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J’en voeux !

J’aurais bien aimé, en ce début d’année, me sentir submergée par l’optimisme et la foi en des jours meilleurs, mais bon, j’ai beau retourner le journal dans tous les sens en espérant qu’il en tombe des raisons de se réjouir, force m’est de constater que ça refoule vilain, ça crognotte, ça fouette. Du moins en ce qui concerne les Terriennes. Les révolutions arabes qui nous ont tant enthousiasmés il y a un an sont en train de virer au religieux. Quand la religion marque des points les femmes en perdent, il faut le savoir. Pour nous autres Occidentales, c’est la finance qui rétrécit le terrain. Quand l’argent se fait rare et cher, ce sont les pauvres qui trinquent en premier. Et les plus pauvres sont des femmes. Je pourrais continuer la litanie sur tous les plans et sous toutes les latitudes... Mais je n’ai pas envie.


Alors quoi ? Alors chantons ! J’ai retrouvé une antienne de Piaf, qui date de 1946. Les femmes sortaient de la guerre, elles avaient un pays à reconstruire, tout juste le droit de voter mais pas celui de contracepter, bref, les nanas n’avaient guère de raisons de rigoler, mais ça leur ruisselait dessus comme l’eau sur les plumes d’un oiseau. Il y a des choses que personne ne peut nous voler. De l’air frais, du soleil, des étoiles et des baisers. Et une voix pour fredonner :


Je m’en fous pas mal / Y peut m’arriver n’importe quoi / Je m’en fous pas mal / J’ai mon dimanche qui est à moi / C’est peut-être banal / Mais ce que les gens pensent de vous / Ça m’est égal ! / Je m’en fous ! / Il y a les bords de la Seine / Il y a l’avenue de l’Opéra / Il y a le Bois de Vincennes / Quel beau dimanche on a là / Et puis, y a le bal / Qui vous flanque des frissons partout / Y a des étoiles / Qui sont plus belles que les bijoux / Y a les beaux mâles / Qui vous embrassent dans le cou / Le reste, après tout, / Je m’en fous !


Que ça ne nous empêche ni de résister, ni de lutter, ni de la ramener. Mais que ça nous rappelle que nous sommes en vie et que c’est si bon... Je nous souhaite, donc, pour l’année qui commence, une chanson pour chaque circonstance, de ça m’énerve à ça branle dans le manche, en passant par le temps des cerises et merci la vie....


Pour conclure, ce petit bijou de transmission, de femme à femme, ensemble, sur la même scène . Talent, espoir, solidarité.


Nous voulons du pain, mais aussi des roses !, scandaient jadis les ouvrières en grève. Tant qu’à faire, on veut aussi des chansons.


iA !

10
Jan 12


J’en voeux !


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