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Pile à l'heure..
- Pardon, Madame Pénicaud*, pourriez vous me donner l'heure, s'il vous plait?
- Je vous remercie de me poser cette question, car le gouvernement est très attentif à la question du temps. Celui qu'il fait, celui qu'il faut, celui qui passe, le temps des cerises et celui de l'amour, des copains et de l'aventure...
- Oui, là, ça serait juste l'heure, l'heure qu'il est...
- Ce n'est pas une question, vous le comprenez bien, qu'on peut prendre à la légère, la mesure du temps, les heures, les minutes, les secondes, toute cette organisation, cette éducation, ce contrôle, qui repose sur nous tous, et sur les montres, les horloges, les chronomètres qui représentent un pan important de l'économie de notre pays, aussi bien du point de vue de la création de ses instruments dans la tradition horlogère française, que de la technologie impliquée, et ne l'oublions pas, des multiples emplois générés ...
- C'est à dire que j'ai un truc à faire, très important, à quinze heures heures pile...
- Bien sur, les horaires aussi font partie de cette indispensable rationalisation du temps sans laquelle la vie sociale serait impossible, et les respecter est tout à votre honneur, nous sommes très attentifs à cette question, et c'est la raison pour laquelle, avec les équipes ministérielles, nous travaillons d'arrache-pied......
- Ne vous arrachez rien, je vous prie, si vous pouviez juste me donner l'heure, s'il vous plait, quelle heure est-il ?
- Bien entendu, j'y viens, mais comprenez que je ne peux vous répondre immédiatement sans tenir compte de la consultation des partenaires sociaux, à laquelle nous tenons énormément, c'est une collaboration indispensable, et dès que nous en avons terminé, nous vous ferons part...
- L'heure, Madame la Ministre, juste l'heure qu'il est...
- Le premier ministre répondra à toutes les questions en temps voulu, en temps utile, au cours d'une conférence de presse...
- Justement...
- Ne soyez pas impatient. Comme vous le savez, il est toujours l'heure que vous voulez quelque part sur Terre, ne me demandez pas de choisir à votre place, n'attendez pas tout de l'État, assumez vos désirs, assumez votre ambition, assumez vos choix!
- Oui, donc, justement, le premier ministre, je voulais seulement ne pas louper son allocution, à quinze heures...
- Ah, d'accord! Fallait le dire! Bougez pas, je consulte mon sablier !
- Trop tard, c'est mort... Tant pis, je vais attendre pour aller applaudir sur mon balcon, pas besoin de montre, je peux pas le louper ce rendez-vous là! Vingt heures pile, tous les jours, un raffut de tous les diables... Un boucan de paradis!
- C'est très bien, je ne saurais trop vous encourager à applaudir nos héros!
- Ce ne sont pas mes héros, faut pas croire ce que disent vos
journaux... Ce sont mes potes que j'applaudis, mes collègues, mes premiers de corvée, mes derniers de cordée, mes camarades de manifs, en attendant la reprise !
- Ah ne commencez pas à faire votre Gilet Jaune, hein... Nous ne le tolèrerons pas!
- Rendez vous
dans la rue, pour le déconfinement! On sera à l'heure, comptez sur nous !
*(
Inspiré par la façon dont Madame Pénicaud, invitée ce matin sur Inter, répond aux questions...)
Espace commentaire
PIERRE VERNE - Le 29/04/2020 à 14:53
Superbe, merci Isabelle j'adore
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Isabelle Alonso - Le 29/04/2020 à 15:01
My pleasure!
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SADI - Le 29/04/2020 à 15:06
C'est toujours avec plaisir que je vous lis ma chère Isabelle. et cela fait longtemps que je vous suis(émission avec Ruquier)
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Isabelle Alonso - Le 29/04/2020 à 15:20
Ça fait vraiment longtemps, alors! Merci pour votre patience et votre enthousiasme!
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Barbara - Le 29/04/2020 à 18:12
Génial ! C'est tout à fait ça !
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Bruno - Le 29/04/2020 à 21:12
En retard, toujours en retard. Cette fois ci nous serons à l'heure.
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Isabelle Alonso - Le 29/04/2020 à 22:01
Ça serait bien. Non. Ça sera bien.
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