Poussière rigolote
Si vous avez l’esprit distancié et l’humour à toute épreuve, et en attendant les déferlements du réveillon, que diriez vous d’une soirée ménage ? N’empoignez ni aspi, ni torchon, ni éponge ! Allumez la télé et branchez-vous sur ARTE ! Ce soir, dans la série Théma Le torchon brûle, après la diff de "Madame porte la culotte", titre rhédibitoirement franchouillard d’un film de George Cukor avec Katherine Hepburn et Spencer Tracy, "Adam’s rib" (La côte d’Adam, 1959), (qui doit valoir un jeté de rétine, surtout si c’est en V.O, mais ne rêvons pas), nous aurons droit à un documentaire sur le partage des tâches ménagères ! Traité avec le sourire, paraît-il. Et intitulé "Tant qu’il y aura de la poussière".
Je ne suis pas, loin s’en faut, réfractaire à l’humour et je pense l’avoir prouvé. Mais je ne peux pas m’empêcher de penser (mauvais esprit de pétroleuse rhédibitoire, sans doute) que ce qu’il est convenu d’appeler "guerre des sexes" dans une troublante équivalence lexicale évacuant du discours la donnée domination (une paille), est le plus souvent traité avec la légèreté qui convient aux sujets triviaux... On se montre volontiers badin, persifleur. On va pas se prendre la tête sur un sujet aussi insignifiant, n’est-ce-pas ?
Puis on apprend que le non-partage des tâches ménagères est à l’origine de 47% des divorces, excusez du peu.... En d’autres termes, que la redoutable inertie du maris transforme le plus charmant des princes en invalide domestique grognon qui se demande pourquoi la fée du logis donne une telle importance à quelques grains de poussière, atomes de crasse, bulles de lessive... Alors qu’il suffit d’attendre que ça se fasse tout seul !
Nez à fleur de moquette, esprit au raz des casseroles, funambules sur corde à linge et maniaques du torchon, les bimbos virent bobonne. Dépriment, se désespèrent, empoisonnent la vie du brave type à la coule qu’elles ont épousé et finissent par se casser...
Que le ménage, la double journée soient de la politique et constituent un enjeu vital pour la démocratie, les mâles qui nous gouvernent (plus de 80% du Parlement qui vote les lois), ne le voient pas plus qu’ils ne discernent la poussière sur une étagère. Désopilant, non ?
iA !
