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Express, arme fatale
"Femmes: L'arme du sexe"
La une de l'Express cette semaine fait parler. C'est le but. Faire parler et faire vendre, espère Christian Barbier, directeur de la rédaction, qui présente ainsi le numéro:
"
De Marcela Lacub aux Femen en passant par les lectrices de '50 nuances de Grey', de grands mouvements s'installent du côté des femmes, qui utilisent le sexe comme arme privée ou politique. [...] Il y a un mouvement de fond."
Des exemples de ces "grands mouvements"? Barbier en choisit trois: Iacub, Femen, 40 nuances de Gray (roman à succès). Rigoureuse sélection. Et complète avec ça. Reprenons:
- Iacub: elle passe son temps à affirmer que ni le viol ni l'inceste ne méritent la prison et que les hommes sont écrasés par les femmes. Puissante ennemie de l'ordre patriarcal, en effet.
- Femen: torse nu couvert d'inscriptions, tabassées par des nervis divers et variés à la plupart de leurs apparitions. L'ordre patriarcal, acculé, se défend comme il peut.
- "40 nuances de Gray", ou les recettes de jouissance d'une élève vierge et accro à son prof (détournement de majeur). Ligotée, les fesses rouges, partenaire tout puissant: le sexe "comme arme privée". L'ordre patriarcal vacille! On tremble! Rien d'aussi subversif depuis Sade et Histoire d'O!
Rappelons, puisque ça a l'air nécessaire, que le combat des femmes, c'est précisément la sortie du ghetto "Maman ou Putain" (privatisation masculine de l'utérus et du vagin, pour leur plaisir et leur reproduction) auquel le patriarcat, assisté du Droit et de la Religion les a assignées pendant des millénaires. Passer par la case sexe pour survivre, les femmes n'ont longtemps pas eu d'autre choix. Conquérir leur propre anatomie et leur autonomie a été et reste la seule ambition des femmes. Elles n'ont jamais eu recours à la violence pour acquérir leurs droits, qui dépendaient et dépendent encore des hommes, est-il besoin de le rappeler.
Mais ôtez moi d'un doute, puisque l'Express utilise le mot "arme". A quel sexe appartiennent les individus qui utilisent leur sexe comme arme par destination, par le viol? Le violeur porte son arme sur lui en permanence. Arme universelle. Tout azimut. Privée, politique, intime, publique, arme de dissuasion, d'intimidation, de guerre, de destruction massive. En France, aujourd'hui, un violeur sur cent va en prison.
Dans "Le harcèlement moral", (Éditions La Découverte & Syros, 1998) Marie France Irigoyen démontre que le pervers narcissique paranoïaque accuse sa victime de ce qu'il commet lui même. Placarder dans tout Paris que les femmes utilisent leur sexe comme arme a sans doute un sens caché dont la subtilité ne saurait échapper à Christophe Barbier.
iA!
Espace commentaire
Sylphe - Le 13/03/2013 à 22:25
De manière générale, dans le système patriarcal et misogyne, c'est typique des hommes d'accuser les femmes de ce qu'ils commettent eux-mêmes. Leur idéologie orwellienne présente les hommes comme victimes, et les femmes, boucs émissaires, sont désignées comme coupables de tous les maux du monde.
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Alice RALLIER - Le 09/03/2013 à 18:35
En tout cas, ça n'a pas l'air de marcher tant que ça. Cette semaine, il y avait des jeunes essayant de fourguer des abonnements en gare Lille Flandres. Ils étaient là, à tenter, le plus souvent en vain, d'agripper l'attention des voyageurs pressés/stressés/pas intéressés... Comme des militants :) M'est avis que c'est uniquement sur "la version Internet du journal" que l'Express va bientôt se retrouver à publier ses foutaises.
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Curko - Le 09/03/2013 à 12:28
Bonjour. Vous interprétez, une nouvelle fois, les faits en les détournant à votre avantage quitte à mentir sur les propos de l'autre. Cet article de l Express met juste en lumière une évidence à savoir que les femmes peuvent utiliser et utilisent le sexe, le désir et la libido masculine pour parvenir à leur fin. Si ce raisonnement est, je vous le concède, exagère voire faux pour les Femen , c'est en revanche tout à fait juste pour Iacub et son "livre" si tant est qu'on puisse qualifier ainsi cet objet qui mérite tout jute de caler une table de chevet. Il parait presque évident que Iacub a utilisé pour pouvoir écrire ce "livre" aussi inutile que médiocre. Elle s'est donc bien servie du sexe comme d'une arme. Bon concernant 50 nuances de Gray, lâ je ne pense pas qu'il faille y voir autre chose qu'un romane médiocre entre l'érotisme et Marc Levy , bref encore un livre dont on pourrait se passer. Il ne s'agit pas de nier que l'homme aussi se sert du sexe comme d'une arme mais ce serait être naïf que de conteste que les femmes le font également. Bonne journée.
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Isabelle Alonso - Le 09/03/2013 à 18:19
Et le déni, vous connaissez?
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Suzanne B. - Le 15/12/2015 à 13:10
Cet homme vit dans ses fantasmes.
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