Le Collectif Stop Masculinisme a été lancé à Grenoble en 2011 suite aux réactions provoquées par la projection d'un documentaire "Des hommes en vrai" organisée par la mairie en présence du Réseau Hommes de la région.Le CSM s'inscrit dans la perspective d'une lutte contre le patriarcat comme système social dans lequel les hommes en tant que groupe dominent les femmes; leurs analyses sont issues du féminisme matérialiste et radical.Le CSM est mixte --parce que les hommes ne sont pas les plus légitimes pour parler des mécanismes d'oppression et de domination masculines. Mais s'il s'adresse avant tout aux hommes, ses analyses présentent néanmoins beaucoup d'intérêt pour les femmes, y compris pour les féministes.Leur livre «Contre le masculinisme» vient de sortir aux éditions Bambule.S: Vous soulignez dans votre livre que le masculinisme est avant tout une riposte aux avancées du féminisme, face auxquelles les hommes entendent garder leur pouvoir et leurs privilèges. Mais ça, ils ne peuvent pas le dire ouvertement; pour séduire l'opinion, ils doivent monter des opérations de com donnant d'eux une image plus présentable. Quelles sont les principales stratégies utilisées par les masculinistes pour s'attirer la sympathie de l'opinion publique?CSM: Effectivement, le masculinisme fait partie du «backlash», ou «retour de bâton», ce mouvement réactionnaire qui vise à remettre en cause les avancées vers l'égalité obtenues par les femmes et les luttes féministes, notamment depuis les années 70. Des hommes ne supportent pas de perdre leurs privilèges et les repères confortables que le patriarcat leur a donné. Parmi eux, certains décident d'agir, de s'organiser, pour freiner le mouvement vers l'égalité entre les hommes et les femmes et renouveler les formes de la domination masculine. Bien qu'ils s'en défendent, l'objectif des masculinistes est celui-là.Mais contrairement à d'autres sexistes ou antiféministes qui assument leur volonté de domination, les masculinistes avancent masqués et ont l'audace de se mobiliser au nom de «l'égalité», inversant ainsi les rôles. Voilà certainement ce qui fait leur originalité. Ils présentent une version mystificatrice de la réalité sociale dans laquelle les femmes ont pris le pouvoir et les hommes sont aujourd'hui contraints de lutter pour obtenir à leur tour l'égalité. Ils se posent en victime des femmes, du «féminisme qui est allé trop loin», d'une société féminisée qui nie l'identité masculine, ne laisse plus de place aux hommes, les discrimine, etc. Les masculinistes cherchent ainsi à générer de la sympathie pour leur cause.Pour ce faire, ils utilisent des ressorts bien connus, jouant du sentimentalisme (montrer des hommes qui pleurent), mettant en avant des récits personnels (au mépris des réalités sociales) et optant pour le sensationnalisme (des coups d'éclat comme celui de monter sur une grue pour se faire entendre). Du pain béni pour les médias de masse, qui raffolent de ces trois critères. S: En plus des droits des pères, un autre de leurs thèmes médiatiques est la négation de l'importance des violences masculines envers les femmes: ils prétendent que les chiffres de la police sont gonflés. Parallèlement, ils affirment que les principales victimes des violences conjugales sont les hommes mais qu'il y a un complot pour cacher ces faits. Cette explication de l'existence d'un complot féministe pour expliquer que ce qu'ils avancent sur le nombre d'hommes battus n'est étayé par aucune étude ou statistiques est elle vraiment acceptée en dehors des cercles masculinistes? CSM: Malheureusement oui, dans une certaine mesure, puisqu'il existe une certaine complaisance à l'égard des discours de plainte des dominants en général et des hommes en particulier. Depuis 3 ans, l'association masculiniste «SOS Hommes battus» organise un colloque à Paris qui bénéficie d'une couverture médiatique très large, et pour le moins suspecte au regard du nombre de participants et de la qualité et de la rigueur des interventions. Les médias accordant du crédit aux thèses des masculinistes contribuent à véhiculer et faire accepter progressivement ce fantasme que les hommes sont sinon plus, du moins autant victimes de violences conjugales. S: Les masculinistes nient l'oppression des femmes, selon eux, non seulement l'égalité est atteinte mais les femmes auraient pris le pouvoir. Comment peuvent ils faire passer la notion absurde d'un "matriarcat" alors que les femmes sont encore très minoritaires dans les sphères dirigeantes, qu'il s'agisse de la politique ou du CAC 40? CSM: Comme le dit le chercheur québécois Francis Dupuis-Déri, co-auteur avec Mélissa Blais d'un très bon ouvrage sur le mouvement masculiniste au Québec, ils utilisent par exemple la pirouette de «la première femme». Ainsi, il suffit qu'une seule ou une poignée de femmes accèdent à un bastion masculin pour que les masculinistes nous parlent de «féminisation de la société». Une seule femme pilote de chasse sur des centaines d'individu/es, et voilà que la profession a subi une féminisation. C'est effectivement absurde. Quant à la notion de matriarcat, elle pourrait prêter à rire si elle n'était pas abondamment