Depardieu. Comme beaucoup, j’adore l’acteur. Sa délicatesse, sa force, sa subtilité, sa puissance, son rire, j’adore tout ça. Et même si je tiens le film qui le fit découvrir, j’ai nommé cette bouse intitulée les Valseuses, pour une dégueulasserie machiste, je ne me lasse pas de lui en tant qu’artiste. J’aime les grands acteurs et il en fait partie. Un géant. Dont la carrière est largement derrière lui.
Voilà qu’il porte sur ses massives épaules le colossal non-dit de la culture du viol, tel un chiffon rouge dans lequel s’engouffrent les débats. Les médias adorent agiter des questions mal posées. En concentrant sur sa personne des interrogations biaisées Depardieu sert de paravent, oppose un écran opaque aux vraies remises en cause, celles qui révulsent l’ordre patriarcal. On en est à se demander si Depardieu serait un vrai violeur ou juste un joyeux luron, certes un brin lourdingue, mais qui « fait du gérard » et c’est pas bien grave, hein, sacré Gérard ! Quoi, il laisse ses gros doigts trainer dans les culottes de stagiaires terrorisées ? On va pas en faire un fromage ! Quoi, ses partenaires tout autant tripatouillées en plein tournage n’osent pas réagir ? C’est le jeu, ma pauvre Lucette ! Le statut du grand tourmenteur est tel que nul n’ose le contrarier sur les plateaux. D’autant plus que quand il n’est pas bourré il se montre charmant avec les équipes. L’ogre du cinéma français se comporte comme un sagouin et voilà que ça a l’air de surprendre médialand ? J’ai moi-même publié, sur ce site, en 2004, un texte (https://www.isabelle-alonso.com/articles-1/plus-ou-moins-depardieu-21) sur le sujet qui n’avait déjà rien de nouveau, vu que ça fait quarante ans que ça dure et que tout le monde le sait, et que personne ne fait rien. Alors pardon mais qu’on ne nous fasse pas le coup du scoop quand on nous sert du super réchauffé. Le problème n’est pas Depardieu, le problème c’est l’hypocrisie générale. Tout le monde aujourd’hui se déclare horrifié par les violences « sexistes et sexuelles », comme on dit pour ne jamais employer le terme « violences machistes » qui dénoncerait trop clairement les coupables. Mais sous la fausse empathie, sous la question de savoir s’il faut empêcher le Gros de tourner ou effacer ses films passés ou que sais-je quel autre coup d’épée dans l’eau, la culture du viol s’accroche, résiste, persiste et signe. Tant qu’on en sera à se demander si oui ou non on retire sa légion d’honneur au Falstaff du cinoche hexagonal, abus et agressions continueront tranquillement à l’abri des leurres posés par la vigilance patriarcale. Silence, on viole…
Les grandes actrices, que j’adore aussi, figurez-vous, les Bardot, Bouquet, Baye, Ardant, etc, surprennent quand elles prennent la défense du pachyderme. Elles ne font que révéler par la candeur de leurs propos qu’elles ont débuté dans la carrière à une époque où elles n’avaient pas l’ombre d’un choix. Sous contrôle machiste absolu. N’aiment pas les emmerdeuses ces types-là. Ça faisait tellement partie du jeu qu’elles l’ont intégré dans leurs schémas mentaux : soit elles laissaient faire, soit le cinéma se passerait d’elles. Sans compter qu’à ce jour, devenues elles-mêmes des stars telles que personne ne se permettrait de les agresser, elles peuvent se contenter de défendre celui qui est leur ami, qu’elles voient sous un angle différent et ce n’est pas moi qui irai le leur reprocher. Chacun·e sa logique. Ne dit-on pas qu’une amie (ou un ami) est celle, ou celui, qu’on appelle en pleine nuit quand on a tué quelqu’un et qu’on ne sait pas quoi faire du corps ? Voyez-vous comme il est simple de dériver vers une toute autre question quand le sujet principal n’est pas posé ?
