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racines
Aujourd'hui 9 février 2013. Il y a très exactement 74 ans, le 9 février 1939, un soldat républicain espagnol qui n'avait pas encore seize ans fut un des derniers à passer la frontière, de La Junquera au Perthus. Il est dans un camion militaire, assis à côté du chauffeur. Un gendarme français lui fait signe de descendre. Il descend, son fusil à la main. Le gendarme lui désigne la pyramide de munitions déposées par les compagnons d'armes qui l'ont précédé. Le jeune soldat dépose son arme. Le gendarme rabat le siège, une grenade, dissimulée dans un repli du dossier, apparaît. Le gendarme, furieux, hurle, lui agite son arme sous le nez. Le soldat ne saisit pas le sens des mots, mais n'a aucune difficulté à comprendre le ton menaçant. Il ramasse la grenade, réprime son envie de l'exploser sur place, la dépose avec le reste. La guerre n'est pas tout à fait finie, mais elle est tout à fait perdue. Dix jours plus tard, c'est son anniversaire. Le jeune soldat est mon père. Il aura ses seize ans sur la plage de Saint Cyprien.
Lundi 11 février, à 16h30, invitée par le Centro Espagnol, (http://www.centroespagnol.eu/11-programmation/saison-2012-2013/119-isabelle-alonso-au-centro-espagnol) je serai à Perpignan pour parler de "L'exil est mon pays". Je sens qu'il va y avoir de l'émotion, des rires qu'on partage, des larmes qu'on retient et une flopée de fantômes à qui nous serons heureux de dédier une pensée. No olvidamos.
iA!
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Ochoa G. - Le 20/03/2013 à 11:44
Et pour ne pas oublier... voici le livre sur l'histoire du" Centro Espagnol des Pyrénées Orientales, "écrit par Mercedes Almagro. No olvidamos. Sauvons les enfants. Nous le présentons demain aux archives, et nous en expédions un à vous, chère Isabelle! , dédicacé par l'auteure et les traducteurs du Centro !!! En plus, un bel article dans l'Indépendant du 19 mars! Alors belle lecture! (Le centro espagnol des Pyrénées Orientales, aux éditions Talaîa)
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Isabelle Alonso - Le 21/03/2013 à 11:39
Merci!
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Gisèle OCHOA-FABRE - Le 14/02/2013 à 17:16
Lundi 11 février 2013 Centro espagnol de Perpignan ISABELLE A LA CITA LITERARIA Tourbillons de souvenirs, d'anecdotes, de rires et de paroles ému(e!!)s dans la salle Goya !! Tout le Centro "accro" de "L'exil est mon pays" et de l'auteure Isabelle Alonso . Voilà tout ce que je peux dire "sans parti pris"...ce jeudi 14 février 2013 à tous les amoureux de littérature et d'humanit(é)s ! Isabelle, nous sommes tous encore sous le charme.Nous t'embrassons. Gisèle.Bernard.
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Isabelle Alonso - Le 15/02/2013 à 11:32
J'ai, moi aussi, eu le sentiment de vivre deux très belles journées en votre compagnie. Merci!
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Heno de Pravia - Le 15/02/2013 à 19:55
Non, nous n’oublions pas. No olvidamos. Nous n’oublions pas parce que nous, enfants de ces vaincus, sommes nés et avons grandi avec cette profonde blessure en nous. Et cette blessure n’en finit pas de cicatriser. Encore aujourd’hui, sur des photos jaunies, il nous est impossible de soutenir le regard de ces exilés, jeunes ou vieux, sans être bouleversés. Encore aujourd’hui, il nous est très difficile de raconter l’exil sans trémolos dans la voix. Encore aujourd’hui, nous avons la chair de poule en entendant certains chants, et les larmes aux yeux à la vue du drapeau républicain. Nous n’oublions pas. No olvidamos. Mais ce que nous n’oublions pas, beaucoup ne le savent pas. Devoir de mémoire. Faire savoir, pour ne pas être oubliés, pour ne pas être à nouveau vaincus. Etonner, surprendre, déranger, chaque fois qu’on cite les camps sur les plages, ou la Nueve, entrant la première pour libérer Paris. Nous avons tous un devoir de mémoire. Nous le leur devons, à eux, nos anciens. Parler, écrire, raconter, expliquer, témoigner… Merci, Isabelle, de le faire aussi bien. Cordialement. HP
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Paco CABRERA - Le 13/02/2013 à 06:47
Merci Isabelle pour ce moment de partage et d’émotion au Centro Espagnol de Perpignan, le lieu été propice pour l’évocation de ton livre sur l’exil, lieu si emblématique pour nous les Espagnols exilés. A la lecture de ton Roman comment ne pas faire un parallèle avec ma propre histoire, mais je crois que toutes les histoires des exilés se ressemble, elles ont toute en commun la lutte pour la vie , pour la liberté et l’amour . Paco CBRERA
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Isabelle Alonso - Le 13/02/2013 à 08:59
Gracias, compañero. Pour moi aussi, un grand moment. Merci à toi, à Gisèle, Isabelle, Gilbert, Bernard et tous les autres...
