Je ne sais pas si Luigi Mangione a effectivement tué le patron de la United Healthy Care, plus grosse mutuelle américaine. L’enquête le dira.
Ce que je sais, c’est que l’auteur présumé d’un meurtre est devenu du jour au lendemain un héros des réseaux sociaux. Une sorte de Robin de Bois, de Zorro, de grand cœur… Pourquoi ? Parce qu’on a le sentiment que, pour une fois, un vilain a payé pour ses crimes. Un millionnaire, un puissant, représentant de ces richissimes qui ont perdu tout sens moral et doivent leur fortune à l’exploitation cynique du bien être des gens a connu dans sa chair les conséquences de ses actes. Et ça fait du bien. Voilà. C’est tout. C’est simple. Comme si les innocents qui tombent par milliers, tous les jours, à Gaza, Beyrouth, Kaboul ou Téhéran, avaient droit à une minuscule dérisoire compensation. Et nous avec eux…
Chaque jour je pleure de rage impuissante.
Alors quand une gâchette providentielle en envoie un ad patres, je ressens quelque chose qui ressemble à de la gratitude. Quelqu’un, quelque part, veille. Et nous venge.
« Delay, deny, depose »
Ce n’est pas grand-chose. Mais ça nous rend à nous-mêmes.
Merci Luigi.