L’important n’est pas là. L’important est ailleurs. Notre société est tissée, au plus profond de ses moindres filaments, dans la culture du viol. Quiconque en doute peut se référer aux mythologies grecques et romaines qui chroniquent ad nauseam les multiples manières dont héros et dieux s’y prenaient pour agresser les femmes et leur imposer des enfants non désirés. Ça fonde les structures mentales en vigueur aujourd’hui. Depuis toujours, chaque jour, tout le temps, par tous les temps, partout, dans tous les milieux, à toute heure, des agressions sexuelles sont commises par milliers. Sur des femmes adultes, et surtout sur de très jeunes femmes, des mineures, et aussi sur d’innombrables enfants. Oui, des enfants. Ne pas les oublier dans l’atroce décompte des démolis de l’ordre sexuel dominant. On le sait. Plus personne ne le nie. Mais on persiste à faire mine de s’en étonner. L’immense majorité des victimes resteront silenciées à l’ombre du grand étouffoir patriarcal. Pendant que les médias distraient la galerie, des bataillons de blessé·es pansent leurs plaies dans l’obscurité. Et c'est vers elles que se tourne ma solidarité, ma sororité premières. Non seulement je les crois, mais je les soutiens inconditionnellement.
Allumer des projecteurs sur cette nuit. Que la loi cesse de protéger les violeurs. Traquer la culture du viol dans ses moindres recoins. Dans ses affirmations les plus écrasantes : pornographie et prostitution. Au lieu d’ergoter à l’infini sur sa Légion d’Honneur, dont je rappelle que le Massif la partage, entre autres, avec Franco et Poutine (ce qui relativise la notion d’honneur) ne serait-il pas plus avisé de dédier de l’espace médiatique aux juristes, en particulier féministes, qui travaillent depuis des années sur la manière dont la loi pourrait être changée ? Par exemple, Catherine Le Magueresse, dans son livre Les pièges du consentement (éditions iXe, 2021) tente de répondre à la question « Que vaut le consentement d’une femme dans un contexte de domination culturelle ? ». Il s’agit de réfléchir, de s’inspirer de législations fonctionnant déjà dans d’autres pays, de donner à ce débat vital la place qu’il mérite. On préfèrerait l’écouter elle plutôt que les ex-présidents. Macron prend la défense de l’acteur tout en affirmant son attachement à la cause des femmes. Hollande affirme ne penser qu’aux victimes. C’est déjà moins obscène. Mais si vous étiez sincères, vous qui avez eu ou avez encore le pouvoir d’agir, vous auriez moins parlé et plus agi. Vous êtes des bavards immobiles.
Quant au boys club qui monte au créneau dès qu’un des leurs est égratigné, qu’il s’appelle Depardieu, Hulot, PPDA, Besson, Beigbeder, Gainsbourg, Polanski, Bedos, Cauet, Plaza ou autre (et tout laisse penser qu’ils sont beaucoup plus nombreux), arrêtez les gars, mettez une sourdine. Ça se voit trop qu’en défendant vos potes, vos copains, vos Gérards à vous, vous ne cherchez à protéger que vos privilèges.
Depardieu en Père Noël, avec dans sa hotte des lois rédigées par des juristes qui ont compris le problème et veulent se donner les moyens de le résoudre, c’est le cadeau que je nous souhaite. A toutes et tous.
Joyeux Noël.
Espace commentaire
Florence Mamie - Le 26/12/2023 à 17:19
Merci Isabelle Alonso de remettre les pendules à l’heure, merci pour votre analyse perspicace et merci de m’avoir fait découvrir la maison d’édition iXe. Joyeuses fêtes loin des machos. Florence.
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Isabelle Alonso - Le 26/12/2023 à 19:40
Merci!
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Robert Marnette - Le 28/12/2023 à 19:18
Recadrage pertinent, magnifiquement exprimé. Retour à ce qui est, càd la réalité. Merci.
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Suzanne Haim - Le 29/12/2023 à 07:17
Enfin une véritable courageuse qui ose affronter celui qu'on nous présente comme un monument intouchable: Isabelle Alonzo, votre commentaire est remarquablement écrit et documenté. Ce déploiement de soutien a Gérard soul Depardieu ouligne l'écoeurante hypocisie de ce métier oublieux de ce que furent il y a peu encore la misogynie et le machisme règnants dans ce monde. Merci encore Isabelle Alonzo.
