"Le plus excellent symbole du peuple, c'est le pavé. On marche dessus jusqu'à ce qu'il vous tombe sur la tête". Victor Hugo.
Je commence par le début: affronter cette pandémie au jour le jour n'est pas facile, c'est même d'une difficulté inouïe et d'une responsabilité écrasante pour n'importe quel gouvernement. C'est dit. Et je peux parier que si le nôtre avait décrété le grand confinement ne serait-ce que deux semaines avant, ce qui, vu d'aujourd'hui, aurait été une excellente idée, il se serait fait pourrir tous azimuths, sur les réseaux sociaux et les média.
Je me souviens de la dernière conférence de rédaction à SinéMensuel, le 27 février, ça persiflait sec, moins qu'à la précédente, mais encore pas mal, sur le coronavirus. J'étais d'avis que le taux de progression exponentiel ne disait rien de bon, mais j'étais loin d'être majoritaire. Et loin de l'inquiétude, aussi... Incrédulité, railleries, méfiance, vannes variées, rigolade, un petit coup de rouge, une tartine de pâté, moment privilégié. Insouciance relative, mais insouciance encore...
Puis, comme celui des cathédrales (je ne perds pas une occasion de fournir des références culturelles, ça ne peut faire que du bien...), le temps du confinement est venu. On s'est auto stockés. Et on a eu tout loisir d'observer. Comment ils parlent. Comment ils mentent, le Président et ses ministres
Ils "communiquent". Caquètent, vitupèrent, glosent, depuis le début du quinquennat. Pas l'ombre d'une idée, d'une vision, d'une innovation. Juste la bande sonore d'une entreprise de démolition qui ne veut pas dire son nom car avancer en crabe, à la sournoise, est leur seule stratégie possible. Depuis le début ils ont donné à voir ce qu'ils sont, ce qu'ils défendent, ce qui les indiffère. Depuis l'automne 2018, il y a eu les Gilets Jaunes, les mobilisations retraite, les grèves hospitalières. Tout un désespoir, une révolte, une détermination. Une belle joie, aussi, de passer à l'action, ensemble, dans cette allégresse collective propre à la rue, aux banderoles, aux slogans.
Réponse des gouvernants: brutalité, répression, matraquages, mutilations, mépris, passage en force au parlement. Les lois travail du quinquennat précédent avaient préparé le terrain. Restait à finir le boulot. Continuer à saborder les services publics, à saper les droits sociaux. Ce qu'ils veulent, c'est privatiser, fondre comme des vautours sur tout ce qui peut se révéler source de profit.
J'ai été sidérée, souvent, constamment même, depuis cet automne là, par leur indifférence, leur manque d'empathie, leurs manipulations éhontées. Leur morgue. Leur peur, aussi, signe de leur incompréhension. Être gouvernés par des petits, des médiocres. En guise de raison, ils ont une calculette. En guise de crédo, une balance des paiements. En guise d'analyse, un tableau excel. C'est à pleurer.
Dans leur esprit, deux tiroirs. Un grand et un petit. En bas, en haut.
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Nicole Pradalier - Le 29/03/2020 à 20:24
Bonjour Isabelle et joli billet. Ceci dit, Sinéhebdo a préféré ignorer ma candidature en 2009 (PCPS = Programme Contre la Précarité et le Sexisme) au moment où la journaliste dont le nom ne me revient plus à l'instant devait faire un papier sur les "au chômage". Mon idée de mettre ma disponibilité au service de la création politique (économico-éthique) ne correspondait pas à l'idée que ces gens-là voulaient véhiculer du sort du chômeur-euse forcément triste victime. Alors ras le bol les faschos de gauche autant que les autres! Souvenez-vous, à Toulouse, je vous avais déjà dit que tout le monde ne vivait pas du tout les choses de la même façon (c'était à propos des menstrues à l'époque). Je continue à revendiquer la création permanente, seule voie de sortie de ce monde ignoble. Mais qui veut vraiment en sortir? Du coup, je m'y fais aussi. Je continue à travailler seule. Le confinement me va à la perfection. On dirait que c'est fait pour moi. A croire que le virus me venge des Sinéhebdo et des autres!!!! J'espère juste que toutes les femmes battues un peu plus vont être secourues et vite. Je demande que le divorce puisse être une prescription médicale et que les médecins soient éduqué-es à ça. Bonne soirée Isabelle! C'est foutraque mon commentaire mais pardon, je saute sur l'occasion (tellement marre de prêcher dans le vide que je ne prêche plus!)
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