relayée, notamment dans des formes plus édulcorées (les «problèmes» posés par des hommes élevés uniquement par des femmes, par exemple), avec en filigrane l'idée que tous les problèmes sociaux sont, in fine, de la responsabilité des femmes. Un examen rapide de quelques statistiques, (plus proche de nous que le CAC 40 ou les sphères dirigeantes: qui occupe l'espace public, la nuit notamment ?), nous confirment plutôt que le patriarcat se porte très bien. S: Il semble que la communication du masculinisme relève du "plus c'est gros, mieux ça passe". En France, les militants des droits des pères ont eu récemment leur heure de gloire avec Serge Charnay et Nicolas Moreno qui se sont perchés en haut d'une grue pour attirer l'attention des médias. Loin d'être des pères exemplaires comme ils veulent le faire croire , Charnay a été condamné à de la prison pour soustraction d'enfants et a ainsi perdu son droit de visite. Moreno est accusé de violences conjugales par son ex-femme. Diriez-vous que ces deux hommes sont assez typiques des adhérents d'associations masculinistes et que nombre d'entre eux n'ont été privés de leurs droits paternels que suite à des comportements enfreignant la loi ou présentant un risque pour l'enfant? CSM: C'est en tous cas ce que nous avons découvert en nous penchant rapidement sur le cas de cette poignée d'activistes. Les plus visibles ne sont pas les plus présentables, ce qui pourrait paraître paradoxal, s'il n'y avait encore une fois la complaisance générale dont ces individus bénéficient. Certains sont accusés de violences par leur ex-conjointe (ce qui explique et justifie que celle-ci souhaite s'en éloigner et préserver les enfants), d'autres ont été condamnés pour cela. Le cas de Serge Charnay est même particulièrement éloquent, puisque le fait d'être déchu de son autorité parentale est un fait très rare, prononcé dans les cas de violences graves. Ces profils violents et «colériques» semblent effectivement typiques des activistes de la « cause des pères». S: La garde alternée peut sembler à première vue une mesure égalitaire qui va dans le sens d'une meilleure répartition des taches entre parents. Vous dites pourtant que c'est le contraire qui s'est produit: selon vous, la rupture est pour les hommes une perte de leur position de chef de famille et, confrontés au divorce, la garde alternée leur permet de garder du pouvoir sur leur ex-femme en la forçant à rester à proximité et à les rencontrer fréquemment lors de la "remise" de l'enfant. Ceci alors même que les femmes redoutent ces contacts obligatoires et les refusent. La garde alternée aboutit elle concrètement à maintenir des femmes sous l'emprise d'hommes tyranniques et/ou violents? CSM: Oui, c'est parfois le cas. C'est pour cette raison que la garde alternée n'est ni une «bonne solution», ni «égalitaire», en soi. Il faut aller plus loin, étudier en profondeur chaque cas de séparation ou de divorce, ce qui est loin d'être le cas actuellement. Il faut considérer la protection des femmes mais aussi des enfants, comme une priorité, plutôt que la conservation des liens familiaux qui sont de plus en plus sacralisés. De plus, si l'on considère que de très nombreuses femmes préfèrent passer sous silence les violences pour que la séparation «aille vite», craignant les représailles de leur ex ou un procès qui traîne en longueur et les usent encore plus, la garde alternée – si elle peut-être une voie intéressante – n'est pas la bonne solution dans tous les cas. Et l'on comprend bien qu'elle soit un moyen de pression dont usent les masculinistes qui souhaiteraient la rendre obligatoire. S: Les masculinistes parlent de la souffrance des hommes en perte de repères, Patric Jean dit plus prosaiquement qu'il s'agit avant tout d'hommes qui ont été quittés par leur femme et qui ne le digèrent pas. Qu'en pensez-vous? CSM: Les hommes sont -ils en perte de modèles positifs? Les industries culturelles et les médias de masse regorgent pourtant de héros masculins. Dans le documentaire «In nomine patris», qui analyse les mouvements des droits des pères au niveau international, on voit un homme qui déclare en somme: «Après le divorce, vous vous retrouvez seul chez vous, les enfants ne sont plus là, votre femme n'est plus là, les meubles ne sont plus là...». Il place de manière éloquente sur le même niveau ses enfants, son ex-femme et... les meubles. Si ce sont ces repères que les hommes perdent, alors tant mieux! Il est grand temps qu'ils s'en forgent d'autres. Il faut encore une fois gratter la surface et être précis sur la «perte de repères» générale ressentie par de nombreuses personnes de nos jours. Les femmes peuvent être des boucs-émissaires pratiques, tout comme d'autres catégories sociales opprimées. En revanche, il serait plus courageux pour nombre d'hommes d'analyser les causes plus complexes de leurs maux, qui reposent sur des systèmes croisés de domination (pour n'en citer que deux: le capitalisme et le racisme) et de laisser tranquilles les femmes en général et leur ex-conjointes en particulier. S: A la racine des revendications masculinistes, n'y a-t'il pas le refus d'accepter cette notion féministe fondamentale: que