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denise faurat - Le 29/12/2023 à 15:57
quelle éblouissante analyse puisse que beaucoup d hommes et de femmes lisent vos mots j aimais beaucoup la femme que vous étiez mais maintenant je vous adore j’espère au moins que cela fera avancer les réflexions de chacun je suis une toute petite femme de 81 ans et de surcroit très malade mais j ai moi aussi checher toute ma vie a faire en sorte que ce monde se bouge bien a vous denise faurat-lavenu
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Adeline K - Le 30/12/2023 à 21:55
Merci Madame, j'aime votre écriture ! Actuellement en train de lire votre livre "Pourquoi je suis Chienne de garde", je me disais que tous ces noms auraient bien été dans ce livre !
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Marc D - Le 30/12/2023 à 23:25
très bon livre en effet que je recommande ; et très bon article aussi sur ce porc et ses semblables !
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gérard - Le 07/01/2024 à 19:06
Le viol ! le viol ! le viol !, ce n'est pas en sautant sur son siège qu'on résoudra le problème ! Un monde va mal parce qu'un monde n'a plus de repère. Nous sommes noyés dans un océans de mensonges, la confusion règne à tous les étages, Les enfants sont abandonnés à leur sort, la société entière ne fonctionne plus, c'est à dire que tous les liens sont détruits. La seule issue est le dialogue avec soi-même, écouter sa petite voix intérieure qui vous quidera sur le chemin de la compréhension des choses de ce monde.
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brigitte polonovski - Le 27/12/2023 à 09:20
merci Isabelle, lumineuse et claire meilleurs voeux
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Delphine - Le 27/12/2023 à 10:16
Merci Isabelle. J'apprécie vos propos argumentés et objectifs sur la question. Comme pour l'histoire de Pierre Palmade, celui-ci a servi de bouc émissaire à une affaire qui malheureusement arrive trop souvent. Mettre une tête connue au bout d'un pic ne fait que masquer des problèmes beaucoup plus vastes. Il faut changer les mentalités en profondeur et se changer soi-même au lieu d'incriminer les autres. Je n'aime pas les lynchages collectifs, ils servent à faire diversion... Et après ???
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Geneviève Garrigues - Le 27/12/2023 à 11:32
Une mise au point magistrale! Merci à vous.
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Angèle - Le 27/12/2023 à 11:34
Chère Isabelle Très bel article… je n’aime pas Depardieu … et cela depuis que je l’ai entendu sur une radio dans les années 70 se vanter sur sa vie de jeune dépravé , de sa façon dont il traitait et considérait les femmes … je n’ai jamais pu faire le distinguo entre l’acteur et l’homme…je l’ai toujours vu comme une brute épaisse un vrai prédateur… c’est ce que l’écran me renvoie… je le connais pas personnellement…. Et ce sont toujours les mêmes questions qui reviennent lorsque les médias s’emparent de ce sujet… combien de personnes savaient, ont toléré et se sont tues ? Toutes et tous complices ? Pourquoi ? Les réponses sont dans cet article alors merci pour poser les choses clairement et d’une justesse comme d’habitude… Hasta pronto Angela
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Bruno - Le 27/12/2023 à 12:19
Chère Isabelle, dans la précipitation, vous paraissez, quelquefois un peu ....sans mesures, mais là, c'est long, mais c'est bien, merci d'exprimer ce qu'un bonhomme, vieux, peut comprendre .
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ALONSO DUCH Paloma - Le 27/12/2023 à 13:29
Merciiiii Te lire à propos du Massif m'a fait énormément de bien !!!!! paloma
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Piette - Le 27/12/2023 à 16:24
Merci de mettre les choses en perspective.
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Christine - Le 27/12/2023 à 16:48
Je ne suis pas là seule à ne pas aimer Depardieu, ça me rassure... J'ai toujours eu un profond dégoût de ses attitudes qui me rappellent qu'il y a encore des secrets que l'on ne peut garder que pour soi.
