beaucoup, les français sont versatiles. Ils ne retiennent rien des leçons du quotidien. Je vous embrasse.
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Isabelle Alonso - Le 25/04/2020 à 18:09
Oui, vous avez raison, je le crains... Même si là, ça va quand même très loin! Et les échéances sont assez proches pour que l'amnésie n'ait pas le temps de jouer. Encore fait-il que la gauche s'unisse, et là, c'est encore autre chose!!!!! Moi aussi je vous embrasse avec toute la prudence requise!
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