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Dégueulasse

Je sais, je sais... Il faut toujours remettre une citation dans le contexte et on risque fort de faire un mauvais procès à l’auteur d’une phrase isolée. Cependant on ne voit pas trop ce qui pourrait en sauver certaines. Je lis ce matin dans Libé l’encart consacré aux "Etats généraux du Renouveau" qui ont lieu à Grenoble les 28, 29 et 30 janvier. Je n’ai pas retrouvé la liste des intervenants qui m’aurait donné une occasion de jouer à la preuve par meuf, gageons qu’on est loin de la parité, mais quand même, y a des femmes ! Parmi elles, Laurence Parisot, présidente du MEDEF. En page 3 de l’encart, elle est citée. Je vous livre tel quel cet extrait de la pensée Parisotte : "La vie, la santé, l’amour sont précaires, pourquoi le travail échapperait-il à cette loi ?". Y a pas beaucoup de femmes dans les conférences, mais ils les choisissent ! Pour prouver qu’une nana peut être aussi cynique, aussi imbécile et aussi arrogante que n’importe qui ? C’est réussi. Il lui a échappé, à la brillante, que l’organisation sociale devrait précisément avoir pour but d’atténuer les injustices auxquelles on peut rien, et non d’en rajouter d’autres créées de toutes pièces par ceux qui profitent du système aux dépens de la collectivité ? Il faudrait que la flamboyante penseuse du libéralisme aille faire un petit tour du côté de la précarité organisée par les gens de son bord. Qu’elle ne puisse pas faire soigner ses dents, dormir tous les soirs sous abri, manger à sa faim, avoir bien chaud dans ses habits, éduquer ses enfants, partir en vacances...


Sous l’interrogation de Parisot, on sent percer le fantasme d’un retour à notre XIXème siècle, ou d’un envol pour la Chine d’aujourd’hui, un monde sans sécu, sans retraite, sans cotisations sociales, sans salaire minimum, sans contrats de travail ! Une monde enfin libéré des gueux qui prétendent vivre dignement alors qu’on est si bien à croupir dans les ruisseaux de la précarité...


Merci, Laurence Parisot, d’illustrer une fois de plus que non, les femmes ne sont pas vertueuses par essence. Je suis ravie qu’une femme ait accès à la présidence du Medef. Et que ses idées soient combattues avec la même vigueur qu’on aurait contre un homme.


iA !

20
Jan 11


Dégueulasse


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