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Marguerite - Le 27/12/2023 à 17:24
merci pour votre réflexion forte et intéressante ;j'ai écouté hier l'avis de la Vice-Présidente de Me too que je résume "il est différent avec les forts et les faibles ;plus que lui ,il se montre cultivé et courtois ,moins que lui il abuse " ce qui permet de comprendre différents éclairages ;toutes ces femmes rabaissées pour un rôle ,pour un poste de travail ,pour s'élever socialement ont été comme un jouet alors que ce sont des personnes avec des sentiments et des émotions
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Bruno - Le 27/12/2023 à 20:07
Entendu sur les ondes... Doit on séparer l œuvre de l artiste.? Pas sûr que les victimes soient en mesure de le faire...la plupart étant liées à l œuvre... On ne pourra plus dire qu on ne savait pas...Et que la justice joue son rôle.... Triste déclin pour un Cyrano déclarant son amour tout en douceur .... Fallait pas... Merci pour ce texte
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Pierre - Le 27/12/2023 à 20:20
Bonsoir Isabelle, D'accord avec presque tout. Mais le patriarcat comme totem en tête de gondole, j'aimerais avoir plus de données statistiques. Dans mon cas: mes parents 60% de patriarcat. Grands parents paternels 50% de patriarcat. Grands parents maternels 30% de patriarcat (= 70% de matriarcat). Bilan global, c'est plutôt le matriarcat qui l'emporte. A part ça, Depardieu me fait gerber, pour pleins de choses, y compris ses câlins avec Poutine.
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Isabelle Alonso - Le 27/12/2023 à 20:52
Vous semblez confondre patriarcat et proportion de femmes et d'hommes dans votre famille. Il s'agit ici de savoir comment le pouvoir est réparti dans notre société. Quand tous les pouvoirs sont trustés par un sexe, si ce sexe est masculin c'est du patriarcat même s'il n'y a que des femmes dans votre famille. Ça n'a juste rien à voir. Il existe une foultitude de livres sur le sujet.
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Blachon - Le 07/02/2024 à 13:56
Que ferez-vous d'une foultitude de livres quand vous n'êtes pas capable de lire les trois lignes d'un poste auquel vous répondez à la limite de l'agressivité, et à côté ? Par ailleurs je constate que selon la bonne tendance de la gauche, sur ce site on censure l'opposant. Comme le disait Thierry Le Luron, c'est avec l'apparition de Mitterrand, qu'il a subi le premier contrôle fiscal pour le faire taire.
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Isabelle Alonso - Le 07/02/2024 à 18:44
Je ne censure que les insultes. Je laisse les propos malveillants ou approximatifs à la libre estimation des personnes qui fréquentent ce site.
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Pierre - Le 27/12/2023 à 21:50
Non, vous m'avez mal compris. 30% de patriarcat, ça veut dire que c'était ma grand mère qui prenait 70% des décisions. Et je n'aimais pas beaucoup...
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Francine Sporenda - Le 02/01/2024 à 16:31
Ce que vous décrivez, c'est justement un aspect essentiel du patriarcat: "les hommes ont pouvoir dans la vie publique, la famille, c'est le domaine des femmes: on se complète, le système est équilibré, à chacun son domaine". Les hommes sont ravis de confiner les femmes à la vie domestique, ravis de leur laisser faire les choses triviales et assumer les décisions qui ne les intéressent pas. Et de toute façon, votre grand-mère dépendait financièrement de votre grand-père: il était apparemment satisfait de la façon dont elle menait sa maison--mais c'était lui le vrai maître--parce qu'il l'entretenait.
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Raimbault - Le 28/12/2023 à 09:51
Bien beau texte . En effet , derrière le gros arbre Depardieu qu'il faut condamner, c'est à toute la forêt qu'il faut s'attaquer . Toute cette société patriarcale, machiste, qui existe partout où l'homme a un petit ou grand pouvoir sur les femmes . Comme ouvrier je l'ai vu dans les usines . Comme homme féministe j'en ai souffert !
