Faucheuse
La Camarde sait se montrer éclectique et créer des cocktails inattendus, assembler des individus qu’elle seule peut prétendre rapprocher... La récolte du jour en morts célèbres en offre pour tous les goûts, nous fait faire le tour du monde et nous laisse pensifs… Et tristes.
L’Africaine, artiste totale, dans chacune de ses fibres, ne vivait que pour son art. Chanteuse aux pieds nus, au cœur humble, bonne vivante et paillarde, Cesaria Évora se foutait du pouvoir, du luxe, de l’argent et du confort. Sa voix portait la nostalgie, le dénuement et les racines qui font mal. La voix des peuples aux semelles de vent, la voix de l’exil. Qu’au Paradis tu gardes tes ailes, et chantes avec les anges, pour toujours.
A l’autre bout de la planète, l’Asiatique, dictateur pur jus, geôlier de son pays et donc de lui même, assassin des autres et de tout espoir, Kim-Jong-Il avait un sens artistique atrophié à l’extrême, si l’on en juge par les riantes manifestations collectives exécutées par des hordes d’écoliers dont toute marque de spontanéité devait provoquer non pas la privation de dessert mais du repas entier, non mais, on n’est pas là pour rigoler… La révolution aux dépens du peuple. La politique au pire sens du terme.
À mi-chemin entre Asie et Afrique, l’Européen, artiste dans l’âme mais artiste engagé. Homme politique au meilleur sens du terme, Vaclav Havel a su emprunter les chemins de la présidence parce qu’ils étaient aussi ceux de la liberté. Homme debout, qui choisit son destin et refusa d’opter entre politique et écriture, il joua à fond sur les deux tableaux. Intègre et facétieux, inspirateur et enthousiaste, il offre la plus belle des synthèses entre l’esprit créateur et la conscience morale. Tu restes avec nous, on va avoir besoin de ton exemple encore longtemps…
C’est pas tout ça, mais j’arrête là ce billet pré-réveillonesque. Je dois aller effectuer une synthèse personnelle entre les effets de la crise sur mon portemonnaie et les exigences de mon sapin de Noël en petits paquets bariolés…
iA !