le corps des femmes leur appartient? Ils ne semblent pas tolérer que la fonction reproductive des femmes, autrefois contrôlée par les hommes, leur ait échappé suite à la contraception et à l'avortement. Selon eux, une femme ne devrait pas pouvoir avorter ni mettre un enfant au monde sans l'accord du géniteur: " si nous voulons que les pères acceptent leurs responsabilités, il faut qu'ils aient leur mot à dire sur la grossesse" posent-ils. Est-ce que les "droits de l'embryon" ne sont que le masque des droits des pères et peut-on dire, sur la base de récentes décisions de justice, que ces droits sont en progression? CSM: Attention avec ce point. En effet, puisque nous ne l'avons pas précisé avant, il faut bien avoir en tête que le masculinisme est une nébuleuse qui regroupe des individus et des groupes qui ne sont pas d'accord sur tout. Cette mouvance est assez hétérogène. Si certains souhaitent effectivement la remise en cause du droit à l'avortement, il semble que cette position soit minoritaire au sein des militants masculinistes. Elle couve cependant sous les braises patriarcales de nombreux discours publics, encore une fois sous le fallacieux prétexte de l'implication des pères. C'est une manière particulièrement odieuse et insidieuse de saper des avancées sociales majeures. Gérard Révérend, président de l'association «Les papas = les mamans» (qu'on pourrait classer plutôt à gauche, si cette typologie a encore une valeur au point où nous en sommes, et sachant que les masculinistes se présentent souvent comme «apolitiques») s'offusquait publiquement, lors d'une conférence, que des femmes puissent avorter sans en informer le co-géniteur, et ceci devant une audience majoritairement féminine (voire féministe) sans que cela ne déclenche aucune protestation. Nous en sommes donc là: les masculinistes avancent masqués et opèrent un tel floutage de sens que les positions les plus irrecevables passent comme des lettres à la poste, alors que les mêmes thèses défendues clairement déclencheraient – on l'espère – une levée de boucliers. S: Il n'y a pas que des hommes dans le masculinisme, certaines femmes se font les avocates des "droits des pères", ou sont les maîtres à penser de ces mouvements, comme Marcela Iacub et Elisabeth Badinter. Les femmes masculinistes sont souvent des femmes d'exception hyper-privilégiées qui ont atteint (ou presque) le niveau de pouvoir des hommes. Comment expliquez vous cette alliance entre "femmes d'exception" et masculinistes? CSM: Si vous le permettez, nous pouvons apporter une petite nuance: les femmes soutenant l'idéologie masculiniste ne sont pas toutes hyper-privilégiées. Lors de notre travail de veille et de recension, nous avons croisé des femmes qui étaient loin d'avoir le profil d'Elisabeth Badinter ou de Marcela Iacub, qui en plus de leur capital économique et de leur position sociale élevée, sont plutôt des intellectuelles qui manient le verbe et les concepts. Certaines femmes alliées à la mouvance masculiniste sont parfois, plus simplement, des «grand-mères» qui sont prêtes à défendre (parfois jusqu'au bout, et au mépris de certains faits avérés) leur fils impliqué dans un divorce conflictuel et une bataille judiciaire. Toujours est-il que la question des femmes qui soutiennent les masculinistes reste épineuse. Ce que l'on peut dire, c'est que les hommes qui composent très majoritairement la nébuleuse masculiniste mettent en avant ces femmes pour prouver leur bonne foi, voire le fait qu'on n'aurait pas affaire à un mouvement d'hommes, voire encore que l'on serait en présence d'un mouvement égalitariste puisque des femmes y participent. On peut citer l'exemple de Nadine Geay, membre de l'association «Père-enfant-mère», qui a été désignée pour répondre à la presse et faire ainsi entendre une voix féminine, à l'occasion de plusieurs «actions perchées» organisées ces derniers mois par le «collectif de la grue jaune». Ces (très rares) cas de femmes masculinistes sont donc fortement instrumentalisés par les militants. Mais au-delà de cet exemple relatif aux choix tactiques des masculinistes, il ne faut pas perdre de vue que toutes les femmes ne sont pas égalitaristes ni féministes. Et beaucoup ne sont malheureusement pas exemptes de réflexes misogynes. S: En fait, oui, les statistiques le font apparaître, les hommes sont bien victimes de violences importantes, mais elles sont commises par d'autres hommes: crimes, rixes qui tournent mal, guerres, accidents de la route, ivresse au volant: la définition traditionnelle de la virilité implique de s'imposer par la violence, et le prix à payer est lourd, mais les masculinistes ne remettent pas le virilisme en cause, au contraire, ils le défendent. CSM: Toute une partie du discours masculiniste consiste à présenter les hommes comme les victimes plus ou moins volontairement oubliées de notre société. Ainsi, les masculinistes avancent l'idée que les hommes sont plus souvent victimes de violences que les femmes. Les statistiques ne leur donnent pas tort. Si l'on se contente de cette simple information, on peut soit s'émouvoir sur le sort des hommes, soit pousser le raisonnement dans le sens des masculinistes: si les hommes, en tant que groupe social, sont plus souvent victimes de violence, c'est peut-être bien les femmes les responsables. Or, il n'en est rien. Si les hommes sont plus souvent agressés, blessés, violentés, c'est dans l'écrasante majorité des cas le fait d'autres hommes. Et c'est bien le résultat d'un système patriarcal machiste et violent qui enjoint les hommes à s'imposer par la violence. Sur les femmes, bien-sûr, mais aussi entre eux. Les masculinistes (et les hommes qui s'interrogent sur leurs rôles sociaux) devraient donc remettre en cause tout un système politique plutôt que d'incriminer les femmes. C'est d'ailleurs ce que fait une certaine frange de la mouvance masculiniste. En effet, tous les masculinistes ne sont pas les défenseurs d'un virilisme exacerbé. Balayons devant notre porte: de nombreux groupes de développement personnel masculins, qui aujourd'hui s'insèrent pleinement dans l'idéologie masculiniste, sont plus ou moins issus du mouvement «pro-féministe», ou ont en tous cas étudié et retenu un certain nombre de leçons apportées par le mouvement féministe. Au sein du «Réseau Homme» par exemple, la virilité obligatoire est remise en cause, et l'expression des émotions est très valorisée. Mais toute analyse globale, sociale ou politique des rapport hommes – femmes est bannie. Une volonté de changement personnel est certes louable, mais à force de se regarder le nombril, tout devient uniquement question de psychologie, de parcours individuels, d'anecdotes. Une démarche bien arrangeante pour les hommes... Sous couvert de recherche de «l'harmonie entre les sexes», on nous sert une fois de plus une vision du monde androcentrée (mettre les hommes au centre de toute réflexion). Ce glissement est particulièrement pernicieux et difficile à combattre. Le recours à la violence, légale ou non, est largement le privilège des dominants. S: Oui, en effet. Les masculinistes prétendent pourtant que les hommes sont fréquemment violés par les femmes, et que c'est un tabou: ce serait très répandu, mais on ne le sait pas parce que là aussi , il y aurait une omerta. Et là aussi, oui, il y a des hommes violés, surtout quand ils sont jeunes, mais par d'autres hommes , pédocriminels , dans les prisons ou à l'armée. Les violeurs sont très conscients des rapports de force et s'en prennent aux mâles les plus faibles pour les inférioriser en les féminisant: dans leur optique, la façon la plus radicale de déshonorer un homme, c'est de le traiter comme une femme. Lorsque les filles avaient des performances scolaires moindres (dans certaines matières) que celles des garçons, on prétendait que parce qu'elles étaient moins douées; maintenant que c'est l'inverse, les masculinistes prétendent que c'est parce que l'enseignement est trop féminisé. S'il est féminisé, c'est parce qu'il est mal payé et que les hommes ne veulent pas y entrer. Qu'en pensez-vous? CSM: La thèse des garçons victimes de l'institution scolaire est notamment défendue par Jean-Louis Auduc (un directeur d'IUFM, membre du Parti Socialiste et chargé de mission sur le thème des «violences scolaires»), auteur en 2009 du livre «Sauvons les garçons!», où il soutient entre autres que «l'école est sans doute l'un des seuls lieux où le genre masculin est une particularité disqualifiante». Cette énième thèse victimisante ne tient pas la route si l'on fouille un peu. Certes, il y a désormais plus de filles que de garçons qui obtiennent le baccalauréat, mais après, cela se complique. Le système méritocratique s'arrête là, et le «plafond de verre patriarcal» réapparait: plus de garçons dans les grandes écoles, dans les filières valorisées (informatique, ingénieurs...). Nous rappelons par ailleurs que la sociabilisation plus agressive des garçons les conduit souvent à s'affirmer en transgressant les règles posées par l'institution scolaire, mais les comportements «agités» sont toujours plus tolérés, ou plutôt jugés comme normaux lorsqu'il s'agit de garçons. Les filles qui sortent du rang subissent une répression sociale bien plus forte. On peut donc expliquer leur caractère studieux à l'école par le fait que nombre d'entre elles ont bien compris qu'en se conformant aux attentes de l'Education nationale, elles peuvent s'ouvrir des portes vers plus d'indépendance et fuir d'autres terrains d'oppression (notamment la famille). Mais encore une fois, cela se vérifie jusqu'à un certain stade: au cours des études universitaires, beaucoup sont rappelées à l'ordre et laissent la place aux garçons. Sur la féminisation de la profession d'enseignant/e, on peut faire une analyse quasi-similaire. Alors que par le passé la profession était essentiellement masculine (on songe à la figure très valorisée du maître républicain du début du XXème siècle), les femmes ont petit à petit pris une place. Quelle est-elle? On trouve une écrasante majorité de femmes pour s'occuper des enfants en bas âge (93% d'enseignantes en maternelle), puis, peu à peu, les statistiques s'inversent. A l'université, ce sont les hommes qui dominent (seulement 34% de femmes qui enseignent à la fac). Les hommes ont donc lâché aux femmes les rôles les moins prestigieux de