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Sinoquet Jean Luc - Le 28/12/2023 à 10:25
Il doit être jugé coupable ou non coupable, il protégés par macron c'est copains les riches il sont peur pour eux, si il est condamné ça peut faire jurisprudence. Continuer le combat pour les droits des femmes, Cordialement jls délégué syndical cgt
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Pierre Michel - Le 28/12/2023 à 14:23
Bravo Isabelle. Vous avez exprimé exactement ce que je ressens, en particulier toute l'hypocrisie et les non-dits qui se trouvent derrière les propos des deux "camps", aussi bien ceux et celles qui défendent GD que ceux et celles qui l'attaquent. Vous soulignez aussi que, curieusement, GD ne "s'attaquait" qu'au "petit personnel" (ce n'est pas péjoratif ici), aux sans grade qui auraient eu plus de mal à se défendre qu'une actrice ou une personnalité renommée. J'ajoute que l'argument pris par certain(e)s pour le défendre de dire "il était gentil et aimable la plupart du temps" me semble un peu fallacieux. Un homme violent avec les femmes ne l'est évidemment pas tout le temps et on peut à coup sûr trouver quelqu'un avec qui il a été gentil. Celà n'enlève rien à l'ignominie de son acte. Merci encore !
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Ramos Michel - Le 28/12/2023 à 10:42
L’interprétation sublime de CYRANO n’empêche pas de considérer son comportement avec les femmes ce comportement de gros con, c'est injustifiable et impardonnable .
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Viviane Cornet - Le 28/12/2023 à 14:41
Bravo Madame ! Tout est dit avec brillance et intelligence. Artiste ou pas, c’est l’homme qui doit être jugé. Quand on pense qu’il a reçu une légion d’honneur tout comme son « ami » Poutine, c’est vraiment pas une référence.
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Leclerc - Le 28/12/2023 à 14:53
Merci pour cet article remarquablement clair. Hélas pour moi ou lui... c est un très grand acteur. Personne comme homme lui arrive à la cheville. Mais j apprends comment il a pu être abuseur, dégueulasse avec les actrices et ses propos de soûlard machisme. Je suis bien d accord que c'est le système patriarcal qui soutient, valorise, la brutalité sous couvert de virilité. Que penser des réalisateurs, producteurs, acteurs,etc. Qui devaient être au courant de ses dires , faits et gestes. Je vais dire tres vulgairement, les machos, les fachos contre le respect de l autre feminin, se tiennent toujours par les couilles, s aiment, s entraident, se soutiennent pour maintenir le pouvoir... Le pire depardieu voila qu il est dévoilé et pourtant, je sais qu une part de lui est autre aussi, il a aussi du meilleur et c est pour cela que je ressens aussi une tristesse... j aurais tant aimé qu il soit cet être délicat du livre qu il a écrit, il y a question années ou ce cyrano etc
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Bernard Domi - Le 28/12/2023 à 15:44
Merci beaucoup pour cette analyse. Plus je vais et moins je suis tolérante et bien souvent je ne comprends pas * nos* jeunes, fillette,fille, femme qui s'imaginent être * libres* ! Encore un grand bravo, il y a bien matière à un vrai débat... Merci
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Clotilde Barbier - Le 28/12/2023 à 22:41
N'ayant pas voulu m'engouffrer dans cette brèche médiatique tellement opportune pour la macronie en plein naufrage "idéologique", naufrage social, naufrage de corruptions toujours et toujours impunies, je ne connais pas les tenants et les aboutissants de cette histoire mais je trouve le texte d'Isabelle parfaitement clair sur la question dans sa globalité. Le sujet de la violence faite aux femmes est traité comme notre gouvernement ne fait plus que traiter ses crises. Chaque accusé célèbre sort son 49-3 et c'est bon, ca passe et même ca continue et on a juste le droit de fermer sa gueule...Circulez , y a rien à voir et persécution infinie des empêcheurs de corrompre, de harceler, de violer en rond !La violence faite aux femmes est un problème social, le violent suit l'exemple du violent , et c'est souvent dans les milieux les moins privilégiés que ce problème sévit le plus. On ne le traite pas et on voudrait que ca s'arrête. Au contraire, on condamne les femmes qui vivent cette violence á la privation d'allocations parce qu'elles ne savent pas éduquer leurs enfants!!! Au niveau de la justice, c'est pareil, chaque célébrité sort ses cartons de personne influente, et comme par magie, elle est absoute. Un Dupont moretti, corrompu jusqu'à la moelle (mais n'ayant pas "l'intention" de l'être, SVP) continue d'occuper la place la plus importante en ce qui concerne la justice de notre pays. Un Darmanin harceleur est nommé premier policier de France (comment oser le dénoncer après ca?) C'est en effet la forêt toute entière qu'il faut abattre , mais pour cela il faut de la volonté...Cette volonté aujourd'hui est dépréciée , insultée et se définit comme une forme de "wokisme" que bien sûr toute la bonne pensance de droite rejette et condamne á grands envolées médiatiques des plus réactionnaires..