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OCHOA-FABRE Gisèle - Le 25/02/2013 à 11:01
Bonjour Isabelle , Nous sommes encore toutes et tous très émus et heureux d'avoir vécu ces deux journées au Centro de Perpignan, à Argeles et à Collioure ! L'inauguration de la Maternité suisse d' Elne, après des travaux de restauration, les journées d'Argelès, et l'hommage à Antonio Machado de ces derniers jours nous a maintenu(e)s dans une belle émotion . Les projets ,aussi, se réalisent !!! Le livre sur l'histoire du Centro espagnol des Pyrénées Orientales écrit par Marcedes Almagro est paru!!! Soledad, de la Fondation Machado nous a dit :" Il faut travailler ensemble !!"Et nous pensons développer l'action auprès des collégiens avec les écrits poétiques Il est aussi question de s'associer aux actions de la maternité d'Elne, pour les femmes et les enfants, donc c'est avec beaucoup d'enthousiasme que nous nous projetons dans l'avenir tout en n'oubliant pas !!! Et une Isabelle de la Cita Literaria me communique l'info: "aller sur lindependant.fr (actu en action)film sur la retirada .(l'original). Alors , de belles bises d'ici, encore plus fraîches et vives que le 12 février! Gisèle
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Mansart Marcel - Le 10/02/2013 à 11:25
Bonjour Madame Alonso , comme vous racontez bien ! la guerre d' Espagne à fait de nombreuses victimes , des séparations douloureuses avec au bout souvent l'exile , je comprends d'autant mieux que pendant l'occupation allemande en France je me suis retrouver au moment de l'exode séparé de mes parents avec mon frère , puis ce fût les bombardements avec la peur et l'angoisse , enfin le retour au village natal . Ces événements je les racontent dans un livre paru aux éditions Jets d ' Encre , visible sur amazones livres où fnac , le titre " Les Enfants de la Guerre " . Voyez vous Madame Alonso , sans avoir subit les persécutions du peuple Espagnol , nous avons nous autres enfants de la guerre en France un ressenti qui reste en nous , des souvenirs indélébiles. Bien Cordialement. Marcel Mansart
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Alain SERVAIN - Le 09/02/2013 à 17:19
Un grand moment, en effet, une date qui marque..... J'aurais beaucoup apprécié de pouvoir assister à cette réunion de St-Cyprien pour revivre cette " bien triste aventure" qui n'est pas sans rappeler le rapatriement de ces "fichus pieds-noirs" dont faisaient partie ceux qui allaient devenir mes très chers Beaux-Parents". Le régime franquiste a vécu. je me souviens de mes premières années de vacances en Espagne au cours desquelles nous étions marqués par l'omniprésence de la guardia civile, la mitraillette à la main, patrouillant sur les plages dès la tombée de la nuit. Mais, encore une fois, le régime franquiste a vécu! Maintenant, il n'est pas sûr que d'autres régimes similaires se soient multipliés à travers le Monde, hélas!!!
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CLARISSE - Le 09/02/2013 à 17:11
Je vous adore, Isabelle. Mes racines sont aussi très douloureuses. Je vous admire. Pout tout. Votre courage, votre talent, votre fidélité à vous-même. Vous m'aidez à vivre. Moi qui ai eu 68 ans le 7 février. Je vous remercie pout tout çà. Et pour ce qui est pour moi un douloureux handicap, et qui chez vous est positif : LA MEMOIRE. Fidèlement vôtre. CLARISSE
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Isabelle Alonso - Le 09/02/2013 à 18:36
Merci! En fait mes racines ne sont pas douloureuses, elles me sont précieuses parce qu'il me semble que je porte en moi quelque chose d'eux, que ça me donne une sorte de mission.
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