l'enseignement, mais tiennent toujours le monde universitaire, lieu de production de savoir. Plus on monte dans la hiérarchie (sociale, salariale...), plus les femmes sont absentes. Sur la manière de faire, enfin, une des thèses sous-jacentes des hommes qui s'alarment pour leurs jeunes alter-ego est que, étant donné qu'il y a de plus en plus de femmes enseignantes, celles-ci seraient plus favorables aux filles. C'est le même argument que l'on retrouve pour les juges aux Affaires familiales. Etrange théorie: reproche-t-on aux hommes juges ou instituteurs de favoriser les garçons? Point de complot féminin, ici non plus, mais plutôt des craintes masculines. Matriarcat? La classe politique est composée à 80% d'hommes, la quasi totalité des entreprises du CAC 40 sont dirigées par des hommes. Ce sont des mythes alimentant la paranoia des dominants dépossédés. S: Le patriarcat n'est pas un système abstrait et extérieur: peut-on dire que chaque homme en bénéficie et en est le vecteur? CSM: Ce constat, mis en lumière par les féministes, est le plus dur à avaler pour les masculinistes «de gauche», ceux qui souhaitent remettre en cause certains rôles genrés. S'ils reconnaissent l'existence d'un système d'oppression des hommes sur les femmes, il refusent cependant de reconnaître qu'ils en sont partie prenante. Pour le dire plus simplement, il y a effectivement pour eux des «méchants hommes» qui battent leur femme, mais eux sont gentils car ils font la vaisselle. Impossible pour eux, encore une fois, d'avoir une vision systémique, de considérer la société dans son ensemble. Pourtant, qu'ils le veuillent ou non, tous les hommes bénéficient des privilèges associés au genre masculin: parler plus fort et plus souvent, occuper l'espace, ne pas anticiper, passer peu de temps à l'écoute des autres, faire des choses sans même se poser la question de savoir si l'on est légitime.... Et sont, très souvent sans même s'en rendre compte, des vecteurs et relais de ce système. C'est ce que Léo Thiers-Vidal, un militant anarchiste qui s'est intéressé à sa position d'homme face au féminisme, voulait développer en «pensant les rapports sociaux de sexe à partir d’une position sociale oppressive». Quand on est blanc/he en France, on n'a pas la même vie que quand on est noir/e, et on bénéficie de privilèges, même si l'on est anti-raciste. Le même mécanisme est à l'oeuvre dans les rapports sociaux de sexe. Une évidence parfois utile à rappeler, mais impossible à accepter pour les masculinistes. Par ailleurs, si des hommes souffrent de certaines normes patriarcales, il ne s'agit pas de ceux qui constituent le gros des troupes de «la cause des hommes». Masculinité en crise? Il s'agit de nouveau d'attirer toute l'attention sur les hommes, ils ressentent le peu de pouvoir qu'ils ont perdu. Masculinité réformée? Dans les groupes de parole non-mixte qui y travaillent, il s'agit de sauver quelque chose de la masculinité alors que celle ci n'existe que par la domination sur les femmes. La mouvance masculiniste peut être vue comme une réaffirmation de la domination masculine, y compris de manière plus «douce» en apparence que sa version traditionaliste. La rédéfinition d'une identité masculine va dans ce sens. Or, tant que nous évoluons dans un système patriarcal (ce que certains masculinistes trouvent le moyen de contester...) il n'existe d'identité masculine que dominante. Nous pensons donc qu'il est vain, très difficile, voire dangereux de vouloir sauver quelque chose de cette identité-là. Nous préférons chercher à changer les rapports sociaux. Bien-sûr, pour les hommes, cela peut commencer par des changements personnels: se reconnaître comme dominant (cf Léo Thiers-Vidal), «refuser d'être un homme» (cf John Stoltenberg) http://www.isabelle-alonso.com/john-stoltenberg en laissant de côté des privilèges, se solidariser avec les luttes féministes. Le cas échéant, on sombre dans un discours de plainte très discutable. La prétendue crise de la masculinité est plutôt un «discours de crise» (Dupuis-Déri), et cela fait une grosse différence. Le «discours de crise» est un procédé rhétorique utilisé par les groupes sociaux dominants pour réaffirmer leur domination: «racisme anti-blanc», «mal-être des cadres», patrons «pris en otage» lors d'une grève, etc., autant de retournements de rôles et de sens, de contre-feux allumés par ceux qui détiennent le pouvoir pour éviter de se remettre en question. |
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alonso - Le 23/02/2014 à 20:31
Bonjour, Isabelle, il se trouve que je m'appelle Isabelle Alonso, si, si ! Je vous suis depuis longtemps et j'aime beaucoup vos écrits. Vous avez raison de décrire le mécanisme des masculinistes. Ils sont inquiétants, il faut garder un œil la dessus. Ceci dit, dans mon entourage en tout cas, aucun homme ne les prends au sérieux. Je reste optimiste ! No pasaran !
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Isabelle Alonso - Le 24/02/2014 à 10:39
Je vous salue, chère homonyme! Les masculinistes sont très relayés médiatiquement, restons donc vigilant-e-s. Ils sont très minoritaires (autant que pathétiques) et doivent le rester. ¡Claro que no pasaran!