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Flo - Le 28/12/2023 à 22:44
Merci Isabelle pour ces paroles criantes de vérité. Votre voix à vous est notre voix à nous
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Laure - Le 28/12/2023 à 22:44
Merci pour ce très beau texte. J'adhère tellement ! Bravo pour votre analyse. Par contre, désigner Depardieu par des substituts tels que "le Gros", "le pachyderme" ne sert pas le propos. Pourquoi son apparence physique devrait-elle être utilisée pour le discréditer ? Ses agissements ne suffisent-ils pas ? Je préfère lire "le prédateur" ou l'"agresseur" que "le Gros" ou le "pachyderme". Son surpoids n'a aucun lien avec son comportement inacceptable. Je me doute que votre intention n'était pas du côté de la grossophobie mais j'ai eu un petit grincement de dents à la lecture des mots en question alors que j'ai adoré le reste de votre écrit. J'aime l'idée qu'on puisse être vigilant à éviter toute forme de discrimination.
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Ginette - Le 29/12/2023 à 01:05
Je ne crois pas que F.ardant. Carole Bouquet. Catherine Deneuve etc ont été obligées de coucher avec Gérard pour avoir un rôle. Par contre les starlettes qui foulent le tapis rouge quasiment nues ou qui montrent par hasard leur culotte ou un sein a Cannes comme Sophie Marceau sont celles qui font tout mais vraiment tout pour avoir une carrière ou pour la relancer. Je pense au contraire que dans les années 70 on disait des gros mots mais on ne passait pas a l'acte comme maintenant. Certes Gérard est grossier a outrance car il adore provoquer mais c'est un être sensible qui n'est pas comparable a un prédateur sexuel.
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Charlotte - Le 03/01/2024 à 11:09
Ok Ginette, belle démonstration du sexisme que vous avez intégré comme fonctionnement normal. Je devine à votre prénom que vous avez au moins l'âge de Gérard, ce qui explique probablement en partie que vous préfériez voir un problème chez des femmes qui accusent plutôt que chez des hommes accusés. Aucune femme, en France, ne gagne d'argent ou de notoriété en accusant un homme : au contraire, elles s'attirent les commentaires comme les vôtres et sont blacklistées. Ce que vous pensez n'est que votre pensée, pas un fait. Factuellement par contre, 10% des victimes de vi0l portent plainte, et 0,6% de ces plaintes aboutissent à une condamnation, soit 0,06% des vi0ls punis : factuellement, ça veut dire 99,94% des vi0ls impunis, en France. Ma pensée, basée sur ces faits, c'est que les agresseurs sont + que bien défendus et les victimes ont cruellement besoin d'être crues pour arrêter leur double peine d'être victimes, et attaquées plutôt que reconnues lorsqu'elles osent le dire.
