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Excuses

L’histoire :

Le 11 aout, à 18h51, Anne Setton, une amie féministe, tweete : 

"Donc Baptiste Beaulieu, le gentil généraliste qui écrit des livres et se dit féministe, loue un utérus pour se faire fabriquer un enfant. L’égoïsme des hommes ne déçoit jamais. #StopGPA" Envoyé de mon iPhone (Agnès Setton  @DreSetton)

Je réagis, toujours sur tweeter, par : 

« Décevant, en effet ». 

Pourquoi décevant ? Parce que j’aime bien Baptiste Beaulieu, j’écoute ses chroniques sur Inter, je l’ai croisé à quelques reprises dans des salons du livre et nous avons échangé. Y compris sur la GPA. J’avais compris qu’il n’y était pas opposé comme je le suis moi-même, mais qu’il se posait des questions. Échange courtois, civilisé. Ne pas partager l’avis de quelqu’un ne m’a jamais posé de problème. Débattre, s’opposer, n’empêche pas l’estime. J’en étais là.

Déçue, donc. Seuls les gens pour qui on a de l'estime peuvent décevoir. 

Le 12/8/23 à 14 :35, Agnès Setton publie ceci :  

« J’ai supprimé mon tweet concernant Baptiste Beaulieu car on me dit qu’il aurait fait un démenti. Comme il m’a bloquée sur Instagram, je ne peux le voir mais s’il a adopté son enfant, je lui présente mes excuses ».

Il semblerait, donc, qu’un malentendu basé sur une erreur de traduction ait abouti à une fausse information. 

Si tel est le cas et s’il n’y a pas eu GPA, alors moi aussi je présente ici mes excuses à Baptiste Beaulieu. Je me sens bien soulagée de n’avoir aucune raison d’être déçue. Et j’espère que nos relations reviendront à leur état habituel d’estime et de respect. 

Ce message de trois mots m’a valu de subir une shitstorm de grande ampleur : insultes, menaces, amalgames en tous genre. Très largement disproportionnée. 

Je souhaite sincèrement à Baptiste Beaulieu de goûter à toutes les joies de la paternité. 

Je souhaite aussi à chaque femme de n’être jamais confrontée à la perspective de porter un enfant pendant neuf mois, d’en accoucher puis d’avoir à le laisser à autrui. C’est une violence intolérable. Un abus de plus dans la très longue et douloureuse histoire du patriarcat. La GPA est une question politique qui mérite des prises de position claires. La mienne l’est et elle ne changera pas, quelles que soient les tentatives d’intimidation.