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Laetitia - Le 17/02/2014 à 18:16
Ah non ! Pardon, je n'ai pas tout lu, mais mon oeil a été attiré par la partier concernant les pères demandant la garde alternée "pour continuer à maintenir l'emprise sur leur ex-femme". STOP ! Je suis la compagne d'un homme qui voit son ex-femme agir comme bon lui semble avec ses enfants, sans aucune considérationpour les deux pères de ses deux enfants, au seul motif qu'elle est une "victime"... De tout et de rien ! Le résultat est désolant : les enfants, qui ont la chance d'avoir deux parents chacun, deux parents aimants, s'en voient séparer par plusieurs centaines de kilomètre au gré des amours de madame. Et les tribunaux abondent dans ce sens ! Je suis féministe, JE SUIS FEMINISTE et n'ai honte de le dire à personne, et encore moins à mon conjoint, et cet exemple est l'exemple flagrant que le féminisme le concerne aussi : quand l'égalité sera partout, alors on pourra envisager le rôle des pères plus sereinement. Mais nous, féministes, anti-masculinistes, etc, ne nions pas la réelle souffrance de ces pères écrasés par des mères, des femmes, une société qui met la mère au rang de première à éduquer l'enfant. Tant qu'ils sont deux à le vouloir, laissons l'enfant profiter des deux ! Et le père qui voudra avoir la garde partagée pour garder du pouvoir sur son ex-femme sera bien mâri d'avoir à s'occuper du bambin à égalité... sauf si en fait c'est son souhait profond... Nous même voulons notre libération par rapport à cela : ne culpabilisons pas les hommes de vouloir nous soutenir au pretexte "que c'est un moyen de garder l'emprise sur leur ex-femme" : combien sont-ils pour qui c'est le cas ? Nombreux sont ceux qui n'osent même pas demander la résidence alternée parce qu'ils sont contrits dans cette idée de "l'enfant est mieux avec la mère". Battons-nous contre cela, féministes de tous sexes, pour l'égalité père-mère ! Je vais me lancer à lire l'article pour voir si je suis en fait complétement à côté de la plaque...
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Isabelle Alonso - Le 17/02/2014 à 18:46
Attention! Le problème ne se pose que dans le cas des hommes violents, plus fréquents qu'on ne croit et qui instrumentalisent leurs enfants. Dans ce cas la garde alternée peut se révéler une catastrophe. Bien sûr que des mères peuvent mal se comporter, personne n'a jamais dit que pour être mère on n'en était pas moins humaine! Mais la campagne des pères perchés ne fait que dissimuler de l'hostilité envers les mères et un machisme qui pour avancer masqué n'en est pas moins réel. De toutes façons, entre personnes de bonne volonté, le débat est non seulement possible mais souhaitable. J'espère que la lecture attentive de l'article vous en aura convaincue.
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Laetitia - Le 18/02/2014 à 08:29
Bien, j'ai pris le temps de lire l'article de bout en bout, et il est édifiant de vérité, de ce masculinisme suintant si présent aux côtés du machisme encore tellement ambiant... Alors, même si on peut faire ce qu'on veut des chiffres, parfois j'aimerais de vrais chiffres : combien sont-ils/elles à se revendiquer masculinistes ? Et les féministes ? Et les populations touchées ? On parle des violences faites aux hommes, et effectivement on tend trop à vouloir en rendre responsables les femmes, quand un simple coup d'oeil alentours nous convainc que les violences faites aux hommes proviennent d'autres hommes en immense majorité. Et cette plainte que j'entends de plus en plus, de violence morale, de "femmes qui poussent à bout, qui poussent à battre" (de base l'expression me hérisse !). Mais la réflexion est intéressante : quelle place la femme qui prend enfin la parole essaie t'elle de trouver, et comment mieux s'y prendre qu'en agressant, même verbalement ? [attention, cela n'excuse rien !] Et comme mon message d'origine parlait d'hommes et de garde d'enfant : combien sont-ils à demander la résidence alternée ? Pour ceux qui ne la demandent pas, combien sont-ils à ne pas la demander par choix ("bon débarras !") ou par contrainte sociale ("l'enfant sera bien mieux chez sa mère" => ne nions pas que ce discours est plus qu'ambiant, surtout pour les enfants en bas-âge, et jusque dans les rapports d'expertises des juges aux affaires familiales. N'oublions pas que la mode en ce moment tend vers le "maternage" - allaitement, portage, cododo, et bouh à la mauvaise mère qui ne s'y plierait pas pour son enfant (tient, énoncerais-je un brin d'E. Badinter dans mes propos ?). J'aimerais tellement qu'on pose la question différemment !). Alors oui, le patriarcat et le machisme éxistent bel et bien. Oui, des hommes, sous couvert d'anti-machisme mais inquiets quant à leur place, vont se ruer vers les discours masculinistes, ou au moins faire leurs certians préceptes, et pour le vivre au quotidien avec l'homme le plus tendre du monde, parfois c'est un CALVAIRE pour lutter avec lui contre ces idées reçues... On y arrive petit à petit, on avance chacun sur nos failles personnelles... C'est long et ce n'est pas la préoccupation majeure du dominant (celui qui m'aime en l'occurrence a intérêt à s'y intéresser, bien que mon entourage entier, ma soeur comprise, me disent que je ne devrais pas le rendre militant d'une cause qui n'est pas la sienne... Ben mince alors !). Comment aborder la question sereinement ? Je sens que je vais lire le livre du CSM, mais je ne parviendrais jamais à lui faire lire à lui, qui pourtant tente de rester ouvert quand ses copains le moquent. Le chemin est tellement ardu ! Merci d'alimenter richement ma réflexion !