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Olivier Jankovic - Le 29/12/2023 à 11:48
Beau papier que le vôtre, qui dénonce l'hypocrisie ambiante qui règne depuis des décennies (pour ne pas dire plus) concernant les abus faits aux femmes. Mais ce qui est intéressant dans le "cas Depardieu" est la persistance de deux réflexes de la part de ceux qui le défendent : 1) Un type aussi talentueux ne peut pas être un fumier, 2) L'oubli que ce qu'est devenu ce type est le résultat d'une coconstruction. Et bien si, un génie peut être une ordure, L'histoire fourmille d'exemples de génies littéraires collabos, pédophiles, truands ou assassins. Cela ne retire en rien le respect dû à leur talent, cela disqualifie ceux qui veulent - en raison de ce talent - les absoudre de tout péché. Pour ce qui est de la coconstruction, il n'est pas difficile de voir que le poisson avance tant qu'il a de l'eau devant lui. Si d'emblée, quelque figure forte s'était dressée devant Depardieu pour lui dire les limites, si le système incestuel dans lequel baigne le monde du cinéma ne lui avait pas permis de déployer ses ailes de beauf, alors peut-être, se serait-il retenu. Peut-être aurait-il appris que tout manque de respect à une femme est un crachat que l'on s'envoie à soi-même.
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Françoise Quainquard - Le 29/12/2023 à 13:34
J ai répondu au texte magnifique d Isabelle. Je ne vois pas la publication ?
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Isabelle Alonso - Le 29/12/2023 à 13:50
Hélas non, il n'a pas été reçu. Sans quoi il aurait été publié! Pouvez vous le renvoyer? Je me ferai une joie de le publier!
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Gracia - Le 29/12/2023 à 14:18
MERCI d'exister Isabelle, Je vous apprécie depuis toujours et je ne me suis pas trompée sur la personne que vous êtes. Sororiété pour toutes les victimes de cette or*du*re. Il rasera les murs à présent, en espérant qu'on ne le voie plus jamais.
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Françoise - Le 29/12/2023 à 15:54
Merci Madame pour votre écrit. Je ne sais que rajouter, ni que dire, tant il est proche de ce que je ressens depuis des années. Honte, colère, déception, et j'en passe. Et quand on essaie de se défendre contre le patriarcat et/ou le machisme et qu'on voit sur le visage des hommes un rictus ironique, cela n'est rien. Le pire c'est lorsque des femmes osent dire qu'elles ne supportent pas les féministes (croyant peut-être qu'on veut trucider tous les mâles). Je m'arrête là, car il y aurait tant de choses à dire. Merci à vous
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Catherine Delaume - Le 29/12/2023 à 18:39
Texte remarquable, auquel j'adhère totalement. Je suis une femme de 76 ans, cinéphile, et je sais distinguer l'acteur de l'homme. Autant, j'avais une profonde admiration pour le premier, autant j'éprouve un dégoût et un réel mépris pour le second, par ses comportements lors du reportages en Corée (raillerie malsaine, mains baladeuses et propos obscènes incessants devant des jeunes femmes de son entourage professionnel ou social)...Sans être grossophobe, je n'ai plus aucune attirance pour l'homme, et donc l'acteur qu'il est devenu. Le dernier film que j'ai vu, c'est Valley of Love et franchement, sans faire de psychologie à 2 balles, on peut imaginer que ce mastodonte, et ses problème de santé inhérents, ne soit plus le séducteur du sommet de sa carrière. Ca en fait un vieillard libidineux, voire déviant et je suis d'autant plus attristée que certaines personnalités (en particulier des femmes) volent à son secours.
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Bruno Despin - Le 29/12/2023 à 23:09
Lumineux dans un contexte bien obscur et confus. Merci!
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Xavier Rabilloud - Le 29/12/2023 à 23:41
Merci Mme Alonso pour votre texte, qui met fort utilement en perspective le cas Depardieu dans la problématique sociale d’ensemble dont il relève et qu’il illustre. Puisque vous citez le livre de Mme Le Magueresse (que je n’ai pas lu), j’attire votre attention tout particulièrement sur le livre de la juriste Catharine Mc Kinnon "Le viol redéfini - Vers l’égalité, contre le consentement" (qui cite régulièrement Le Magueresse) et qui décortique ces fameux pièges du consentement, et en quoi importer le concept dans la loi française serait une régression plutôt qu’un progrès. Très intéressant. Elle a aussi été l’invitée d’une émission de France Culture (dont je n’ai pas la référence sous la main) pour en parler de façon passionnante pendant une demi-heure. Je vous recommand l’écoute, et la lecture, si vous ne connaissez pas. Bien à vous
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Soline Lippe de Thoisy - Le 31/12/2023 à 10:32
Merci Madame, de dénoncer si bien l'hypocrisie, et de croire et soutenir inconditionnellement celles que les hommes ont abimé en toute impunité.
