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Vivement dimanche !

Dans une chanson que les moins de… quarante ans peuvent ne pas connaître, Piaf, puis Gréco, puis Aznavour affirmaient « haïr les dimanches ». J’ai longtemps partagé ce sentiment. Je n’aimais pas les dimanches. Mais depuis trois semaines, je les adore! En tout cas ceux de Juillet 2024. Je les ai gravés dans ma mémoire, au cas où j’aurais besoin d’un petit remontant dans les mois qui viennent. Les évoquer sera alors réconfortant.

Dimanche 7 juillet, le NPF arrive en tête aux législatives précipitées convoquées par Macron qui ne sait plus quoi faire pour avoir l’air de contrôler la situation. Et paf dans les gencives ! Étant d’un naturel optimiste, je l’espérais, cette victoire, mais je n’osais pas trop y croire. Et voilà ! C’est arrivé ! Extraordinaire mobilisation, extraordinaire preuve de vitalité de la gauche. Magnifique. Peuple de France, je t’aime ! Je sais, la suite ne va pas être simple mais il faut saisir la joie quand elle se présente. Je saisis, je saisis. Je suis très contente.

Dimanche 14 juillet. Je suis en Espagne depuis le lundi 8. Bonne pioche, c’est là qu’il faut être: l’après-midi, à Wimbledon, Alcaráz remporte le tournoi. Et Alcaráz, est espagnol, je ne vous apprends rien. Le soir même, rebelote, de la balle au ballon. L’Espagne gagne l’Euro 24, c’est du foot. Deux gamins, Nico Williams et Lamine Yamal, issus de cette immigration aussi décriée des deux côtés des Pyrénées, mettent l’extrême droite en PLS. Tout benef.  Mon hispanitude est extatique. Je suis très contente.

Et voilà que le 21 juillet, j’apprends ce que ne je n’espérais plus : Biden se retire de la course à la Maison Blanche ! Ça va lui compliquer la vie, à l’orangé. La veille même, je me désolais avec mon amie californienne chez qui je viens de passer quelques semaines, du peu de chances que ça arrive, et c’est arrivé ! Je ne sais pas si Kamala Harris va gagner, mais elle va lui donner du fil à retordre, à l'escroc. Elle est armée pour. Donald a du souci à se faire et rien ne me fait plus plaisir. Je suis vous savez quoi ? Très contente !

Dimanche après dimanche, ceux que je considère comme mes trois pays, la France, l’Espagne et les USA, m’ont chacun à son tour perfusée en optimisme. Il me fallait bien ça. Depuis des mois, je déprimais nettement. Saturée d’horreur, je prenais des distances avec l’actu, tellement je n’en peux plus de lire au jour le jour des catastrophes et des signes avant-coureurs de cataclysme.

Bien sûr, je comprends que ce cocktail est très perso. La subjectivité de la chose de m’échappe en rien. Mais comme je vis en moi, avec moi, en permanence, forcément, ça se répercute sur les fluctuations de mon humeur. Être très contente, ça fait un bien fou.

Alors même si je sais que ces trois dimanches euphoriques ne résolvent aucune question de fond, ils m’ont fait du bien et c’est déjà ça.

Merci aux dimanches de juillet.  

Il en reste un…