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Laetitia - Le 19/02/2014 à 18:45
Gné ? J'avoue ne pas avoir tout compris à votre raisonnement. Par contre je crois comprendre que vous pensez que le féminisme vise à ce que les femmes prennent enfin l'ascendant sur les hommes, et que le masculinisme n'est qu'un simple mouvement pour remettre les choses à plat... Il est fort recommandé de recommencer toute lecture, notamment de ce blog, par le menu car je pense que vous vous fourvoyé, enlevez-donc ce doigt de votre pauvre oeil qui ne demande qu'à souvrir ;)
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Alain SERVAIN - Le 18/02/2014 à 13:33
Je suis profondément féministe et masculiniste! En termes clairs, et peut-être un peu trop naïvement, je pense que la Nature (ou Dieu, ou je ne sais qui pour les Croyants de toutes religions) la Nature, disais-je, a fait de nous des êtres sexués, ne serait-ce que pour une nécessaire complémentarité. Même les plantes ont leurs organes mâles et femelles! Certainement plus intelligentes(!) que l'Homme, elles ne se livrent à aucune bataille des genres. Pour moi, il devrait en être de même chez l'animal dit dit "supérieur" qu'est l'Homme. Je ne vois vraiment pas en quoi un sexe devrait dominer l'autre! Nous avons même fait de grands pas puisque l'on voit de plus en plus de femmes exercer des métiers que l'on réservait aux seuls hommes. Voilà qui devrait inciter l'homme à un peu plus d'humilité! Il est vrai que la Politique actuelle avec cette théorie des genres nous emmène je ne sais où. A l'Ecole, la sexualité prend plus d'importance que la lecture, le Français, les Mathématiques: on voit les résultats. Selon FREUD, le grand Maître à penser, à sa naissance et jusqu'à 3 ou 4 ans, l'enfant est quasiment "asexué" ou "bisexué". Je pense qu'il appartient aux Parents (et non pas à l'Ecole!) d'aider leur Enfant à préparer sa sexualité et, ce, dans le respect de la différence de l'autre! A une époque où l'on a créé le mariage pour tous, où on s'achemine très hypocritement vers les moyens de reproductions contre nature que l'on sait, comment pouvoir prétendre qu'un sexe est supérieur à l'autre? Ce débat est d'un autre temps! Qu'il subsiste dans certains Pays dans lesquels la Femme se laisse dominer, c'est déjà un insupportable "spectacle"! Mais que dans nos civilisations prétendument évoluées on en soit encore à débattre d'un tel problème, c'est dégradant: sommes-nous réellement sortis du Moyen-Age? J'en doute!!! En tout état de cause, je maintiens mon propos initial, je reconnais l'existence des deux sexes et, surtout, leur égalité dans la complémentarité. Le complément de 1 à 2, c'est 1; ce n'est pas 1,75 + 0,25, même si, mathématiquement, c'est vrai!
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milnines - Le 08/12/2014 à 22:25
Si vous pensez encore que Freud est un grand Maitre ) penser, alors la messe est dite...
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Suzanne B. - Le 29/12/2015 à 14:03
J'ai un peu de mal avec les gens qui rejettent un penseur parce qu'il était misogyne. Il l'était on ne peut en douter. Cependant, il a ouvert la voie à des processus de pensée qui ont permis aux féministes de comprendre la phallocratie. Lui-même était phallocrate sans bon sens ce qui ne l'empêchait pas d'être puritain. Si on tient compte de son parti-pris, il y a des choses intéressantes dans son œuvre qui originent peut-être de son côté féminin!
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Archibald - Le 16/07/2014 à 18:33
Bonjour, je tenais à vous dire qu'il y avait plusieurs points qui me choquaient dans vos propos: l'association SOS hommes battus est une association récente qui peut permettre d'aider des hommes à s'en sortir et en aucun cas il n'empêche le combat pour aider les femmes battues. Après il faut savoir qu'en ce qui concerne les violences conjugales les hommes représentent tout de même 25% des victimes ce qui n'est pas négligeable (Cf. ONDRP). Avant 2007 les hommes n'étaient même pas interrogés dans les enquêtes! J’ai de nombreuses fois entendu le discours féministe dire que de toute manière dans 98% des cas c'était la femme qui était victime (ne s'appuyant sur aucune étude!) Des études notamment américaines et canadiennes ont montré elles que la part d'hommes et de femmes victimes étaient similaires. Bien sûr les féministes disent que ces études sont truquées mais elles n'ont fait aucune contre-enquête! Pourquoi les féministes ne veulent pas interroger les femmes et les hommes pourquoi leurs études se bornent à interroger les femmes seulement? Bref, je ne suis pas féministe et ceci pour toutes ces raisons.