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Laurent - Le 31/12/2023 à 11:43
Tout est dit. Y a du boulot ! Merci pour ce billet !!!
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chris - Le 31/12/2023 à 11:49
J'applaudis l'analyse d'Isabelle Alonso. Dans cet axe 'vers l'égalité ' (et pas juste le consentement qui place la problématique du côté de la personne susceptible d'être agressée et non de la personne qui agresse) un article du Monde il y a deux semaines, par la philosophe Manon Garcia dont a été publié sur le sujet le livre La conversation des sexes : lemonde.fr/idees/article/2023/12/12/manon-garcia-philosophe-croire-qu-il-suffit-de-definir-le-viol-par-le-non-consentement-pour-y-mettre-fin-est-illusoire_6205429_3232.html
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LEMOINE Jacques - Le 31/12/2023 à 16:46
Texte bien senti, qui peut laisser penser que vous avez été abusée. Je suis un homme et n'ai jamais abusé sexuellement de quelqu'un. Je pense que la majorité des hommes sont respectueux des femmes et des enfants. Bien sûr qu'au niveau de nos inconscients Il y a ce genre de fantasmes comme celui du fantasme de meurtres. Il y a aussi Méduse, Médée, Déméter, Diane, Sekmet.... Violence et Sexualité sont consubstantielles de la Vie animale et biologique et nous sommes aussi des mammifères. Le féminin des Profondeurs de l'inconscient est un féminin aussi Violent et prédateur que peuvent être les actes barbares des humains. Penser le monde en Masculin violent et prédateur et en Féminin pacifique et victime, est une grande erreur liée à l'ignorance du sous bassement de toute psyché humaine. Seuls doivent être jugés les actes criminels par la justice des humains. Le viol est un des crimes parmi d'autres. Cordialement à vous JL chirurgien orthopédiste retraité, marié depuis 50 ans et père de trois garçons.
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Isabelle Alonso - Le 31/12/2023 à 17:07
Et si je n'ai pas été "abusée" comme vous dites, cela change quoi à mon analyse? La résistance de certaine·s à être capable d'admettre que dans une société certains groupes en dominent d'autres et que ça n'a rien à voir avec les individus ça sera reposant, je suis sûre. Ne soyez pas sur la défensive, personne ne vous attaque. .
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Betrancourt Martine - Le 01/01/2024 à 19:51
Merci Madame Pour votre texte .. A L’âge de 16 ans . J’ai été violer .. Je revenais un Thé Dansant .de la mairie ( 16 heures à 22heures ) Comme j’avais bien travaillé .. Ma grand-mère n’a donné la permission que je pouvais sortir .. Mais que je devais rentrer avant 22 heures ( c’était l’hiver) Sur la route du retour Un homme a surgit de sa voiture et il n' a donné un coup de karaté .avant de ne violer !! J’ ai appris par la suite .que c'était un professeur de art martiaux . Bref .. c’était un notable .qui connaissait beaucoup de monde.. Avocat.médecin.. policier ect J’ai déposé une plainte Qui n’a jamais eu de suite .. Mon corps a souffert pendant le viole .. Et j’en garde encore les stigmates Je ne suis mariée & j’ai eu trois enfants Mais je souffre encore de cette situation .
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Francine Sporenda - Le 02/01/2024 à 16:35
Bravo pour cette analyse, nous pouvons nous réjouir que face à cette "tribune de la honte" signée par quelques vieilles gloires du cinéma, de bien plus nombreuses voix se soient élevées pour dénoncer cette notion révoltante, que le fait d'être un artiste conférerait un "permis de violer".
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