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Isabelle Alonso - Le 17/07/2014 à 15:20
En filigrane, dans votre message, la négation de la violence machiste. Le désir, contre toute évidence, que cette violence là n'existe pas. Mais elle existe. Procurez moi des rapports médicaux des urgences aux hôpitaux décrivant les blessures infligées à des hommes par des femmes. Vous ne le pouvez pas, parce que ça n'existe pas dans les mêmes proportions. Lisez les journaux. Oui, les hommes battus existent. Mais mettre les deux phénomènes en parallèle et prétendre qu'ils sont équivalents est une aberration. Vous n'êtes pas féministe? Ça n'avait échappé à personne!
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Amenesh - Le 08/09/2014 à 14:04
Je ne comprendrai jamais pourquoi les réactions sont aussi extrêmes. Archibald dit que quelque chose d'autre existe aussi, et vous, Isabelle Alonso, réagissez comme si, ce faisant, il niait l'existence d'autre choses alors que les deux co-existent tout simplement. La réalité des hommes battus est difficile à évaluer/chiffrer pour la simple et bonne raison qu'on imagine à peine que ça existe. On ne peut pas voir si on ne prend pas la peine de regarder. La violence dont peuvent être victime les hommes est probablement différente, moins physique, plus psychiques. Celà mériterait enquête sérieuse, tant pour aider les victimes que pour désamorcer les fantasmes sexistes. Pour ma part, je crois que l'erreur principale d'une certaine frange du féminisme est de nier ce qu'elle dénonce. En niant que les hommes puissent subir le système car il est définit comme mettant les hommes au dessus de tout, on fait l'impasse sur les injonctions que subissent les hommes. Bien sûr de manière générale, les femmes en subissent au moins autant, sans compter les discriminations, les violences etc. Mais si on veut désamorcer un système, il ne faut pas exclure une partie de ceux qui le composent... Même si il est évident qu'il y a des priorités, une priorité ne doit jamais être une exclusivité et les réactions souvent unilatérale alimente l'extrêmisme de ceux qui veulent aussi défendre les hommes. Il y a des rétrogrades finis qui veulent de la domination masculine, et d'autres qui veulent un monde nouveau pour tout le monde et pour ça il faut évidemment qu'ils portent aussi leur voix sur la scène médiatique. Certains groupes se disent masculinistes tout en se définissant d'une manière totalement différente de ce qui est décrit dans cette interview, jamais anti-féministe. Les hommes et les femmes sont acteurs du systèmes et le système ne pourra changer si l'on prend, à termes, en compte l'ensemble des acteurs.
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Isabelle Alonso - Le 09/09/2014 à 18:24
Si je publie des interviews, c'est justement pour que s'expriment différents courants. "Stop masculinisme" s'exprime, vous vous faites une opinion. Ça me va. Ce qui est irritant, à la longue, c'est qu'à chaque fois qu'on décrit les effets, les mécanismes du pouvoir masculin, dont certains nient encore la simple existence, on se retrouve avec des arguments affirmant que les hommes aussi sont victimes de violence, etc… Mais que je sache nulle société n'a JAMAIS établi par la Loi et la violence la domination des hommes par les femmes. Nulle part sur terre les hommes ne doivent obéir a des lois écrites votées et imposées par les femmes. C'est de ça qu'on parle. Du patriarcat. Jamais aboli, nulle part. Pas non plus en Europe Occidentale au XXIème siècle. Que les individus hommes subissent violences et injustices, oui, évidemment, mais ça ne constitue pas un SYSTÈME de domination. Le féminisme c'est la description, analyse,contestation et subversion d'un système. Pas un catalogue de vicissitude.
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Archibald - Le 04/10/2014 à 12:57
"Mais que je sache nulle société n’a JAMAIS établi par la Loi et la violence la domination des hommes par les femmes. Nulle part sur terre les hommes ne doivent obéir a des lois écrites votées et imposées par les femmes." Mais pourquoi? Pourquoi dans ce sens? et pourquoi partout? Pourquoi les femmes n'ont jamais voulu dominer les hommes?
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Suzanne B. - Le 29/12/2015 à 14:11
C'est un argument bien connu des masculinistes! Vous savez ces types qui prétendent vouloir obtenir la garde partagée pour ne pas payer de pension alimentaire et se payer des prostituées. Ceci est un autre forme de violence que ces gentils messieurs exercent autre que celle qui s'étale dans les journaux en lettres de sang!
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Gérard Verner - Le 29/01/2017 à 22:58
Donc la famille est un terrain d'oppression pour les femmes désormais ?! Mais quelle honte de dire des choses pareilles... C'est criminel, ravageur et totalement cynique et irresponsable. A force de détruire des familles (et leurs enfants), c'est la société toute entière que vous destructurez chaque jour davantage. Honte à vous.
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Isabelle Alonso - Le 30/01/2017 à 12:40
Relisez vos classiques. La famille a toujours été un terrain d'oppression. Pas seulement, mais aussi. S'attaquer au messager plutôt qu'à ce qu'il annonce est un grand classique. Deux enfants par jour, une femme tous les trois jours en meurent. Aujourd'hui, en France. Le dire serait cynique et irresponsable. Honte à moi, d'après vous. Brillant.
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